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Questions de recherche

Quemener Nelly

Les controverses de l’humour : enjeux et perspectives

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Texte intégral

1De la mise à pied de l’animateur Tex de France Télévision à la suite d’une blague sur les violences faites aux femmes aux remous provoqués par la caricature du dessinateur Gorce sur l’inceste dans le journal Le Monde, les « affaires » impliquant des acteur·trice·s du monde l’humour ne cessent de se multiplier ces dernières années. Elles avivent chaque fois des tensions opérant dans le reste de la société autour des sphères d’autorisation de la parole ou du geste humoristique et opposent à ce titre deux camps. L’un se revendique d’une défense de la liberté d’expression et tend à ériger l’humour en symbole de cette dernière, brandissant face aux critiques le spectre de la censure. L’autre porte sur le devant de la scène un sentiment d’offense face à des propos jugés racistes, antisémites, homophobes ou sexistes, trop longtemps laissés sans réponse, et invitent à réfléchir à des formes de régulation. L’objectif de cet article n’est nullement de rejouer le cadre binaire de ces controverses. Il est au contraire de proposer une mise en perspective socio-historique et une réflexion méthodologique sur les contours et le sens de ces dernières et de saisir ce qu’elles nous disent du monde social.

L’humour, une arme à double tranchant

2Une première façon d’aborder ces controverses consiste à chercher dans les sketches ou blagues les ressorts et les éléments déclencheurs. Certains travaux, tels ceux de Sharon Lockyer et Michael Pickering (2005, 2008), interrogent la tension entre humour et sérieux et soulignent la fine limite entre l’humour et l’injure. Au cœur de leurs réflexions se tient l’idée qu’entre autres ressorts, l’humour s’appuie sur l’exacerbation de certains traits et ne cesse de négocier avec les logiques de stéréotypisation et tout un ensemble de mécanismes réducteurs, qu’il répète, reproduit et réinstaure. Aussi, quand bien même il affiche une visée de dénonciation, le jeu avec le stéréotype s’avère souvent une opération risquée en ce qu’il peut mener à une incompréhension, un rejet et un sentiment d’offense de la part des publics concernés. Lockyer et Pickering soulignent à ce titre qu’une condition de l’acceptabilité de certaines formes d’humour repose sur l’identité de l’énonciateur·trice, en ce que cette dernière permettrait de distinguer le « rire avec » du « rire de ». Une blague portant sur un groupe spécifique peut être perçue comme relevant de l’insulte si elle est énoncée par une personne non concernée et n’appartenant pas au groupe ciblé. Les auteur·trice·s établissent ainsi une distinction, largement reprise dans les études sur l’humour, entre d’un côté un humour produisant l’autodérision et l’autoreprésentation, de l’autre un humour impliquant des formes de disqualification et de moquerie, le second étant propice au déclenchement de controverses.

3Cette distinction et cette attention portée à l’identité de l’énonciateut·trice offrent des pistes d’analyse intéressantes, mais elles n’apparaissent pas suffisantes. Les contre-exemples sont nombreux d’humoristes issu·e·s de groupes minoritaires accusé·e·s de réinstaurer les stéréotypes ou les imaginaires réducteurs associés à leur groupe. Dans les années 1980, les spectacles de l’humoriste d’origine algérienne Smaïn ont par exemple fait l’objet d’une réception ambivalente, certain·e·s voyant dans ses personnages de « beurs » une simple réplique du stéréotype de l’homme arabe. En 2020, une vignette du comédien noir Omar Sy reprenant le personnage de « doudou », tiré de l’émission SAV diffusée pendant près de dix ans sur Canal +, a suscité l’émoi des internautes en ce qu’elle reproduirait une forme de blackface. Ces quelques exemples mettent au jour les présupposés d’une analyse focalisant sur l’identité de l’humoriste, notamment celui selon lequel les humoristes issu·e·s des groupes minoritaires s’adresseraient nécessairement à des publics issus de cette même minorité en développant un humour complice et/ou susciteraient une forme d’identification de la part des publics de sorte que ces derniers ne mettraient nullement en doute leurs intentions. D’autres pistes méritent alors d’être explorées, l’une d’entre elles consistant à voir dans les ambiguïtés et les effets ambivalents de certaines productions humoristiques de possibles éléments déclencheurs de controverses. Beaucoup de sketches ou de blagues reposent en effet sur un « trouble dans le positionnement » (Quemener, 2014), un flou énonciatif, un entremêlement des registres (politique, humoristique) (Charaudeau, 2015) ou encore des doubles sens ou des non-dits (Charaudeau, 2006). Ces derniers peuvent donner lieu à une interrogation sur l’identité de l’énonciateur·trice – au sens ici d’humoriste, de personnage, de politique ou de chroniqueur –, la visée du sketch ou encore la teneur même du propos. Plus encore qu’un propos disqualifiant ou un stéréotype énoncé depuis une position hégémonique, de tels sketches ou blagues sont susceptibles de conduire à des flottements de signification et des ambiguïtés de sens et ainsi d’engendrer des querelles d’interprétation pouvant alimenter la controverse.

4L’intérêt de tels travaux est à notre sens qu’en insistant sur les ambivalences et les ambiguïtés de l’humour, ils invitent à se prémunir contre toute généralisation hâtive qui tendrait à associer à l’humour ou à certaines de ses formes médiatiques telle la caricature un pouvoir de déstabilisation ou une visée de transgression systématique. Ils confortent en outre ce que nous avons pour notre part souvent défendu, à savoir que l’humour est avant tout une « pratique signifiante » (Hall, 2008) dont le sens, la fonction et l’intention ne sauraient être figés. Certes, comme le précisait Bergson en son temps (2004/1900), l’humour repose sur une « déstabilisation de la mécanique du vivant » qui donne à voir l’artifice de cette dernière et peut mettre au jour les normes et les modèles dominants. Il s’accompagne toutefois de possibles sanctions par le rire et plus encore, peut dans certaines circonstances, adopter le point de vue hégémonique et nourrir ostensiblement les imaginaires réducteurs, comme en témoignent les contenus humoristiques explicitement racistes et antisémites (Billig, 2005 ; Weaver, 2011). Il donne alors lieu à un ensemble de pratiques contradictoires qui entrent en tension, dessinant en même temps qu’elles en sont le produit, des rapports de force et des « équilibres instables ». Comme le montrent nos travaux sur la configuration médiatique de l’humour (Quemener, 2014) et ceux d’Alban Chaplet sur les trajectoires professionnelles des humoristes (Chaplet, 2021), la scène de l’humour apparaît à ce titre hiérarchisée et façonnée par des rapports de pouvoir. Elle tend à favoriser certains profils sociologiques – plutôt diplômés, franciliens et masculins – et a longtemps relégué dans les marges les questions de genre, de sexualité et de racisme. Appréhendée dans ses continuités historiques, elle constitue en outre certains groupes minoritaires (les « Chinois », les « noirs », les « femmes », etc.) en cibles privilégiées et en objets récurrents de moquerie.

5Les travaux qui consistent à chercher dans le sketch ou la blague le ressort de la controverse posent toutefois un problème épistémologique et méthodologique. En cherchant à comprendre les controverses à partir des productions humoristiques, ils accordent à ces dernières un rôle central voire un statut de « cause » ou de « source ». Ils ne permettent pas de saisir les raisons pour lesquelles certains sketches aux propos disqualifiants ou ambigus suscitent l’indignation tandis que d’autres restent dans l’ombre et, de façon plus générale, les conditions qui président au déclenchement de la controverse. Ils font en outre porter aux sketches, aux dessins et aux textes, et aux humoristes qui les énoncent, une responsabilité forte dans l’émergence des controverses, et leur attribuent en conséquence un pouvoir important. L’approche socio-historique montre combien les frontières de l’humour n’ont de cesse de s’actualiser au fil des époques et des espaces, de sorte que des blagues ou des sketches jugés acceptables et drôles au moment de leur réalisation – on peut penser aux sketches « Le lâcher de salopes » de Jean-Marie Bigard en 2000 ou « L’Africain » de Michel Leeb en 1986 – peuvent vingt ou trente ans après être désignés par les acteurs et les actrices publiques comme inacceptables, offensants et problématiques. Il en ressort que l’absence de controverse ou polémique n’est synonyme ni de consensus ni de caractère non injurieux. Elle est bien plus à l’image de la configuration d’un débat public au sein duquel certaines modalités de réception disposent de canaux plus ou moins importants de publicisation.

Ce que nous racontent les controverses de l’humour

6Une autre façon de saisir les controverses déclenchées par les actes humoristiques est d’analyser ce qu’elles disent des acteur·trice·s qui y prennent part et des conceptions de l’humour à l’œuvre dans une conjoncture et contexte donnés. Les travaux Julie Dufort (2017) sur les controverses ayant impliqué des comédiens de stand-up aux États-Unis proposent à ce titre d’envisager ces dernières comme des moments de crise autour des sphères d’autorisation de l’humour et de spectacularisation des tensions qui travaillent par ailleurs le monde social. La controverse déclenchée par l’usage du « n-word » dans le sketch Super Nigger de Richard Pryor est un parfait exemple de mise en visibilité d’un désaccord collectif dans la société américaine de l’époque sur les moyens de défendre le principe d’égalité et l’usage des mots à connotation négative pour en dénoncer l’arbitraire. L’analyse de Dufort invite ainsi à se détacher des actes humoristiques pour chercher dans la controverse les traces d’enjeux politiques qui finissent par dépasser très largement le·la seul·e humoriste et le sketch ou la blague incriminé. Les travaux de Moira Smith (2009) voient quant à eux dans les controverses touchant des actes humoristiques des moments de production de frontières entre les groupes sociaux. Ils défendent ainsi que dans l’affaire des caricatures de Mahomet, l’(in)capacité à rire aurait été mise au service d’une disqualification des Musulman·e·s : ce qui a été érigé en problème n’était pas tant l’absence d’humour des dessinateurs que l’absence de sens de l’humour des Musulman·e·s, alors renvoyé·e·s du côté de l’incapacité à se fondre dans les normes du groupe majoritaire et à assimiler la culture occidentale. L’approche de Smith offre des pistes pertinentes pour appréhender les dynamiques relationnelles et les rapports de pouvoir qui président à la publicité du rire ou de l’offense, et la façon dont cette publicité s’articule à certaines conceptions de l’humour et de la communauté du « nous ». Elle n’est pas sans écho à l’idée développée par Giselinde Kuipers (2015) selon laquelle les polémiques permettraient de saisir les « régimes de l’humour », c’est-à-dire les règles implicites régissant les modes de communication et désignant ce qui est drôle ou pas, ce qui est de l’ordre de l’humour ou du sérieux.

7Ces quelques écrits offrent des pistes intéressantes pour saisir certaines des controverses contemporaines autour de l’humour en France. Ces dernières condensent les tensions autour des degrés d’acceptabilité sociale de blagues ou de sketches portant sur des groupes ou des enjeux spécifiques. Ces tensions sont à l’image des transformations de la scène de l’humour elle-même. Là où les paroles minoritaires ont longtemps été exclues, elles occupent aujourd’hui une place plus importante, avec le développement du stand-up, c’est-à-dire d’un genre d’humour impliquant, dans ses usages, une personnalisation du récit, la mise en scène d’un point de vue situé et une segmentation des publics. Ce développement ne sonne toutefois pas le glas de pratiques humoristiques puisant dans les imaginaires stéréotypés, comme en témoignent les propos ayant justement suscité la polémique de Jean-Marie Bigard sur le viol dans l’émission de Cyril Hanouna Touche Pas à Mon Poste sur C8 en 2019 ou encore le sketch d’inspiration orientaliste de Gad Elmaleh et Kev Adams sur les Chinois dans le spectacle Tout est possible en 2016, justifiées au nom de l’humour et du refus du politiquement correct. Si l’hypothèse d’un renversement radical ou d’une inversion des logiques de représentation en faveur des minorités nous semble peu probable, ces dernières n’en sont pas moins aujourd’hui plus audibles et visibles sur la scène de l’humour. Elles participent ainsi activement d’une reconfiguration de l’offre, repensant tout à la fois les thématiques et les ressorts de l’humour, et mettent en lumière, par un effet de contraste, les logiques parfois disqualifiantes et les « grosses ficelles » héritées du café-théâtre et l’humour chansonnier. Aussi les controverses contemporaines peuvent-elles être comprises comme un moment d’exacerbation des tensions liées à cette cohabitation nouvelle et à ce réagencement des rapports de force et de l’accès à la parole humoristique. Si ce réagencement dépasse la seule scène de l’humour, force est de constater que cette scène le rend particulièrement identifiable, en ce qu’elle propose un divertissement grand public au sein duquel des paroles minoritaires ont pu se déployer.

8Les controverses contemporaines sont toutefois aussi à l’image du développement de nouveaux relais, d’associations, de collectifs ou de personnalités à même de légitimer le sentiment d’offense et de désigner publiquement le caractère insultant de certaines caricatures ou certains sketches Elles dessinent à ce titre une conflictualité structurante dans le débat public qui dépasse le seul domaine de l’humour. D’un côté se tient un pôle sensible aux enjeux de discriminations et de disqualification par le genre, l’assignation raciale ou la sexualité. Celui-ci est le produit de l’avènement de nouveaux acteurs et nouvelles actrices associatifs, à l’instar de l’Association des journalistes lesbiennes, gays, bi·e·s, trans et intersexes dénonçant en 2020 la dimension homophobe, sexiste et raciste des blagues énoncées dans l’émission de RTL Les Grosses Têtes ou encore du collectif Décoloniser les arts protestant en 2017 contre la reprise du sketch « L’Africain » de Michel Leeb sur la scène du Casino de Paris. Il se nourrit des réceptions critiques parfois portées par les premier·e·s concerné·e·s qui se formalisent et se multiplient sur les réseaux sociaux. Si ce pôle joue un rôle essentiel dans la légitimation de l’expression publique de l’offense, son développement s’accompagne d’une valorisation de la posture publique de dénonciation dans laquelle il est possible de voir un ressort de polémique. La condamnation d’un sketch raciste ou sexiste donne en effet lieu à des gratifications symboliques et devient à ce titre une modalité privilégiée de nouvelles formes de « respectabilité » (Skeggs, 2018), pouvant entrainer autant de pratiques d’indignation et de réactions en chaîne, aux effets auto-réalisateurs, la polémique entraînant la polémique. Face à ce pôle se tient un second pôle qui tend quant à lui à faire de la défense de la liberté d’expression un cheval de bataille et se refuse à considérer des formes systémiques d’exclusion et de disqualification. En érigeant l’humour et la caricature en incarnations de la liberté d’expression, il ne constitue pas les expressions d’offense et les réceptions critiques en invitation à la réflexivité des pratiques mais bien en une menace envers un principe fondateur de la République. Il participe ainsi d’une cristallisation des positions et favorise le déplacement du débat et des investissements vers la conception même de la République, du modèle de société et de la francité qu’elle sous-tend.

9La réflexion méthodologique autour de l’analyse des controverses déclenchées par des actes humoristiques ouvre ainsi des perspectives intéressantes, invitant à un changement de focal et de paradigme. Plutôt que de voir dans les controverses le produit de l’acte humoristique, il paraît pertinent de les analyser comme des processus en partie détachées des actes déclencheurs et de saisir les tensions politiques et idéologiques dont ils sont porteurs. Sans doute est-il à ce titre intéressant d’explorer les effets idéologiques de la polarisation des controverses liées à l’humour en France, en ce qu’elle tend à évacuer du spectre toute une série de positions intermédiaires et toute une réflexion sur les modalités du rire.

Bibliographie

Bergson Henri, Le Rire. Essai sur la signification du comique, Paris, Presse Universitaire de France, 2004 (1900).

Billig Michael, « Humour and hatred : the racist jokes of the Ku Klux Klan », Discourse & Society, vol. 12, no 3, 2001, p. 267-289.

Chaplet Alban, « “Faire oeuvre” ou convertir ses capitaux. Enjeux économiques et artistiques dans les trajectoires des humoristes », Cahiers d’Artès, no 16, 2021, p. 63-78.

Charaudeau Patrick, « Des catégories pour l’humour ? », Questions de Communication, no 10, 2006, p. 19-43.

Charaudeau Patrick, « L’humour de Dieudonné : trouble d’un engagement », dans Patrick Charaudeau (dir.), Humour et engagement politique, Limoges, Lambert-Lucas, 2015, p. 135-181.

Dufort Julie, Prendre l’humour au sérieux : une étude des controverses dans le stand-up états-unien de 1960 à 2017, Thèse de doctorat en Sciences politiques, Université du Québec à Montréal, 2017.

Hall Stuart, « La redécouverte de “l’idéologie” : retour du refoulé dans les Media Studies », dans Identités et cultures. Politiques des cultural studies, édition établie par Maxime Cervulle, trad. de C. Jaquet, Paris, Éditions Amsterdam, 2008 (1982), p. 129-168.

Kuipers Giselinde, Good Humor, Bad Taste : A Sociology of the Joke, Berlin, Boston, De Gruyter Mouton, 2015.

Lockyer Sharon, Pickering Michael, « Introduction : An ethic and aesthetic of humor and comedy », dans Sharon Lockyer, Michael Pickering (dir.), Beyond a Joke : the Limits of Humor, Houndmills, New York, Palgrave Macmillan, 2005, p. 1-24.

Lockyer Sharon, Pickering Michael, « You must be joking : the sociological critique of humor and comic media », Sociology Compass, vol. 2, no 3, 2008, p. 808-820.

Quemener Nelly, Le Pouvoir de l’humour. Politiques des représentations dans les médias en France, Paris, Armand Colin, coll. Médiacultures, 2014.

Skeggs Beverley, « Une autre conception de la personne : régimes de valeur et pratiques d’autonomisation de la classe populaire », trad. de N. Quemener, C. Le Gouëz et M. Cervulle, Poli – Politique de l’image, no 14, 2018, p. 6-25.

Smith Moira, « Humor, Unlaughter, and Boundary Maintenance », The Journal of American Folklore, vol. 122, no 484, 2009, p. 148-171.

Weaver Simon, The Rhetoric of Racist Humour. US, UK and Global Race Joking, Surrey, UK, Ashgaten Publishing Limited, 2011.

Pour citer ce document

Quemener Nelly, «Les controverses de l’humour : enjeux et perspectives», Les Cahiers de la SFSIC [En ligne], Collection, 17-varia, Questions de recherche,mis à jour le : 04/04/2022,URL : http://cahiers.sfsic.org/sfsic/index.php?id=908.

Quelques mots à propos de : Quemener Nelly

Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3. Laboratoire IRMECCEN. Courriel : nelly.quemener@sorbonne-nouvelle.fr