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QUESTIONS DE RECHERCHE

Brigitte Chapelain

Entretien avec Béatrice Galinon-Melenec1

Article

Texte intégral

B.C : Quelles sont les circonstances qui t’ont amenée à t’intéresser à la communication Homme-animal ?

Après mon HDR (1998) dont le contenu mettait en évidence la place du non verbal dans les situations de recrutement, j’ai été conduite à fonder à Bordeaux – en 1999 – le CDHET (Communication et Développement des Hommes, des Entreprises et des Territoires). Les premières rencontres du séminaire regroupaient des chercheurs passionnés d’équitation : deux doctorants du GREC/O2 (Laurence Malrin et Stéphan Robert de Montgrand), Hélène Dufau alors maître de conférences à Bordeaux 1, et moi-même. Ensemble, nous avons conçu l’appel à communication du n° 23 de la revue Communication & Organisation. C’est toujours ensemble que nous avons organisé le colloque Communication homme animal3 de juin 2002, colloque qui réunissait des scientifiques issus de disciplines très diverses : Martine Hausberger, Hubert Montagner, Jocelyne Porcher, Jean- Jacques Boutaud, André Cauty, Jean Devèze, Hugues Hotier, Fabienne Martin-Juchat et Lise Vieira. Ce séminaire a donné lieu à un ouvrage aux Presses universitaires Rouen-Le Havre (Homme animal, Quelles relations, quelles communications ?)4 ainsi qu’à un numéro de la revue Communication & Organisation « Organisations et modèles de communication homme-animal »5.

B.C : Quelle était la place de l’interdisciplinarité et des coopérations dans ces recherches ?

Dans l’organisation de ce colloque, la coopération entre les universités de Bordeaux 3 et Bordeaux 1 a été essentielle. Elle s’est bien entendu heurtée aux cloisonnements administratifs de l’époque, mais elle a abouti à un contenu interdisciplinaire riche. Si les SIC de Bordeaux 3 mobilisaient, en plus de moi-même, Jean-Jacques Boutaud, Jean Devèze, Hugues Hotier, Fabienne Martin-Juchat, André Cauty et Lise Vieira, les chercheurs de Bordeaux 1, assuraient la coopération de Martine Hausberger, éthologue à Rennes 1, de Jocelyne Porcher, chercheur à l’INRA, d’Hubert Montagner, directeur de recherche en psychophysiologie et psychopathologie du développement à Bordeaux. Leurs apports permettent à un ouvrage initié en SIC de s’enrichir d’analyses liées à la pratique de la relation enfant-animal (Hubert Montagner), de la communication homme-cheval (Martine Hausberger et Marie-Annick Richard-Yris) et de la place de la relation Homme-animal dans l’organisation du travail en élevage (Jocelyne Porcher).

B.C : Quel bilan ferais-tu de l’ouvrage de 2003 ?

Depuis la sortie de l’ouvrage Homme/animal : quelles relations ? Quelles communications ? les demandes d’acteurs ou d’étudiants souhaitant donner des prolongements à leurs lectures n’a pas cessé. L’évolution de mes recherches pendant les 15 années qui ont suivi m’a éloignée de cette problématique et je n’ai pu donner suite à leurs sollicitations. Mais c’est pour mieux y revenir aujourd’hui puisque nous travaillons à mettre en évidence les différences d’impact sur l’humain d’une relation entre l’animal de compagnie et le robot de compagnie. Bien entendu, j’intègre dans cette recherche les travaux que j’ai conduits pendant ces quinze ans sur la sémiotique incarnée6, les signes-traces du corps et L’Homme-trace7.

B.C : Peux-tu nous en dire plus8 ?

Le corps me semble être un sujet central du XXIe siècle. Vigarello en 2005, Corbin en 2006, Courtine en 2006 puis 2015 en retracent l’histoire. Prenant en compte les bouleversements scientifiques et sociaux depuis le XVIIIsiècle (Vigarello, 2005)9, ou spécifiquement au XXe siècle (Corbin, 200610, Courtine, 201511), ces auteurs interrogent non seulement l’évolution dans la prise en compte du corps, mais aussi la conception de l’homme qui sous-tend ces pratiques. Leurs ouvrages s’inscrivent dans un contexte de publications continues depuis 30 ans (1987-2017), au rang desquels on peut citer : Mattei (2013) ; Besnier (2012) ; Martin-juchat (2008) ; Marzano (2007) ; Courtine (2006) ; Andrieu (2006) ; Boutaud (2005) ; Vigarello (2005) ; Corbin (2005) ; Damasio (2005) ; Fontanille (2004) ; Amadieu (2002) ; Marrone (2001) ; Brohm (2001) ; Le breton (2000) ; Varela (1999) ; Cosnier (1987)12.

Déjà dans l’introduction de l’ouvrage Le Corps communiquant. Le XXIe siècle, civilisation du corps (Galinon-Melenec, martin-juchat, 2007)13, j’écrivais que, parmi les ouvrages ci-dessus cités, la parution de deux Dictionnaires du corps (Andrieu, 2006 ; Marzano, 2007) − édités au moment où nous co-organisions un colloque sur ce thème à Dijon (2006) et publiions l’ouvrage ci-dessus cité − témoignait d’un regain d’intérêt pour le corps et de la nécessité de regards transdisciplinaires pour le penser. Dans cet ouvrage, nous14 – Fabienne Martin-Juchat et moi-même- – avions entrepris de penser, parmi d’autres thèmes, ce que l’on communique de soi quand la mise en scène du corps devient obsessionnelle, quand le culte du corps et de l’image provoquent des pratiques extrêmes15 ; questionnement qui s’imposait d’autant plus à nous que, dans le même temps, Dominique Bauby (Bauby, 2007)16, prisonnier d’un corps figé tel un scaphandre, sans expression visible autre qu’un battement de paupière, publiait un ouvrage qui a fait date dans la compréhension de la communication d’un corps dont les gestes d’usage sont absents. Dix ans plus tard, je pense toujours que la question du corps est essentielle17, et cela d’autant plus que l’explosion des technologies, en augmentant le potentiel du corps et en repoussant les limites du changement des pièces qui en seraient usées, renouvelle la dimension relationnelle entre corps et identité.

Depuis 2007, les publications scientifiques sur le sujet n’ont cessé de s’intensifier. Cette croissance thématique pourrait laisser penser que le sujet est épuisé. Il n’en est rien car la question du corps » se pose avec d’autant plus d’acuité que les technologies, soit en proposent une surveillance constante – autocentrée ou non - soit offrent à l’humain la possibilité d’un corps augmenté ; ou encore, proposent de s’en débarrasser dans une « second life » virtuelle confondant ainsi absence de corps et oubli de sa présence18. La série l’Homme-trace de CNRS éditions (2011, 2013, 2015) se devait donc de réserver un tome entier au corps en 2017. Ce tome s’appuie comme ceux qui l’ont précédé sur les questionnements portés par les paradigmes de L’Homme-trace et des signes-traces.

B.C : Peux-tu nous en rappeler brièvement le contenu de ces paradigmes ?

Le paradigme de l’Homme-trace définit l’humain comme étant (a) construit par les traces de ses interactions avec son environnement, quelle qu’en soit la nature (b) émetteur de traces (de vie, de passage, etc.) dans l’environnement, (c) lequel en tant que milieu où vit l’humain laisse à son tour des traces dans le corps de l’humain, l’ensemble des traces rétroagissant dans une dynamique systémique.

Le paradigme des signes-traces est né de nos interrogations sur le rôle des signes du corps dans la situation de communication entre un recruteur et un candidat19. Cette analyse revisite, d’une certaine façon, le procès de l’interprétation des gestes effectuée par Greimas (Greimas, 1968)20. Avec ce paradigme, nous souhaitions mettre en évidence que :

  • les unités minimales repérées comme signifiantes par les cabinets de coaching d’insertion professionnelle étaient des réalités construites sur des choix de segmentation du corps en signes supposés intrinsèquement signifiants,

  • ce sur quoi les recruteurs s’appuyaient en dernière instance – le feeling – ne s’assimilait pas à un arbitraire d’interprétation de signes mais résultait d’un système d’interactions de processus réactivant des expériences passées et en constituant des traces.

B.C : Quel est pour toi la signification du terme « trace » ?

Dans diverses préfaces et postfaces constituant autant d’essais discutant la notion de trace21, nous nous sommes appliqué à poser la nature de ce que le langage commun nomme « trace » pour expliquer pourquoi, à nos yeux, la vraie question est celle de la condition de l’apparition d’une chose en tant que trace. Pour nous, la trace n’est pas la Res ; c’est l’homme qui l’institue en tant qu’il présuppose que la Res visible dispose d’un invisible antérieur. Une telle précaution ne signifie pas que la désignation de la Res en tant que trace est inutile : cette désignation en tant que trace permet d’approcher les processus dynamiques de toute relation. Son rôle est central dans le raisonnement par abduction22 dont le scientifique se sert pour remonter le cours de l’histoire, celle de l’Homme comme celle du monde23.

Quant à la terminologie « signe-trace », nous l’avons inventée – au risque de froisser les sémioticiens orthodoxes – pour tenter de déjouer la vampirisation de la trace par le signe, cet empereur du visible.

Précisons que, en choisissant « signe-trace » plutôt que « trace-signe », l’arrière-plan conceptuel est de commencer par ce que le sens commun voit − « le signe » − pour aller ensuite vers l’hypothèse de son existant en tant que résultant24, autrement dit en tant que trace.

B.C : S’il fallait situer tes monographies ou les ouvrages collectifs que tu as dirigés – seule ou en codirection – en termes de présentation du rôle du corps dans la communication, comment le ferais-tu ?

Dans l’ouvrage de 2007, Le Corps communiquant. Le XXIe siècle, civilisation du corps, le terme civilisation était mis en avant pour placer l’accent sur le rôle joué par le corps dans la vie sociale contemporaine structurée par la communication ; en d’autres termes, il s’agissait aussi bien de rendre visible le contexte culturel servant d’alibi au culte du corps autant que de montrer la façon dont le corps rendait visibles les caractéristiques de la société contemporaine de l’époque. Il s’agissait donc de contribuer à mettre en évidence la manière dont le corps peut être pensé, autrement dit de participer à une anthropologie de la communication par l’analyse des pratiques corporelles. Il s’agissait de rappeler toute la complexité de signes corporels qui, d’une part, ne sont jamais isolés les uns des autres et qu’il faut saisir dans leurs entrelacements et, qui, d’autre part, en tout état de cause seront toujours reçus différemment selon les contextes culturels et situationnels.

En parrallèle à cet ouvrage, je publiais une monographie intitulée Penser autrement la communication dans lequel j’indiquais que la coupure entre le dedans et le dehors du corps était un artefact dû à une représentation du corps biaisée par le sentiment de l’existence entre « monde intérieur » et « monde extérieur », entre individu et individu, entre le moi et le Monde25. En conclusion d’un chapitre invitant à « Penser autrement la place du verbal et du non verbal dans la communication »26, je proposais déjà une première définition de la terminologie « signe-trace ».27. Et dans le chapitre qui lui succédait « Penser autrement l’identité »28, je posais les prémisses de ce qui allait fonder le paradigme de L’Homme-trace, fondateur de la série du même nom.

Dans la série L’Homme-trace publiée chez CNRS éditions je cherche à offrir un terrain de discussion au plus près des problématisations liées aux enjeux communicationnels contemporains. L’ouverture disciplinaire, progressive mais très intense, opérée par les quatre ouvrages publiés chez CNRS éditions, produit des « régions » épistémologiques et sémiotiques relatives à la notion de trace. Elles ont d’abord émergé comme autant d’îlots, naissants puis elles se sont développés au fil des ouvrages. Les auteurs associés à cette exploration permettent de porter un regard nouveau sur la notion de trace et j’ai l’espoir de voir les îlots se métamorphoser en un territoire conceptuel cohérent.

Dans le quatrième volet de la série, Traces du corps, les auteurs reprennent quelques-unes des questions laissées en suspens dans les tomes I, II et III, tout en considérant pour acquis que si l’évolution trouble les frontières humain et non-humain, nature et culture, ce qui perdure au travers des millénaires, le référent stable, est la condition d’Homme-trace que nous définissons depuis le tome I de la série comme étant un producteur de traces et un construit de traces, l’ensemble fonctionnant en système dans une dynamique écologique.

B.C : Revenons maintenant à l’état de la recherche relative à la communication Homme-animal au sein du CDHET. Où en êtes-vous ?

Si je me centre sur l’activité du CDHET - qui continue dorénavant sa vie à Le Havre - je dirai que depuis 2O10, le CDHET s’étant enrichi d’un axe communication électronique coordonné par Fabien Liénard et Sami Zlitni, les colloques CDHET se sont centrés sur cette thématique et sur celle de L’Homme-trace que je dirige personnellement. À cette raison strictement scientifique, s’associaient des raisons institutionnelles, que nous ne développerons pas ici.

B. C : Comment vois-tu l’avenir de la recherche sur la communication homme-animal ?

Ce domaine de recherche me semble promis à de forts développements. En effet, la croissance exponentielle de la technique renouvelle la question de ce qui constitue l’identité humaine. Comprendre la dynamique interactionnelle que constitue la relation homme-animal est, à mon sens, essentielle pour situer la relation vivant à vivant par rapport à la relation vivant-robot. C’est ainsi que, dans de récentes conférences et publications sur l’Homme-trace, j’ai eu l’occasion de revenir sur les processus de signes-traces du corps communs à l’Homme et l’animal. Cela me semble d’autant plus important que désormais le robot de compagnie semble vouloir prendre la place de l’animal de compagnie auprès des personnes isolées ou malades.

B. C : Quand tu parles de l’approche comparative entre le robot de compagnie et l’animal de compagnie que veux-tu dire ?

Prenons le cas des effets de la relation bébé-animal. Dans l’ouvrage Homme/Animal. Quelles relations. Quelles Communications ? (Galinon-Mélénec, 200429, Hubert Montagner soulignait que : « l’attention visuelle soutenue au cours des interactions oeil à oeil avec la mère et les autres partenaires humains, est un ancrage sensoriel et relationnel qui permet à l’enfant de combiner, d’agréger, d’associer et d’intégrer les informations auditives (notamment celles qui sont véhiculées par le langage), somesthésiques, proprioceptives, olfactives et autres aux informations visuelles. » Il peut alors donner sens et signification aux messages pluri-sensoriels qui lui sont « adressés » et aux réponses qu’il induit par ses différentes manifestations combinées (regard « aimanté », grimaces, bruits de bouche, vocalisations, pédalages, etc.)[…]

Il ajoutait :

- « Les yeux dans les yeux » avec son partenaire humain, l’enfant « ouvre » le « livre de lecture » de ses émotions et « s’ouvre » en même temps le « livre de lecture » du sens et de la signification que l’autre donne à ses manifestations et à ses états intérieurs (ses propres états émotionnels, son état de faim ou de satiété, sa souffrance, son état de veille, de somnolence ou de sommeil, etc.) ». Dans l’exploration sensorielle se joue « la discrimination et la reconnaissance des différents partenaires en associant leurs traits, voix, comportements, odeurs, émotions […] au cours des interactions proximales qui se succèdent ».

« À l’occasion du contact bébé-personne s’effectue (a) l’exploration et la découverte du sens et de la signification que donnent les différents partenaires aux événements et aux comportements d’autrui, notamment dans les relations triangulaires (par exemple, entre la mère, le père et l’enfant lui-même, ou avec un frère, une sœur […]) (b) L’accordage et l’attachement « sécure » avec une ou plusieurs personnes ». ` Or « La quasi-totalité des enfants sont fascinés ou troublés par ce qu’ils lisent (croient lire) dans le regard de l’animal. À plat ventre, assis, à genoux […] ils recherchent les interactions proximales « les yeux dans les yeux ». L’installation, le développement et le renforcement de leur attention visuelle soutenue est facilitée par la « rencontre » avec l’attention visuelle soutenue que présentent les animaux définis comme familiers […]»30 […]

Les chiens familiers ou devenant familiers peuvent être ainsi des « agents » susceptibles de jouer un rôle non négligeable dans le développement des processus liés à l’attention visuelle soutenue et qui n’ont pu se structurer chez un enfant, à la maison, à l’école ou ailleurs, dans le cadre de ses relations avec les humains. En particulier : la communication multi-canaux, la lecture des émotions et des affects d’un partenaire qui accepte les interactions proximales, l’attention visuelle conjointe, l’accordage des émotions et l’attachement « secure » ».

Imaginons maintenant que les parents décident de remplacer le chien, jugé trop contraignant du fait de ses besoins naturels, par l’adorable Nao, robot à la taille du bébé, présentant tous les signaux physiques de l’innocence enfantine. Nao est capable de répondre en miroir aux attentes du bébé provoquant ainsi des interactions positives. Mais si l’on considère le seul point de l’expérience sensorielle, Nao ne pourra produire sur le développement de l’enfant les mêmes effets que ceux observés lors de la communication multi canaux sensoriels du chien avec le bébé. Quels seront les signes-traces de cette relation bébé-robot dans le développement cognitif de l’enfant ? D’autres aspects s’ajoutent à cette dimension relationnelle directe, c’est la place de ce robot au sein du système familial. La confiance s’instaure, comme dans le cas où la relation du bébé avec l’animal de compagnie se passe bien. La famille se comporte naturellement, sans les filtres qu’elle instaure habituellement entre sphère intime, sphère privée et sphère sociale. Or, le robot n’est pas un objet inerte au même titre d’autres objets. Les processus traçuels de ses relations avec le bébé et la famille ne font pas, comme pour la relation bébé-chien-famille, l’objet d’inscription dans la « chair » vivante de l’autre. Une grande partie des ces traces sont des traces numériques et en tant que telles sont susceptibles de faire l’objet d’exploitation par des tiers. On voit bien ici tout le champ des possibles qui s’ouvre au système marchand.

La question ouverte est immense et multi échelles. C’est pourquoi nous ouvrons en 2017 un nouvel axe de HUMAN-TRACE CS DC UNESCO sur ce thème. Les chercheurs sollicités proviennent de plusieurs disciplines. Les résultats de la recherche31 sont prévus à l’horizon 2020.

B.C : Quels sont tes autres projets ?

#Notes Romains#

Vigarello G., Histoire de la beauté : Le corps et l’art d’embellir de la Renaissance à nos jours, Paris, Seuil, 2004.

Bibliographie

En plus du projet que je viens de citer qui souhaite aller plus loin dans les recherches que je dirige sur les Traces du corps, en associant de disciplines que j’ai encore peu mobilisées dans le cadre de l’unitwin Human-trace complex system UNESCO32, j’accentue l’ouverture du e. lab Human trace au monde médical. Dans cette optique, je co-coordonne depuis novembre 2016 (avec un médecin) la thèse d’un cardiologue. Les résultats sont attendus pour novembre 2019. Il est encore trop tôt pour en dessiner les contours dans le cadre qui est le notre aujourd’hui.

HAUSBERGER Martine, Snowdon Charles T.,(dir), Social Influences on Vocal Development, Cambridge University Press, 1997.

PORCHER Jocelyne, Eleveurs et animaux, réinventer le lien, Paris, PUF, 2002.

MONTANER Hubert, L’Enfant et l’Animal. Les émotions qui libèrent l’intelligence, Paris, Odile Jacob, 2002

GALINON-MELENEC Béatrice (dir.), Homme animal, Quelles relations, quelles communications ? PURH, novembre 2003.

DUFAU Hélène, (dir.), « Organisations et modèles de communication homme-animal », n° 23 de Communication & Organisation, 2003.

GALINON-MELENEC Béatrice, Penser autrement la communication : Du sens commun vers le sens scientifique. Du sens scientifique vers la pratique, Paris, L’Harmattan, 2008.

GALINON-MÉLÉNEC Béatrice,“The ICHNOS-ANTHROPOS or the foundations of a humanism of the trace”,in Parrend P., Bourgine P., Collet P. (Eds. ), From fields to territories to the planet, First Complex Systems Digital Campus World E-Conference 2015, Springer, 2016, pp 337- 349. link.springer.com

GALINON-MÉLÉNEC Béatrice (dir), Traces du corps, tome 4 de la série L’Homme trace, CNRS éditions, 2017.

Notes

1  Béatrice GALINON-MELENEC, Professeur des universités en SIC, NORMANDIE UNIV, UNIHAVRE, UNICAEN, UNIROUEN, CNRS, IDEES 6266. Directrice du E. Laboratory HUMAN TRACE CS DC UNESCO. Contact : beatrice.galinon-melenec@univ-lehavre.fr

2  GREC/O : axe de recherche du CREM dirigé par André Vitalis. Le GREC/O, créé et animé par le Professeur Hotier à Bordeaux 3 travaillait sur la communication des organisations. Aujourd‘hui, l’axe se nomme COS (Communication, Organisation, Société. Il est dirigé par Valérie Carayol.

3  Voir affiche ci-jointe.

4  G-MELENEC Béatrice (dir.), Homme animal, Quelles relations, quelles communications ? PURH, Novembre 2003, 228 pages. (Relecture et coordination dela rédaction Elizabeth Gardères, Bordeaux1)

5  DUFAU Hélène, (dir.), « Organisations et modèles de communication homme-animal », n°23 de Communication & Organisation, 2003, 242 pages.

6  Galinon-Melenec Béatrice, « Expérience incarnée, construction cognitive et jugement : Le rôle des « signes-traces » du corps dans la signification » dans Boutaud JJ, Berthelot-Guiet K., (dir.), «La vie des signes au sein de la communication : vers une sémiotique communicationnelle» Revue Française des Sciences de l’Information et de la Communication, 2013. En ligne sur http://rfsic.revues.org/487

7   Cf. galinon-melenec B. (Dir), Traces du corps, tome 4 de la série L’Homme trace, CNRS éditions, 2017.

8  La réponse à cette question fait l’objet d’un paragraphe dans le liminaire de Galinon-Mélénec B. (di.), Trace du corps, tome 4 de la série L’Homme Trace, CNRS éditions, 2017.

9Vigarello G., (dir.), Histoire du corps : Tome I. De la Renaissance aux Lumières, Paris, Seuil, 2005.

10  Corbin A. (dir.), Histoire du corps, Paris, 3 tomes, Le Seuil, 2006.

11  Courtine JJ (dir.), Histoire du corps. Les mutations du regard. Le XXe siècle. Points Histoire, 2015.

12  Cf. Bibliographie.

13  Galinon-Melenec B. Martin-Juchat F. (dir.), Le corps communicant, le XXIème siècle civilisation du corps ? Paris, L’Harmattan, 2008, 242 pages.

14Ibid.

15  Par exemple, la dysmorphobie liée à certaines pratiques sportives, cf. ABADIE S., dans Le corps communiquant, op. cit., pp.205-216.

16  Le 8 décembre 1995, Jean-Dominique BAUBY est victime d’un accident vasculaire qui le plonge dans un coma profond. Quand il en sort, il est atteint du « locked-in syndrom ».. Enfermé à l’intérieur d’un corps devenu immobile, il ne peut bouger que son œil. C’est avec ce seul instrument de communication avec l’extérieur, qu’il va dicter Le scaphandre et le papillon BAUBY Dominique, Robert Laffont, 2007.

17  En même temps que j’organisais les journées (30 juin-1er juillet 2016) « Trace du corps » à TEC Paris-V Descartes avec le philosophe Bernard Andrieu, Fabienne Martin-Juchat préparait la journée (28 février 2017) « Métaphysique du corps » au Musée des Confluences de Lyon avec le philosophe Thierry Menissier. Bien entendu nous sommes intervenues dans ces deux manifestations.

18  Faire du corps humain réel un obstacle à la vie induit de nombreuses conséquences dommageables pour l’individu : citons-en une, évidente : un adolescent pratiquant intensément jour et nuit les jeux virtuels, n’en n’a pas moins un corps, dont l’apparence, comme l’intérieur, va se trouver modifiée par une absence de mobilité pour l’un, ou l’éloignement de la réalité du monde contemporain pour l’autre. Cf. : GALINON-MELENEC Béatrice, « Le numérique, entre innovations et risques, in GALINON-MELENEC, B., ZLITNI S. (dir.), Traces numériques. De la production à l’interprétation, Paris, CNRS éditions, série L’Homme-trace, tome 2, 2012, pp. 55-76.

19  Cf. (a) GALINON-MELENEC Béatrice, « Des signes-traces à l’Homme-trace. La production et l’interprétation des traces placées dans une perspective anthropologique », dans MILLE A. (dir.), De la trace à la connaissance à l’ère du web, Intellectica, 2013/1, n°59, pp. 89-113. (b) Pour une approche appliquée, cf. GALINON MELENEC Béatrice, MONSEIGNE A., «La sémiotique des ‘signes-traces’ appliquée au recrutement : Le cas de la recherche du ‘bon candidat’ via les traces numériques» in CATELLANI A. et VERSEL M. (dir.), Les applications de la sémiotique à la communication des organisations, Communication & organisation, n° 39, 2011, pp. 111-123.

20  Ce qui rejoint d’une certaine façon le travail de Greimas qui dans les « Conditions d’une sémiotique du monde naturel » (1968) interroge la possibilité de la construction d’une sémiotique générale à partir d’une étude des langages gestuels. Cf. GREIMAS, Conditions d’une sémiotique du monde naturel, Introduction à la revue Langages, 1968. Dans ce numéro, on trouve également des articles de J. KRISTEVA sur (« Le geste, pratique ou communication ? »), de P. FABBRI « Considérations sur la proxémique »), de F. RASTIER (« Comportement et signification »), ou encore de R. L. BIRDWHISTELL (« L’analyse kinésique »), pour ne citer que les auteurs les plus souvent référencés en sciences de l’information et de la communication françaises.

21  Cf. Bibliographie.

22  Le raisonnement par abduction « conduit à des hypothèses qui, d’une part, nourrissent notre jugement sur ce que nous percevons et, d’autre part, nous amène à conduire une enquête pour accéder à ce qui devrait exister si notre raisonnement était vrai. L’abduction est en ce sens à l’origine de notre souhait de repousser les limites de l’observation et de déplacer la ligne de démarcation entre le visible et l’invisible. Ainsi des explorations de plus en plus poussées de l’univers tendent à déplacer en permanence la représentation que l’Homme s’en fait. Ce qui conduit à penser que l’Homme ne distingue qu’une partie de la réalité : nous introduisons de la discontinuité dans le continuum du monde et ce faisant, le découpons, à partir de ce que nous percevons » (GALINON-MELENEC, RFSIC, n°3 2013).

23  Dans cette quête, il en vient nécessairement à se poser la question de l’Origine.

24  Tout signe ne prenant sa signification qu’à l’issue d’un processus d’interactions systémiques.

25  GALINON-MELENEC Béatrice, Penser autrement la communication : Du sens commun vers le sens scientifique. Du sens scientifique vers la pratique, Paris, L’Harmattan, 2007, p. 38.

26Ibid, pp. 37-58.

27Ibid, p. 56.

28Ibid, pp. 59-76.

29  Galinon-Mélénec B. (2004 : 36)

30  Voir «L’enfant et l’animal», Montagner, 2002.

31  Titre de la recherche : Mon robot, ma famille et moi étude de l’impact de la relation Humain-robot sur la question des identités ; directrices de la recherche : Pr. Pascale EZAN et Pr Béatrice GALINON-MELENEC.

32   Qui s’inscrit dans une dynamique interdisciplinaire, voire transdisciplinaire.

Pour citer ce document

Brigitte Chapelain, «Entretien avec Béatrice Galinon-Melenec1», Les Cahiers de la SFSIC [En ligne], Collection, 13-Varia, QUESTIONS DE RECHERCHE,mis à jour le : 08/04/2020,URL : http://cahiers.sfsic.org/sfsic/index.php?id=335.