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QUESTIONS DE RECHERCHE

Angelica-Helena Marinescu et Pierre Morelli

Intersections. Construction des savoirs en information-communication dans l’espace francophone, 20e colloque franco-roumain

Article

Texte intégral

1La vingtième édition du colloque franco-roumain en information et communication (CIFSIC) qui s’est tenue du 30 octobre au 1er novembre 2014 à Bucarest a été co-organisée par quatre centres de recherches français et roumains :

  • le centre de recherche sur les médiations (CREM, Université de Lorraine/Université de Haute-Alsace) ;

  • le centre de recherches Information, milieux, médias, médiations (I3M, Université de Nice Sophia Antipolis – Université de Toulon) ;

  • le centre d’études des médias et nouvelles technologies de la communication (CSMNTC, Université de Bucarest) ;

  • le centre régional francophone de recherches avancées en sciences sociales (CEREFREA, Université de Bucarest).

2Résolument francophone, cette manifestation doit également beaucoup au partenariat avec plusieurs institutions universitaires européennes belges, françaises et roumaines dont sont issus les membres des six comités scientifiques ainsi qu’un nombre important de communicants :

  • Le centre de recherche en communication (Recom, Université catholique de Louvain) ;

  • l’équipe de recherche de Lyon en sciences de l’information et de la communication (Élico, IEP de Lyon, Université Lyon 1, Lyon 2 et Lyon 3, ENSSIB) ;

  • le centre de recherche Communication, information, médias (CIM, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3), Ciméos (Université de Bourgogne) ;

  • la faculté de journalisme et sciences de la communication (FJSC, Université de Bucarest),

  • le département de communication et relations publiques de la Faculté des Lettres (Université de Bucarest), Faculté de sociologie et d’assistance sociale (Université de Bucarest) ;

  • La faculté de communication et relations publiques de l’École nationale d’études politiques et administratives (SNSPA, Bucarest) ;

  • Le laboratoire de sociologie de la communication et de l’espace public de l’Institut de sociologie de l’Académie roumaine à Bucarest.

3C’est au Professeur Ioan Drăgan que revient la paternité de cette longue série de colloques franco-roumains en sciences de la communication, dont le premier fut organisé en 1994 au sein du Centre d’études Médias et Nouvelles Technologies de Communication de Bucarest, en collaboration avec des universités et des laboratoires roumains, français et francophones. Historiquement, les partenaires roumains du colloque furent :

  • l’université de Bucarest (la faculté de Sociologie et Assistance Sociale, la faculté de journalisme et sciences de la communication, la faculté des Lettres) ;

  • l’Académie Roumaine, l’école Nationale d’études Politiques et Administratifs.

  • Parmi les premiers partenaires européens francophones sont a mentionner :

  • l’université de Nice, Sophia Antipolis ;

  • les universités Lyon 1, Lyon 2, Lyon… ;

  • l’université Sorbonne nouvelle-Paris 3 (CIM, Communication, information, médias) ;

  • l’université de Bourgogne (CIMEOS) ;

  • le centre de recherche en communication (Recom, Université catholique de Louvain).

4Si le colloque franco-roumain en SIC a pu s’inscrire dans la durée c’est notamment grâce à l’engagement de quatre enseignants-chercheurs :

  • Daniela Rovenţa-Frumuşani (Faculté de Journalisme et Sciences de la Communication, Directeur du Département Anthropologie Culturelle et Communication, Université de Bucarest) ;

  • Adela Rogojinaru (Faculté de Lettres, Département des Sciences de la Communication, Université de Bucarest) ;

  • Odile Riondet (Université Lyon 2) ;

  • Nicolas Pelissier (Université de Nice Sophia-Antipolis, I3M).

5La longévité de ce colloque est également due au soutien précieux et indéfectible de plusieurs partenaires institutionnels qui ont répondu présent chaque année :

  • l’Ambassade de France en Roumanie ;

  • l’Institut Français de Bucarest ;

  • l’Agence Universitaire de la Francophonie - Bureau Europe Centrale et Orientale.

6La première conférence internationale francophone en sciences de l’information et de la communication (SIC) réunissait à Bucarest en 2003 des chercheurs autour de la question des Supports, dispositifs et discours médiatiques à l’heure de l’internationalisation. Plusieurs thématiques furent développées par la suite parmi lesquelles nous citerons : les enjeux de la médiatisation de l’espace public, la télévision, le symbolisme politique et les imaginaires collectifs, les métiers du journalisme, les publics, les nouvelles technologies de la communication).

7Le colloque a fait figure, pendant cette double décennie, de moteur essentiel des relations universitaires entre la Roumanie et la France dans le domaine des sciences de la communication. Les vingt éditions du colloque ont mis en lumière et valorisé la tradition de recherche francophone dans les sciences humaines et ont favorisé les échanges entre chercheurs de l’espace francophones et chercheurs roumains, offrant de nombreuses possibilités de publication comme en attestent les nombreux volumes collectifs publiés en France et en Roumanie.

1994-2014 : vingt ans de colloques en SIC franco roumains

  • Mass médias et émergence de l’espace public (1994) ;

  • Société et médiatisation (1995) : les enjeux de la médiatisation de l’espace public ;

  • Postmodernité, médiatisation et nouvelles technologies de la communication (1996) ;

  • Les enjeux de la communication politique (1997) : discours médiatiques et discours des acteurs politiques ;

  • Télévision, culture et nouvelles technologies de communication (1998) : audimat, grille de programmes, mutations dans les genres télévisuels, discours de la néo-télévision ;

  • Les journalistes, acteurs de la crise de communication (1999) : la relation aux sources et la production de l’information, les organisations médiatiques, la construction identitaire et l’autonomie professionnelles des journalistes ;

  • La scénarisation de la communication médiatique et la construction de l’espace public (2000) ;

  • Les médias, les nouvelles technologies et la redéfinition de territoires de la communication (2001) : les nouvelles approches des effets et de la réception des médias ; communautés virtuelles et reconstruction de l’espace public ; nouvelles identités, fonctions et rôles des communicateurs ;

  • Communication, croyances et civilisations (2002) : le discours médiatique autour du 11 septembre 2001 ; la socio-économie des médias et des nouvelles technologies dans la communication transculturelle ;

  • Supports, dispositifs et discours médiatiques à l’ère de l’internalisation (2003)

  • Le monde après Google (2005) ;

  • Journalisme sans frontières (2006) ;

  • Les Organisations et la culture des médias – transformations corporatives (2007) ;

  • Communication culturelle et culture de la communication (2008) ;

  • Frontières, communication, médias (2009) ;

  • La communication, entre logiques commerciales et logiques solidaires (2010) ;

  • Traces, mémoire et communication (2011) ;

  • La Communication des organisations (2013).

Francophonie et dimension internationale affirmées

8La recherche roumaine en sciences sociales s’est longtemps placée sous influence française, ce qui a permis l’ouverture des lignes de coopération entre la Roumanie, la France et d’autres pays francophones. La Roumanie avait d’ailleurs été déclarée « État phare » de la francophonie en Europe orientale en 2006 par l’Organisation internationale de la francophonie. Fidèle à sa vocation de renforcer la visibilité de la communauté scientifique francophone de haut niveau en sciences sociales et humaines, dans la région de l’Europe du Sud-Est, en coopération avec des établissements français de recherche et de formation le Centre Régional Francophone de Recherches Avancées en Sciences Sociales Villa Noël - CEREFREA s’est fortement investi dans l’organisation de la vingtième édition du colloque, sous l’impulsion de son Directeur, Ioan Pânzaru, Professeur des universités et ancien Recteur de l’Université de Bucarest. Valoriser la francophonie, ce n’est certainement pas l’opposer à la domination anglophone considérée, de plus en plus comme langue internationale au service de la communication scientifique, c’est plutôt préserver et mettre en évidence d’autres réseaux universitaires, d’autres façons de penser et dire la science.

9Sur les 101 propositions reçues pour l’édition 2014, 54 proviennent de France et 47 de l’étranger et notamment de Roumanie (20), du Maghreb (7), du Québec (5) ou de pays d’Europe (Espagne, Italie, Hongrie, Grèce, Belgique, Suisse et Serbie). Les résumés ont été expertisés en double, voire pour certaines en triple aveugle par six comités scientifiques (47 chercheurs dont 28 français, 16 roumains et 3 belges) co-animés par des chercheurs français et roumains. La dimension internationale est affirmée tant au niveau des communications proposée et acceptées qu’à celui des comités scientifiques. Soulignons enfin que sur les 70 propositions acceptées 55 ont été présentées à Bucarest et que tous les auteurs ayant été acceptés sont invités à transmettre pour évaluation un texte qui sera expertisé en vue de la publication dans l’un des quatre livres collectifs en préparation.

Thématique spécifique de CIFSIC 2014

10Sous l’impulsion de Béatrice Fleury et Jacques Walter, coordinateurs scientifiques, le colloque 2014 a invité les auteurs à interroger la recherche contemporaine en SIC et plus précisément la construction des savoirs à travers des interrogations épistémologiques, culturelles, en lien avec des préoccupations sociales en lien avec l’essence même de notre inter-discipline, d’où l’appel à problématiser son intervention en termes d’intersection.

11Alors que les technologies numériques ont investi tous les champs de l’activité sociale, amenant professionnels et chercheurs à créer des néologismes représentatifs de la pluralité de formes hybridant usages sociaux et technologies, l’édition 2014 s’est en effet proposée à travers six domaines gérés par un comité scientifique composé de huit membres dont plusieurs chercheurs roumains :

  • les médias et le journalisme ;

  • la communication des organisations ;

  • la communication publique et politique, territoires ;

  • le patrimoine et la culture ;

  • l’analyse des pratiques et des usages des dispositifs et du design numérique ;

  • l’ingénierie des connaissances.

12Si, dans un premier temps, les objets et les notions étudiées par les sciences de l’information et de la communication étaient marqués par la construction de dénominations comportant l’adjectif « numérique » (musées numériques, identité numérique, démocratie numérique, et plus récemment humanités numériques) les objets contemporains semblent être en rupture avec les objets traditionnels, et sont eux-aussi désignés des néologismes (web-journalisme, mooks, e-réputation, muséogeeks…).

13Avec cette vingtième édition une page se tourne, d’où l’importance de faire émerger de nouveaux acteurs afin d’aider le colloque à se renouveler. C’est pourquoi les organisateurs ont pris particulièrement soin à offrir à de nombreux doctorants et jeunes chercheurs en SIC la possibilité de présenter les résultats de leurs recherches et à favoriser les échanges à travers les six ateliers du colloque et à l’occasion de deux tables rondes placées sous le signe de la comparaison entre différentes approches européennes dans l’analyse des médias en ligne en Europe (Table ronde proposée par un consortium universitaire européen : université de Cergy-Pontoise, université de Varsovie, école des sciences politiques et administratives de Bucarest) et de la communication, de la traduction et de la circulation internationale des textes scientifiques via les revues et éditions scientifiques).

14Promouvoir le débat au sein de telles manifestations scientifiques permet en outre d’offrir à chacun des pistes de réflexion et d’approfondissement fort utiles et permettant de revoir et d’étoffer sa contribution en vue de la rédaction des articles. Les trois journées de colloque se situent donc au milieu d’un parcours puisque quatre ouvrages sont programmés et seront publiés en France (L’Harmattan et série actes de la revue Questions de communication) et en Roumanie (Communicare et Les éditions universitaires de l’université de Bucarest) 2015. Chaque livre collectif sera placé sous la co-direction de binômes ou trinômes franco-roumains, les textes complets étant expertisés par des comités scientifiques recomposés.

Pour citer ce document

Angelica-Helena Marinescu et Pierre Morelli, «Intersections. Construction des savoirs en information-communication dans l’espace francophone, 20e colloque franco-roumain», Les Cahiers de la SFSIC [En ligne], Collection, 11-Varia, QUESTIONS DE RECHERCHE,mis à jour le : 15/04/2020,URL : http://cahiers.sfsic.org/sfsic/index.php?id=503.

Quelques mots à propos de : Angelica-Helena Marinescu

Faculté de Sociologie et d’Assistance Sociale. Université de Bucarest, Roumanie angelica.marinescu@sas.unibuc.ro

Quelques mots à propos de : Pierre Morelli

Centre de recherches sur les médiations, CREMEA3476.Université de Lorraine à Metz, France. pierre.morelli@univ-lorraine.fr