Les Cahiers de la SFSIC
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Éditorial

1La 15^ème livraison des Cahiers de la Sfsic sera dans les pochettes que recevront les participants à notre XXI^ème en ce mois de juin. Depuis quelques années, Les Cahiers accompagnent les deux grands événements que la Sfsic organise, les Doctorales et le Congrès, en offrant aux laboratoires partenaires une opportunité de présenter leurs recherches à la communauté. Aux Doctorales 2016, ELICO fêtait ses 10 ans, au Congrès 2018, le LabSIC fête ses 25 ans : de bien belles occasions pour témoigner de la vitalité de notre communauté à travers les écrits des laboratoires qui sont, évidemment, un maillon essentiel de la vie de notre discipline.

2Comme vous avez pu le constater, les rubriques des Cahiers se sont étoffées afin d’accompagner au mieux les réflexions et les actions des chercheurs. En effet, durant les deux dernières mandatures, nous avons mis en place autant que nous le pouvions, des journées de travail, des séminaires, des projets concrets afin d’aider notre communauté à échanger et progresser. Le format de ces journées et séminaires et les contours de ces projets ont un caractère commun : on dirait, dans le monde du spectacle vivant qui m’est cher, que ce sont « des petites formes » mais des « petites formes » qui font le maximum ! Portées par des objectifs de « résultats », là aussi une figure qui m’est chère, elles ont permis de fournir des outils à notre communauté et de construire du lien entre nous tous en dehors des moments traditionnels comme le sont les Doctorales et les Congrès. Les réflexions et les actions que les administrateurs de la Sfsic ont mises en place ont naturellement trouvé place dans nos Cahiers qui doivent être considérés comme des témoignages et traces des évolutions et initiatives de notre communauté à l’image de Cahiers de laboratoire – et je pense encore, dans ma propre formation intellectuelle, à l’importance du travail du philosophe des sciences Mirko Grmek quand il montrait, dès 1968, les différences entre les cahiers de laboratoire de Claude Bernard et le produit fini (Introduction à la Médecine expérimentale) et à celle du sociologue Bruno Latour quand il présentait, en 1986, les différents « pétales » de « la vie de laboratoire » y incluant la production des manuels.

3Ainsi, dans ce numéro, des articles rendent compte de la journée de travail consacrée à la place des professionnels dans nos formations et dresse un point sur les relations avec les associations professionnelles toujours complexes à développer, mais absolument nécessaires. Porté par la Sfsic depuis plusieurs années et de différentes manières, le développement de ces relations m’est apparu bien plus qu’une nécessité : les doctorants trouvent dans les dispositifs financés des aides majeures pour construire leurs recherches et se voient ouvrir dans les entreprises de nouveaux débouchés. Les SIC en général trouvent, en se frottant à ce monde, un terrain pour une implication sociétale forte, comme nous l’avions fait à l’Université de Bourgogne quand nous avions construit de nouvelles relations entre les chercheurs et le public grâce à des « dispositifs communicationnels organisants ».

4Alors que les « humanités numériques » sont appelées à un « certain avenir », et que, assez paradoxalement, les collègues « aux prises » avec Parcoursup notent un afflux considérable de demandes de futurs bacheliers pour intégrer nos formations – et pourtant les Sciences de l’Information et de la Communication ne font pas l’objet d’un programme spécifiquement lisible dans leur cursus – nous pouvons nous interroger sur les représentations à l’origine de ce choix. La Sfsic et moi-même sommes satisfaits d’avoir initié la création de la CDSIC, Conférence des Directrices et Directeurs de Départements, UFR, Formations en SIC dont les réflexions pourraient nourrir aussi, dans le futur, Les Cahiers. Il y a là une piste de travail très riche et importante que j’ai aussi cherché à mettre en évidence : quels programmes, quelles activités, quels professeurs pour les SIC en lycée et en collège ?

5Ce sens du concret nous a aussi guidés pour le dossier de recherches (Cahiers n° 13) travaillé avec les collègues vietnamiens-francophones, qui composent une communauté SIC en émergence. Rappelons que ce dossier accompagnait la mise en place d’une Licence francophone en SIC à l’Université de Hanoi. Je suis très heureux d’avoir pu coordonner avec d’autres collègues ce dossier des Cahiers. Historiquement, tout est presque dû à un alignement improbable de planètes : d’un côté, une doctorante dont j’étais le directeur de thèse, est retournée, après sa soutenance dans son université, et a tissé des liens entre ses collègues vietnamiens et nous ; de l’autre côté, notre VP RI bénéficiait d’un partenariat avec une autre École à Hanoï. Un petit peu d’effet Pasteur là-dessus : Pasteur est un de mes objets « historiques » de travail, Pasteur est vraiment très connu au Vietnam et en l’année 2015 on célébrait le 150^ème anniversaire de la pasteurisation. Le tour était « presque » joué ! Un peu de patience, de la rigueur et le travail des équipes a fait le reste. Cette manière de faire, respectueuse et rigoureuse, opportuniste mais aussi programmatique, appelle évidemment d’autres partenariats.

6Que tous les participants et intervenants à ces journées, à ces actions soient remerciés : ils ont donné du concret et de la force aux idées que j’ai pu porter. Alors que je termine les deux mandats de Président que la communauté m’a confiés, c’est le moment de dire que j’ai passé quatre années exceptionnelles de ma vie d’enseignant-chercheur avec des Administrateurs pleinement (et bénévolement !) investis dans toutes les actions qu’ils ont conduites et les projets qu’ils ont montés et dont les Cahiers rendent compte régulièrement. Je remercie l’équipe de rédaction des Cahiers pour les textes auxquels elle a donné une nouvelle existence, les échanges que j’ai eus avec elle et… l’écriture des éditos. Les Cahiers de la Sfsic témoignent magnifiquement de notre communauté au travail, en action et en réflexion.

Pour citer ce document

Quelques mots à propos de : Daniel Raichvarg