- accueil >
- Collection >
- 10-Varia >
- HOMMAGE >
HOMMAGE
Jean Deveze : militance professionnelle et ouverture d’esprit du personnage
Table des matières
Texte intégral
Rappel d’un parcours original
1Parisien de naissance, ayant fait quasiment tous son parcours scolaire et supérieur dans la capitale, tout en tenant compte d’un séjour de trois-quatre années à l’Université de Toulouse où il a été un militant actif de l’UNEF, Jean Devèze a intégré la Faculté des sciences en 1959 en qualité d’assistant de physique. Ceci est dans la suite de sa formation initiale dans les « sciences dures » : baccalauréat en mathématiques élémentaires (1951), licence es sciences physiques (1957), puis DEA en électrochimie fondamentale et appliquée (1958). Titularisé par la suite comme maître-assistant en 1968 dans ce qui deviendra l’Université de Paris 7, il évolue progressivement vers les sciences humaines par une voie chaque fois concrète. En effet, il participe à la fondation du département audiovisuel qu’il dirigera de 1970 à 1977, à celle de son département d’éducation permanente en 1971 puis du Service d’enseignement à distance en 1973 dont il sera le premier directeur chaque fois. Il sera aussi nommé délégué pour les enseignements et la pédagogie de 1973 à 1976 par Michel Alliot, le président-fondateur de Paris 7.
2Pendant cette partie de sa vie, il avait déjà été attiré localement par les réflexions relatives aux sciences de l’information et de la communication et avait participé, dès 1972, à la création du Comité qui deviendra la Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication (SFSIC) dont Jean Meyriat sera le premier président. Il sera membre du bureau en 1976, puis vice-président de 1980 à 1992 avant d’en être élu président de 1996 à 1998. Il avait alors succédé, après l’assemblée générale de Grenoble, à Jean Mouchon qui avait pris le relais de Bernard Miège en poste de 1990 à 1994. Concomitamment, Jean Devèze avait aussi été élu au collège des maîtres-assistants du jeune Comité consultatif des Universités (CCU) de 1975 à 1979. Il était dans la 52e section, celle des sciences de l’information et de la communication créée en 1974 et que présidait alors Robert Escarpit. L’instance nationale de qualification et de gestion des carrières des enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur devint par la suite le Conseil Supérieur des Corps Universitaires (CSCU) puis le Conseil National des Universités (CNU).
3Entre-temps, sur le plan professionnel, il sera nommé maître de conférences en SIC à Paris 7 en 1985, puis professeur à la Faculté des Affaires Internationales de l’Université du Havre en 1990. Il avait soutenu sa thèse d’état ès lettres et sciences humaines en 1986 sur Le sens de la flèche, thèse de 2000 pages qu’il n’aura pas eu le temps d’exploiter de son vivant en raison de ses multiples engagements. Il quittera ensuite Le Havre, en 1993, pour l’Université nouvelle de Marne-la-Vallée où il terminera sa carrière en 1999 après s’être impliqué dans de nouvelles formations. Mais, comme les précédentes, celles-ci étaient liées à ses engagements dans les organisations liées à la communication comme l’Institut de recherches économiques et sociales sur les télécommunications (IREST) – à la création duquel il a été avec Jacques Dondoux en 1975 et dont il a été membre du conseil d’administration de 1986 à 1991, ou le réseau « Carrefours Télématiques » dont il a aussi été un des fondateurs en 1982 et président de 1989 à 1992.
4Dans ce parcours rapidement dressé, il est évident que les conjonctures locales, avec les liens personnels qui en ont résulté pour les actions menées, ont joué un rôle même si les explications ne sont pas toujours évidentes et explicites. Le hasard existe de ce fait ! Tout comme nos rencontres personnelles avec lui au cours des années 1980, dans le cadre de la recherche ou des colloques de la SFSIC. Nous ne pouvons donc éviter de mettre en rapport sa démarche scientifique initiale, avec l’ouverture philosophique en découlant, et les liens en ayant résulté pour nous-même en tant qu’élève d’Abraham Moles (1920-1992). Les deux « physiciens » s’étaient déjà rencontrés, ne serait-ce qu’au premier Congrès Inforcom que Jean Devèze avait mis en place à Compiègne en 1978 !
5En effet, après une expérience professionnelle de douze ans dans la presse, nous avions repris des études de troisième cycle à l’Institut de psychologie sociale des communications à Strasbourg où nous avons aussi présenté notre thèse d’État es lettres et sciences humaines en 1987 !
Liens avec une démarche comparable
6Ainsi, Jean Devèze était intervenu en 1994 au colloque que nous avions organisé au Conseil de l’Europe à Strasbourg avec Élisabeth Rohmer-Moles sur l’œuvre d’Abraham Moles deux ans après son décès1. Sa communication avait alors porté sur « Les échelles d’Abraham ». Il y soulignait l’importance accordée par Moles aux « sciences de l’imprécis » (ou du « vague ») mais dont il louait l’effort pour en cerner les contours avec le recours à de la mesure2.
7Mais la comparaison entre les deux « physiciens » ne s’arrête pas là. La conjoncture de leur fin de vie présente des corrélations concernant la trace de leur œuvre et de leur action. Si la comparaison entre les deux ne saurait objectivement s’établir sur leurs œuvres scientifiques et leurs implications dans un laboratoire ayant drainé de nombreux chercheurs dans une perspective pluridisciplinaire ou en marge d’une discipline, elle présente cependant une analogie par rapport au passage des témoins. Autrement dit, de la suite donnée à l’activité de chacun. Au colloque cité, Edgar Morin avait posé cette question qui l’avait conduit à faire une analyse très critique de sa propre discipline, la sociologie. Une analyse qui peut avoir sa place dans les sciences sociales tout en louant l’originalité de l’œuvre « ouverte » de Moles avec les diverses réflexions suscitées3.
8Que disait alors le jeune retraité du CNRS en résumé ? Qu’avec le temps, une coupure se fait avec l’histoire. C’était ce qu’il appelait un premier obstacle à la liberté et à l’originalité de la recherche. Et de regretter le fait qu’il y a « très peu de sociologues historisés » dans une discipline qui nie la moindre réalité aux individus et qui s’interdit de penser pour être scientifique. Un deuxième obstacle dans le cadre d’une « sociologie close » réside dans la fracture qui sépare culture scientifique et culture humaniste. Or, il y a toujours une limite à la scientificité, en sociologie comme dans les sciences sociales dont les sciences de l’information et de la communication. Si la recherche dans nos domaines aspire à la plus grande scientificité possible, elle doit en reconnaître ses limites et « assumer aussi la culture humaniste ou philosophique comportant le droit et la nécessité de la réflexion ». L’absence de fondements épistémologiques constitue le troisième obstacle et ceux-ci ne sauraient être dissociés de la culture. Moles en avait, dans la musique, dans les arts et la philosophie.
9Certains, comme Jean Devèze, le savaient déjà d’expérience. Il avait rappelé cette orientation dans l’un de ses derniers articles, et comme par hasard, sur Moles. L’affinité des modes de pensées et des perspectives de recherches et de réflexions dans le domaine de la communication, au sens général du terme, y a été précisée. Publié dans la revue Hermès4 après sa mort, cet article avait été relu par Élisabeth Rohmer-Moles. Dans la même perspective, mais dans le précédent numéro de la revue, Anne-Marie Laulan – ancienne présidente de la SFSIC de 1986 à 1990 – avait elle-même souligné l’enjeu du débat des frontières disciplinaires qui ne sauraient être fermées sur elles-mêmes5.
10C’était pour chacun une façon de rester profondément soi-même et de ne pas se fondre dans une discipline close, quitte à ce que cette attitude ait des conséquences néfastes sur les carrières et les logiques d’habillage et de normalisation également dénoncées par Morin dans le cadre évoqué. Autrement dit, une discipline n’échappe pas à l’observation sociologique et aux sciences du comportement. Quitte à ce qu’elle le fasse en silence ! Jean Devèze avait entendu tout cela, tout en l’ayant aussi vécu et le vivant encore dans son propre cheminement de militant professionnel.
Au CNU pour la défense des sciences humaines et sociales
11Dans le contexte de l’époque, et dans la foulée de son premier engagement cité dans le Collège B, Jean Devèze avait créé une association indépendante, l’Association nationale des enseignants-chercheurs en lettres et sciences humaines (ANECLESH), non réduite aux seules SIC. Ce « physicien qui avait mal tourné », pour reprendre une de ses « auto-qualifications », avait choisi cette voie dans le but de défendre « les sciences humaines et les disciplines littéraires encore trop dévalorisées dans la communauté scientifique ».
12Nous le citons encore : « à la différence d’un syndicat, l’ANECLESH regroupe, autour d’actions communes, des courants de pensée divers, non soumis aux pressions corporatistes, dans une liberté et une indépendance d’opinions politiques totales ». Cet argument sera chaque fois repris et développé par la suite.
13Après son intégration dans le corps des professeurs, il a été élu au Collège A en 1991. Nous lui avons succédé en 1997 à la moitié de son second mandat. Par sa démission, il avait voulu préparer la relève et assurer l’avenir de « sa » liste, mais surtout des idées et positions qu’il avait développées au sein de cette instance. Nous ne saurions répondre aux raisons pour lesquelles il nous avait déjà sollicité comme second de liste lors des deux élections antérieures. À l’époque, nous n’avions pas encore saisi tout l’enjeu représenté par le CNU !
14En 1999, comme prévu, le relais est donc pris comme tête de liste dans le cadre de faire porter ses idées par l’ANACLESH. Nous avons été réélu et le second de la liste, Richard Bouché, a été désigné par tirage au sort suite à égalité de voix pour le dernier siège à pourvoir. Puis, il a été élu à la 1re vice-présidence. Jean Devèze en a été fier, notamment par rapport à sa conviction du bien fondé de son courant d’ouverture.
15Puis, en 2003, et dans le même esprit, reconduction d’une liste mais sans référence à l’ANECLESH. Celle-ci n’avait pu se renouveler comme organisation nationale faute d’adhérents suffisants, mais aussi en raison de l’état de santé de son président qui l’avait fait dissoudre entre-temps. S’y trouvaient dans l’ordre : Mireille Vagné-Lebas, Jean-Luc Michel, Marie-Noële Sicard, Annie Bart, Marie-Claude Vettraino-Soulard, Roger Viry-Babel, Rémy Rieffel. Nous avons eu deux élus avec Mireille. Jean Devèze a encore connu ces résultats, y compris ceux des maîtres de conférences où Bernard Wuillème avait pris le relais de Jean-Marc Fick. Malheureusement, il n’a pas connu l’élection du bureau où la présidence a failli nous échoir d’une voix (un collègue était absent) mais désigné ensuite comme 1er vice-président à l’unanimité. Lui comme moi, nous n’avons pas été contre les organisations syndicales. Nous en avons été même membres dans nos vies respectives. Mais, en l’occurrence, nous pensions qu’il ne leur appartient pas de gérer, à elles seules, le recrutement des enseignants-chercheurs et leurs carrières. Et surtout après qu’ils aient obtenu la présidence de la section à partir de 1999 et selon le principe de l’alternance (Jean-François Tétu, Viviane Couzinet, Jean Davallon, Yves Jeanneret)6. Les rapports avec les employeurs sont davantage légitimes et crédibles dans d’autres instances ou structures.
16Aux élections de 2007, nous n’avons obtenu qu’un seul siège au Collège A, mais sans perte de voix par rapport à 2003. Cela a été dû à la multiplication de candidatures dont certaines relevaient de visées personnelles à peine voilées et sur lesquelles nous n’allons pas faire d’autres commentaires. Pour le Collège B, Gloria Awad a été élue. Enfin, en 2010, nous avons passé le relais à Arlette Bouzon qui a conduit la liste aux élections suivantes avec David Douyère pour le Collège B.
17Avec la constance de nos listes, nous avons gardé la conviction du bien fondé du « courant d’ouverture » et d’« intégrité » que Jean Devèze a toujours voulu défendre dans la plus grande transparence possible. Et ceci hors de toute logique de « réseau » ou de « chapelle », avec des « frères » ou « sœurs » et surtout des « camarades » comme déjà évoqué. Il n’appartient pas à ceux-ci de nous gérer et, a fortiori, quand ils ont parfois pu apparaître, dans notre discipline et d’autres, selon les conjonctures ou les circonstances, comme les principaux référents pour décider, voire les seuls, au niveau national comme au niveau local. Et cette position n’est pas en lien avec la « droite » comme certains de nos opposants l’ont affirmé. Quant on connaît les engagements extraprofessionnels que Jean Devèze a eus en tant que jeune adulte, notamment dans le domaine socio-éducatif7, on ne saurait accorder de crédit à des propos de ce genre.
18C’est dire que, par rapport au passé des différents mandats au CNU, il y avait eu une évolution même si les débats n’étaient toujours pas suffisamment émergeants pour clarifier bien des objectifs et des aspects relationnels au regard des finalités de cette instance-clé. Ceci pour son propre avenir comme pour celui de la discipline ! Pour nous, les dossiers n’étaient plus à examiner in abstracto et hors contexte de travail des impétrants face à des règles ou principes, certes utiles, mais qui ne sauraient apparaître comme strictement dogmatiques face à une orthodoxie établie.
Suites à la SFSIC, autre lieu d’engagement et de militance
19En souvenir de Jean Devèze, et du signe d’amitié de ses amis envers eux-mêmes, il serait malvenu d’ignorer les difficultés qu’il a rencontrées au cours de sa vie professionnelle, en particulier au sein de la communauté universitaire. Commémorer ne saurait faire oublier les « coups reçus ». Notre ami, cela a été rappelé, avait de l’humour et une capacité à faire face aux situations sans jamais perdre espoir. Mais cela a été aussi une réaction à bien des épreuves et difficultés rencontrées en situation. La communauté universitaire n’est pas plus exemplaire qu’une autre. Pourtant, forte de ses compétences en bien des domaines, dont tous ceux qui touchent aux rapports humains, elle ne développe guère une propension à s’analyser elle-même. Ne serait-ce que, parc exemple, à la suite des travaux et réflexions menés en son temps par Michel Crozier sur la sociologie des organisations et dont nous pourrions aussi commémorer l’anniversaire de sa mort en mai 2013 !
20Ainsi, après avoir passé le relais au CNU, Jean Devèze allait vivre une assemblée générale « exemplaire » de la SFSIC à Metz en 1998. Élu président à la suite de celle de Grenoble, il avait fait l’objet de vives attaques personnelles sans aucun rapport avec sa présente fonction et le cadre statutaire de cette rencontre. Lassé des dérives oratoires, nous avons dû le rappeler en séance eu égard aux pratiques réglementaires découlant de la loi de 1901. Mais nous savons aussi ce qu’il en est advenu. Dès la fin de l’assemblée, Jean m’a demandé de le reconduire en urgence en voiture… à notre hôtel car il sentait son cœur battre fort mal. Certes, il n’a pas eu de crise fatale. Avec ses médicaments ad hoc, du repos et de la détente, il s’est rétabli au bout de deux heures… Mais, certains ou certaines, qui nous avaient vus partir avec précipitation, n’ont pas demandé de nouvelles ensuite… Ceci pour dire que ce que chacun de nous peut montrer à l’autre n’est pas le ressenti profond.
Un homme d’une grande humanité
21Ces types de situation, et nous sommes réalistes, demeurent toujours d’actualité. Notamment dans le cadre actuel de la réforme universitaire et de la recherche où tout ce qui en découle sur le plan des relations et de la gestion des ressources humaines ne satisfait pas les professionnels de notre environnement de travail. Notre discipline n’a guère développé en son sein les connexions utiles et nécessaires pour un progrès commun. Les problèmes humains n’en conservent pas moins une actualité, en termes de modes d’observation et d’apports interdisciplinaires par rapport à l’action et au cadre de travail. Dans cette direction, une connexion pourrait aussi être faite avec les réflexions d’Yves Barel, contemporain de Crozier et de Devèze, sur les paradoxes et contradictions de tout système ou organisation, avec les divers jeux internes face à toute vision fonctionnaliste projetée dans sa mise en œuvre. Notre champ disciplinaire ne saurait envisager le long terme sans autocritique et sans ouverture aux sciences humaines et sociales qui ne sauraient nous faire oublier les réalités de vie, dont les « coups reçus ».
22Quitte à nous répéter, ce que chacun de nous peut montrer à l’autre ne se limite pas au ressenti profond et à la mémoire qui en reste, effective et affective, de visu ou non. C’est le sens du présent rappel mémoriel. Jean Devèze savait « tenir le coup » et résister en fonction des valeurs qui étaient les siennes, dans sa vie privée et sa vie sociale comme dans sa vie professionnelle. Même s’il n’a pas réalisé un ouvrage centré sur « la philosophie de la vie quotidienne », à l’instar d’Abraham Moles, cet autre « physicien ayant mal tourné », mais qui, lui, avait largement traité de la « psychologie de la vie quotidienne ». L’un et l’autre, et chacun à leur manière dans leur parcours spécifique de vie, s’opposaient à une « sociologie close » fondée sur la fracture séparant culture scientifique et culture humaniste.
23Or, avec les SIC, nous sommes toujours dans les « sciences humaines ». Dans cette discipline universitaire qu’il a largement contribué à fonder et à développer dès son origine, Jean Devèze demeure d’une grande humanité. Finalement, avec son virage vers les SIC, ce physicien avait bien tourné !
Notes
1 Michel Mathien (dir.), Communication, espace et société. Actualité et perspectives des théories d’Abraham Moles, Conseil de l’Europe, Association internationale de micropsychologie et de psychologie sociale des communications, Strasbourg, 1996, et notre article-conférence « Abraham Moles et la communication », pp. 15-21.
2 Jean Devèze, « Les échelles d’Abraham. Exposé gymnique et athlétique en deux temps et trois mouvements », Communication, espace et société, op. cit., pp. 61-69.
3 Edgar Morin, « L’originalité de la recherche en sciences sociales et les cadres institutionnels. Conformité et liberté. Création et carrière. Gestion de l’innovation », op. cit., pp. 279-286.
4 Jean Devèze, « Abraham Moles, un exceptionnel passeur transdisciplinaire », Hermès 39, 2004, pp. 189-200.
5 Anne-Marie Laulan, « De l’utilité des querelles frontalières », Hermès 38, pp.118-120. D’où l’enjeu de la transdisciplinarité sur laquelle nous ne reviendrons pas ici. Cf. Michel Mathien, « L’étude des médias : un champ ouvert à la transdisciplinarité », in Communication et Langages, n° 106, 4e trimestre 1995, pp. 77-88 (communication au Premier colloque mondial de la transdisciplinarité À l’aube d’une nouvelle Renaissance, Arrabida (Portugal), 2-6 novembre 1994.
6 Certes, sans vouloir faire ici l’histoire de la section, la présence syndicale, avec le Snes-Sup’ et le SGEN-CFDT, s’est affirmée après la longue période de présidence de Charles-Pierre Guillebeau (directeur du CELSA-Paris IV), relayé brièvement par Jean-Baptiste Carpentier (idem) puis par Hugues Hottier (Michel de Montaigne-Bordeaux 3). Mais la présence syndicale n’est pas non plus sans enjeux politiques comme cela s’est notamment manifesté à la fin 2003 lors des nominations du tiers des membres de chaque section par le ministre Luc Ferry : face aux élus des syndicats de gauche il avait « repêché » des candidats non élus d’un syndicat autonome marqué à droite. Cf. Antoine Compagnon et Philippe Hamon, « Notre université soviétique », Le Monde, 16 décembre 2003.
7 Par exemple, en tant que militant, il a été président de la Fédération régionale des Maisons des jeunes et de la culture de la région parisienne de 1972 à 1974. Mais il a eu d’autres implications de ce genre qui ont fait que, en raison de nos engagements sociaux dont nous ne faisons pas état sur le plan professionnel, nous nous sommes vite entendus sur les problématiques humaines.