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QUESTIONS DE RECHERCHE

Sylvie Ducas

L’auteur, du texte au livre. Pour une pensée réticulaire de l’écrivain contemporain

Article

Texte intégral

1La célèbre question sartrienne « Qu’est-ce que la littérature ? », celle non moins complexe « Qu’est-ce qu’un auteur ? » théorisée par Michel Foucault1 avant que ne la revisite Antoine Compagnon2, et celle « Qu’est-ce qu’un livre ? » initiée par Kant3 et explorée par des pionniers comme D.F. McKenzie4 et Roger Chartier5, sont au cœur de la pensée du littéraire qui va être évoquée.

2Le recours à un concept à valeur heuristique – le réseau – n’a pas pour but d’affronter d’autres théories littéraires et d’entrer dans le champ des luttes pour la définition légitime du littéraire, ni pour imposer quelque vision jugée supérieure à se vouloir nouvelle de l’auteur et de la littérature, ni même de profiter d’un effet de mode et de rabattre sur la littérature un concept emprunté à d’autres champs épistémologiques parce qu’il a le vent en poupe, pas plus pour sacrifier au goût présumé des études littéraires, héritières de la rhétorique ancienne, pour la métaphore. Sans céder au « vertige de l’analogie », il s’agit donc de rassembler les intuitions durables d’une recherche sous un concept opératoire : le réseau.

3Le terme de « réseau » a trouvé avec Internet et plus largement avec les technologies du numérique et le web 2.0 un espace d’expression sans précédent, qui n’épuise pas toutefois les très nombreuses acceptions dont il fait l’objet dans d’autres domaines et dans des champs scientifiques variés dont les sciences de l’information et de la communication.

Usages en sciences sociales

4Ce concept né de l’histoire des sciences et des techniques aide aujourd’hui à penser le caractère profondément réticulaire de la plupart des organisations naturelles et sociales. La sociologie, dont une large part de mes travaux est tributaire, s’en est emparée, notamment celle d’Howard Becker dont la conception des « mondes de l’art » repose sur la double dimension, à la fois symbolique (les acteurs de ces mondes travaillent à la production du sens) et pratique (ils construisent des réseaux), les deux étant étroitement imbriquées : de même que le réseau est producteur de sens pour ceux qui en font partie, le sens crée du réseau… La dimension pratique des thèses beckeriennes selon lesquelles « l’art est le produit d’une action collective de coopération de nombreux agents. Ils coopèrent grâce à des présupposés communs, ils peuvent aussi coordonner leurs activités »6, aide à comprendre la dimension collective du réseau, par rapport à la simple interaction….Becker conçoit aussi le réseau comme un ensemble hétéroclite, non réductible à une réunion d’agents, puisqu’il se compose aussi d’objets qui matérialisent les croyances et les savoir-faire, d’institutions, de techniques, de pratiques et de conventions, d’où l’idée que l’esthétique n’est pas une essence ni une doctrine mais une activité. Le réseau suppose aussi un ordre : « Un monde de l’art se présente comme un réseau de chaînes de coopération qui relient les participants selon un ordre établi »7. Il est donc pour ses membres à la fois un ensemble de contraintes (chacun étant contraint par les attentes des autres), une ressource (chacun a avantage à adopter les conventions du groupe) et un problématique ensemble (puisqu’il propose d’établir des relations qui ne sont pas forcément évidentes), confirmant l’ambivalence du concept évoqué plus haut.

5Le réseau ou le « monde » beckerien est donc beaucoup plus plastique et labile que le concept de « champ » théorisé par Bourdieu dans Les Règles de l’art 8. Il en corrige plusieurs éléments réducteurs : jeu social abusivement réduit à des stratégies distinctives conscientes et calculées alors que l’inconscient et le fortuit hantent les actes et les discours ; rigidité et fixité de l’habitus ; déterminisme social excessif ; psychologie de l’individu trop sommaire quand tout discours se construit aussi dans l’affect, le fantasme et la pulsion ; et surtout déni de toute autonomie aux cultures dites « dominées » et position « légitimiste » portant attention au seul pôle « noble » de production restreinte. Le champ n’est donc pas un réseau ; il reste à tort prisonnier d’une vision monolithique, rigide et totalisante des réalités décrites, que corrige la pensée réticulaire, sensible quant à elle à l’hétérogène, à l’altérité comme à l’agir libre et fluctuant des membres qu’il connecte.

6D’autres approches sociologiques acquises à la notion de réseau confirment l’intérêt à considérer notre objet - l’écrivain - hors de toute conception insulaire mais bien selon les logiques de groupes et de coopération que l’on défend, se fondre dans le réseau revenant à en accepter les règles et les conventions, ou du moins d’en jouer pour ne pas s’en exclure.

7En sociologie de l’art, les passionnants travaux d’Antoine Hennion sur les médiations proposent une « nouvelle histoire sociale » prête à mettre « le social dans l’œuvre » et à imaginer des « acteurs enfin actifs »9. Ils enrichissent considérablement la notion de réseau en l’ouvrant à des éléments généralement négligés par les sociologues et les historiens de l’art : pour lui, les médiateurs ne sont pas seulement les experts ou publics avertis, mais aussi les amateurs (non pas à entendre comme le contraire des experts, mais conformément à l’étymologie, comme des passionnés), les objets, les discours, tous les mots et les choses qui font l’œuvre et que l’œuvre induit. Contre des oppositions binaires non dépourvues de hiérarchies de valeur et jugées périmées (production vs consommation ; artiste vs publics ; expert vs amateur), l’auteur prône la relation et l’interdépendance entre médiations hétérogènes.….Certes, à première vue, la faiblesse des médiations caractérise la littérature par rapport à d’autres arts, mais c’est peut-être par ce que l’on néglige des médiateurs auxquels on ne pense pas : jurés, pairs, mais aussi une foule de professionnels qui animent la chaîne du livre et de multiples facettes du livre ou du dispositif paratextuel qui constituent la face cachée et invisible d’une reconnaissance d’auteur.

8Dans l’héritage de Michel Serres, l’auteur du remarquable Hermès10, la médiologie d’un Régis Debray, en tant que théorie des médiations techniques et institutionnelles de la culture et pensée fondamentalement comparative, est le dernier domaine épistémologique dont on aimerait ici saluer les apports. Pensée du « dispositif véhiculaire »11 des biens symboliques, des « corrélations en fonctionnement »12, la médiologie aide non seulement à comprendre combien les supports techniques de l’information dépendent étroitement des « rapports organisationnels à fonction stratégique, privés ou publics »13 et des univers symboliques et sociaux, mais cette discipline est une pensée vivifiante du milieu, des réseaux qui l’innervent et des « relations sensibles de l’homme à l’homme »14. Pensée de la médiation elle aussi et de ses fonctions symboliques, elle croise et réconcilie technique et culture. Avec elle et appliquée aux objets qui nous intéressent, « la bibliothèque dépasse les capacités de notre mémoire, le livre est plus profond que son auteur »15. Car si « le livre ne fait pas le lecteur », l’institution bibliothécaire et l’institution éditoriale sont ces lieux instituants et médiateurs, ces « organisations matérialisées » capables d’ « utiliser tour à tour le codex, l’imprimé, la radio et l’écran, selon les ressources disponibles, bref d’ «épouser l’époque» ».16

Pour une approche réticulaire de la littérature et de l’écrivain

9Aussi diversement appréhendée soit-elle selon les champs et les disciplines scientifiques, la notion de médiation est proche de la pensée du réseau qui nous occupe si tant est qu’on l’entend comme ce qui valorise le lien social et maintient la communication en régulant les relations entre individus, représentations et sociabilités, mais aussi et surtout ce qui permet de « restitue[r] une épaisseur sociale aux phénomènes de communication »17. Dans une très large acception, donc, elle désigne « un hybride de techniques, d’objets et d’intervention humaine »18 une construction ou un dispositif complexe pétri de discours, de représentations, de valeurs, qui établit des relations, fait lien entre l’individu et le monde environnant (réel, social, imaginaire) et construit du sens19. Dans un article, j’avais défini cette médiation comme « ce dispositif qui instaure une relation entre l’auteur et la sphère publique dans laquelle il s’inscrit, mais aussi et surtout cet “impératif social majeur de la dialectique entre le singulier et le collectif, et de sa représentation dans des formes symboliques”20. Autrement dit, la médiation engage aussi bien l’idée d’un espace de circulation (des objets, des discours, des usages), que celle d’un espace de sociabilité dans lequel prendre conscience de son appartenance collective, et celle enfin d’un espace de représentations à la fois réelles et symboliques, personnelles ou collectives, qui rendent possibles la structuration du sujet écrivant et la construction de son identité auctoriale dans la confrontation d’une pratique singulière (écrire) à une forme collective de représentation d’une appartenance culturelle (le livre). »

10Si la notion de médiation suscite encore débats et questionnements21, l’intérêt du concept de « réseau » réside, lui, dans son caractère hybride et pluridisciplinaire qui permet de penser des correspondances ou des rapprochements, voire des articulations, dans une approche résolument décloisonnée. Il tient aussi à la dynamique et à la plasticité qu’il suppose, moins figé qu’un système, une structure ou un champ. En ce sens, il échappe aux limites d’une approche totalisante des phénomènes étudiés qui défendrait l’idée d’une structure ou d’un ordre homogène, fixe et monolithique, et à celles d’une approche rhizomatique défendant au contraire la mouvance et l’instabilité permanentes et chaotiques d’éléments hétérogènes au sein d’un tout. Or cet entre-deux22, ce jeu possible entre deux positions extrêmes, invite à faire se rejoindre les concepts de « réseau » et de « dispositif » (terme de plus en plus fréquemment employé dans mes travaux), tels que les articule Michel Foucault : « Le dispositif lui-même, c’est le réseau que l’on peut établir entre les éléments »23. On connaît le rôle fondateur des travaux du philosophe sur l’importance des discours mais aussi des procédures et des technologies dans la constitution des sociétés et nos travaux doivent beaucoup, il va sans dire, à la « fonction-auteur » qu’il a théorisée. Toutefois, la réflexion foucaldienne a, comme on le sait, pour inconvénient de connoter négativement cette notion de dispositif ou de réseau entendu dans son acception technique et vu comme un instrument d’aliénation, de surveillance et de pouvoir. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à penser à Surveiller et punir ou à L’Archéologie du savoir. Sans nier le pouvoir normalisateur inhérent aux réseaux ou dispositifs techniques et panoptiques, ils ne se réduisent pas selon moi à lui et n’entravent pas la faculté de jeu et de liberté qui peut aussi y être à l’œuvre. De ce point de vue, la lecture de l’anthropologue Michel de Certeau, notamment dans L’Invention du quotidien - que prolonge le remarquable ouvrage L’Ordinaire de la communication24 -, nuance ce point de vue en rappelant que dans notre société existe aussi un réservoir immense de pratiques muettes, « mineures » mais non moins opérantes et « qui n’en exercent pas moins une activité innombrable entre les mailles des technologies instituées25 », notamment toutes les « tactiques » minuscules faisant partie des « pratiques ordinaires de la consommation26. » Les réseaux informels sont partie prenante du fait social, tout comme les réseaux d’amateurs, et participent de tout cet « embrouillamini de lignes superposées [qui] traverse le corps social qu’il semble à la fois irriguer et ligoter27. »

11Or appliquée à la littérature, cette définition réticulaire a pour mérite de combattre une dichotomie binaire communément admise entre réseaux institutionnels et professionnels, supposés experts et « légitimes », d’une part, et réseaux amateurs, supposés passifs et « illégitimes », de l’autre28. À l’inverse, nous défendons l’idée que dans les réseaux sociaux et sociétaux comme au cœur de ce complexe mouvement qu’est la lecture, l’activité du lecteur dans la production du sens est coopérative, que la production de l’écrivain, même dans les secteurs ordinairement peu légitimés (productions populaires, industrie des loisirs, cultures médiatiques, littérature de grande consommation), n’est donc pas aussi docile et mécanique qu’on peut le croire, et qu’une histoire littéraire qui ne s’intéresse qu’à la littérature « distinguée », celle que Bourdieu situe sur le pôle de production restreinte du champ littéraire, ne dit sans doute pas tout de la pratique ordinaire des lecteurs et donc de la vie ordinaire des littératures.

12Une approche réticulaire aide aussi à dépasser une autre dichotomie binaire, celle qui oppose réseaux institutionnels, d’un côté, et réseaux du texte et de l’œuvre, de l’autre. Par là, elle aide à revisiter de manière féconde toute une conception du littéraire et de l’auteur construite sur l’opposition classique entre un dehors et un dedans, une approche publique et une approche privée, et qui déplore - comme Bernard Pingaud notamment29 - le statut double et contradictoire du sujet écrivant en opposant sans l’articuler la pratique littéraire, intime et privée, à un appareil social et institutionnel qui l’organise, pour mieux exclure de la réflexion littéraire tout ce qui ne relèverait pas de la première approche, celle qui explore l’imaginaire de l’œuvre et décrypte le tissu du texte.

13Plusieurs de nos travaux cherchent au contraire à penser cette articulation : une thèse, d’abord, construite de façon bipartite et plaçant en écho le temps long de l’histoire des prix littéraires et l’arrêt sur image sur les textes et les discours contemporains de lauréats et de jurés ; plusieurs articles, ensuite, interrogeant les postures d’écrivains dans la fabrique du roman, entre effets de groupe et efforts de singularisation, consécration et création, et de nombreuses études interrogeant la façon dont le discours auctorial s’accommode d’un ethos préalable30 ou des représentations collectives et des stéréotypes que l’époque véhicule sur son statut réel et symbolique, et fonde son ethos31 le plus souvent en les déconstruisant, comme s’il s’agissait en écrivant de se ménager un espace inédit de résistance et de représentation de soi en évitant un double écueil : celui des ruses du biographique et d’une image de soi comme grand écrivain, suspecte et obsolète, dont le texte érigerait le monument, mais aussi celui d’un effacement total de l’auteur dans un murmure blanchotien auquel l’aurait condamné la Textualité. Autrement dit, si la recherche sur l’auteur a toujours constitué un enjeu nodal de l’évolution de la critique littéraire depuis l’après-guerre, s’attacher à cet auteur particulier - de littérature - qu’est l’écrivain revient toujours à transiter entre ce dedans et ce dehors, à évaluer grâce à cette figure essentielle de la littérature les conditions de production des textes, les usages et la sensibilité littéraire d’une époque, mais aussi les normes culturelles et sociales avec lesquelles il interagit ainsi que les discours et figurations dont il est l’objet.

14Malgré le constat barthésien de « la mort de l’auteur »32, il est donc intéressant que cette figure auctoriale ait repris toute sa place dans les problématiques des études littéraires, qu’il s’agisse d’étudier les représentations et figurations des acteurs du champ littéraire33, l’histoire littéraire des écrivains34 ou bien l’étude de l’écrivain comme œuvre à part entière35. Plus encore, dans la continuité des analyses foucaldiennes sur la « fonction-auteur »36 et dans des avancées plus récentes de la recherche inspirées d’autres disciplines (histoire37, sociologie38, psychanalyse39, sciences de l’information et communication40…), elle gagne à être devenue une construction négociée entre diverses instances de l’institution littéraire (édition, critique, professions du livre et de la médiation culturelle, école, université…), à l’articulation d’un discours de l’œuvre et de discours sur l’œuvre qui échappent en partie à la maîtrise de l’auteur41.

15Dans cet esprit, nous entendons l’écrivain comme un agent de production parmi d’autres et comme un dispositif, produit d’une construction socio-culturelle complexe, historiquement et médiatiquement déterminée. De ce point de vue, il s’agit de considérer l’écrivain comme ce type d’auteur particulier qui prend en charge la fonction-auteur assignée à ce discours spécifique qu’on appelle, depuis la modernité, « littérature ». À l’articulation entre ses écrits, les métadiscours qui les accompagnent et la réception de ses livres, l’écrivain peut donc être appréhendé comme une figure ou une construction signifiante, « objet de discours et de consommation (…) objet produit tant pas les autres que par lui-même » dans « un échange imaginaire », « cette représentation [étant] énoncée puis gérée, dans et par un ensemble de discours contradictoires, émanant de lieux différents et concurrents, qui ont pour fonction non de dire une «réalité», mais d’énoncer des signes qui permettront de mettre en place les conditions de recevabilité de ce donné sur le mode du plus vaste consensus possible. »42

16Dans cette optique, on peut démultiplier les diverses focales et les différents faisceaux d’approche par lesquels défendre pareils définition et parti pris réticulaires : les réseaux institutionnels de reconnaissance littéraire ; les réseaux professionnels du livre qui font de l’auteur à la fois un maillon d’une chaîne éditoriale et le maillage imaginaire complexe de l’auctor ; les réseaux de mots et les faisceaux d’images par lesquels les médias écrivent l’auteur et déterminent pour partie son ethos et la façon dont l’écrivain peut en jouer, entre posture et imposture ; tout ce qui touche à l’auteur et au lecteur dans les rets du texte, dans la conquête d’une relation par le récit qui les unit et leur fait partager leurs horizons d’attente respectifs ; et enfin, l’auteur en réseau numérique et les nouveaux réseaux de l’auteur qui se dessinent sur Internet. Autant de pistes fécondes pour une contribution à une histoire culturelle de la reconnaissance littéraire et du statut auctorial, qui gagne à se nourrir du dialogue fécond entre la littérature et les sciences de l’information et de la communication.

Notes

1  Michel Foucault, « Qu’est-ce qu’un auteur ? », in Bulletin de la Société française de philosophie, 63e année, n° 3, juillet-septembre 1969, rééd. in Dits et écrits, Paris, Gallimard, p. 789-821.

2  Antoine Compagnon, cours de licence, Université de Paris IV-Sorbonne, UFR de Littérature française et comparée, www.fabula.org/compagnon/auteur.php, consulté le 10 décembre 2012.

3  Kant la formule en 1798 dans les Principes métaphysiques de la doctrine du droit.

4  D.F. McKenzie, Bibliography and the sociology of texts, London, The British Library, 1986, La Bibliographie et la sociologie des textes, Paris, Le Cercle de la librairie, 1991.

5  Roger Chartier, Écrit et cultures dans l’Europe moderne, cours du Collège de France, http://www.college-de-france.fr/media/roger-chartier/UPL62059_Chartier.pdf, consulté le 5 mai 2011. Cette question sert aussi d’entrée en matière dans l’introduction du premier volume d’actes du séminaire que j’anime à Saint-Cloud [AL, 9-29].

6  Howard Becker, Propos sur l’art, Paris, L’Harmattan, 1999, p. 99.

7  Howard Becker, Les mondes de l’art, (1982), Paris, Flammarion, 1988, p. 59.

8  Pierre Bourdieu, Les Règles de l’art. Genèse et structure du champ littéraire, Paris, Le Seuil, 1992.

9  Antoine Hennion, La passion musicale, une sociologie de la médiation, Paris, éditions Métailié, 1993.

10  Michel Serres, Hermès, tome 1 - La Communication, Paris, Minuit, 1968, rééd. Le Seuil, coll. « Points », n° 171, 1984.

11   Régis Debray, « Histoire des quatre M », Pourquoi des médiologues ?, Les Cahiers de médiologie, n° 6, 1998/2, p. 12.

12   Ibid. p. 23.

13   Ibid., p. 13.

14   Ibid., p. 21.

15   Ibid., p. 22.

16   Régis Debray, Introduction à la médiologie, Paris, PUF, 2000, p. 9.

17  Jean Caune, « Les territoires et les cartes de la médiation ou la médiation mise à nu par ses commentateurs », Les Enjeu de l’information et de la communication 2010, dossier 2010, p. 1-11. URL : www.cairn.info/revue-les-enjeux-de-l-information-et-de-la-communication-2010-page-1.html.

18  Ibid.

19   Nous sommes donc très proche ici du sens qu’Antoine Hennion, après Becker, donne au terme dans La Passion musicale, une sociologie de la médiation, op. cit., lorsqu’il évoque la nature fondamentalement collective de toute forme de création.

20  Bernard Lamizet, La Médiation culturelle, Paris, L’Harmattan, 1999, p. 9.

21  Jean Caune, « Les territoires et les cartes de la médiation ou la médiation mise à nu par ses commentateurs », op. cit. Voir aussi l’appel à communication du GDRI OPuS 2 CNRS lancé à l’occasion des 17e journées internationales de Sociologie de l’Art autour de la question des Mondes de la Médiation Culturelle, jeudi 17, vendredi 18 et samedi 19 octobre 2013 Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3.

22  Hugues Peeters et Philippe Charlier, « Contributions à une théorie du dispositif », Hermès, n° 25, 1999, p. 15-16.

23  Michel Foucault, Dits et écrits (1954-1988), tome III, Paris, Gallimard, 1994, p. 299.

24  Michel de Certeau et Luce Giard, L’Ordinaire de la communication, Paris, Dalloz, 1983.

25  Michel de Certeau, L’Invention du quotidien, tome 1, Arts de faire, Paris, Gallimard, 1990, p. 81.

26  Ibid.

27  Michel de Certeau et Luce Giard, L’Ordinaire de la communication, op. cit., p. 5.

28  On pense à Pierre Bourdieu ou à Gisèle Sapiro sur ce point.

29  « La non-fonction de l’écrivain », L’Arc, n° 70, 1977.

30  Ruth Amossy, Images de soi dans le discours. La construction de l’ethos, Genève, Delachaux et Niestlé, 1999 .

31   Voir sur ce point mes analyses du chapitre 4, « Ethos et réseau ».

32  Roland Barthes, « La mort de l’auteur », 1968, in Le Bruissement de la langue, Paris, Seuil, 1984.

33  Björn-Olav Dozo, Anthony Glinoer, Michel Lacroix (dir.), Imaginaires de la vie littéraire. Fiction, figuration, configuration, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012.

34  Bruno Curatolo (dir.), Les Écrivains auteurs de l’histoire littéraire, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2007 ; Michel Murat, Marielle Macé, Jean-Louis Jeannelle, Vincent Debaene (dir.), L’Histoire littéraire des écrivains, Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2012.

35  Nathalie Lavialle et Jean-Benoît Puech (dir.), L’Auteur comme œuvre. L’auteur, ses masques, son personnage, ses légendes, Orléans, Presses universitaires d’Orléans, 2000.

36  Michel Foucault, « Qu’est-ce qu’un auteur ? », Bulletin de la société française de philosophie, vol. 63, n° 3, 1969, rééd. in Dits et écrits (1954-1988), I, Paris, Gallimard, p. 789-821.

37  Robert Darnton, Gens de lettres, gens du livre, Paris, Odile Jacob, 1992 ; Alain Viala, Naissance de l’écrivain, Paris, Minuit, 1985 ; Jean-Marie Goulemot et Daniel Oster, Gens de lettres, écrivains et bohèmes. L’imaginaire littéraire, 1630-1900, Paris, Minerve, 1992.

38  Howard Becker, Les Mondes de l’art, Paris, Flammarion, 1988 ; Pierre Bourdieu, Les Règles de l’art, Paris, Seuil, 1992 ; Bernard Lahire, La Condition littéraire. La double vie des écrivains, Paris, La Découverte, 2006 ; Nathalie Heinich, Être écrivain, Paris, La Découverte, 2000.

39  Marthe Robert, Roman des origines et origines du roman, Grasset, 1972, rééd. Gallimard, coll. « Tel », 1985 ; Michel Schneider, Voleurs de mots. Essai sur le plagiat, la psychanalyse et la pensée, Gallimard, 1985 ; Sarah Kofman, L’Enfance de l’art. Une interprétation de l’esthétique freudienne, Galilée, 1985.

40  Bertrand Legendre et Corinne Abensour, Entrer en littérature, Paris, éditions Arkhê, 2012.

41  José-Luis Diaz, L’Écrivain imaginaire. Scénographies auctoriales à l’époque romantique, Paris, Champion, 2007 ; Dominique Maingueneau, Le Discours littéraire, Paris, Armand Colin, 2004 ; Jérôme Meizoz, Postures littéraires : mises en scène modernes de l’auteur, Genève, Slatkine, 2007, et La Fabrique des singularités. Postures littéraires II, Genève, Slatkine, 2011.

42  Daniel Oster, Passages de Zénon, Paris, Le Seuil, 1983, p. 129-130.

Pour citer ce document

Sylvie Ducas, «L’auteur, du texte au livre. Pour une pensée réticulaire de l’écrivain contemporain», Les Cahiers de la SFSIC [En ligne], Collection, 10-Varia, QUESTIONS DE RECHERCHE,mis à jour le : 20/04/2020,URL : http://cahiers.sfsic.org/sfsic/index.php?id=597.

Quelques mots à propos de : Sylvie Ducas

Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Pôle des Métiers du livre, CHCSC