- accueil >
- Collection >
- 16-varia >
- HOMMAGES >
HOMMAGES
À propos de Jacques Perriault
Texte intégral
1Au début des années 70, alors que j’essayais de construire une politique d’innovation au ministère de l’industrie, ma compagne Anne Marie Boutin me fit rencontrer Jacques. C’était un universitaire hors norme, qui s’intéressait à l’œuvre de Pierre Schaeffer (que je connaissais par ailleurs) et à un jésuite du xviiie siècle, le père Athanase Kircher, inventeur de la lanterne magique. Au moyen de cette lanterne, il projetait des images et, disait-il, avec quelques « slides » « quid quid voluerit credere podest » en français : tu peux faire croire tout ce que tu veux. Cette escroquerie cléricale le fascinait ; il y voyait un précurseur de ce que les médias ont déployé depuis.
2Pour travailler à ce que pourrait être la définition d’une politique d’innovation, nous avons constitué un petit groupe appelé « ethnotechnologie » dans lequel se trouvaient notamment Philippe Roqueplo, dominicain polytechnicien, qui avait quitté les ordres pour désaccord sur l’avortement, Jocelyn de Noblet, auteur du premier livre en français sur le design et Robert Jaulin, ethnologue de Paris 7 révolté par le sort fait aux amérindiens.
3Ce groupe est à l’origine du CRCT de la revue « culture technique » (une trentaine de numéros coordonnés par Jocelyn de Noblet, depuis mis en ligne grâce à Jacques Perriault par le CNRS) et des CCSTI (Centres culturels scientifiques et techniques régionaux). Dès ses premiers travaux, on voit l’affirmation : « la technique fait partie de la culture ». Jacques Perriault l’a présidé et animé jusque dans les années 80. Son apport, cohérent avec ses activités à l’INRP, la publication des « mémoires de l’ombre et du son ». Dans les années 80, il a été mon directeur de thèse ; notre amitié sans nuages, accompagnée d’une grande estime s’est poursuivie jusqu’à la fin.
Pour citer ce document
Quelques mots à propos de : Thierry Gaudin
Président association 2100 et fondation 2100. Membre associé du CGEIET