Questions de recherche
Rencontres amoureuses numérisées et sciences de l’information-communication
Constats, bilans et perspectives de recherche
Table des matières
Texte intégral
01 janvier 2023
13-21
« La technologie se propose d’être l’architecte de nos intimités ».
Sherry Turckle, Seuls ensemble, L’Echappée, 2015
1« L’amour assisté par ordinateur », la « drague » numérisée, les sentiments et le sexe à l’ère des réseaux socio-numériques (sur fond de sites et d’applis de rencontres) sont devenus depuis une vingtaine d’années de véritables « marronniers ». Ces thèmes constituent en effet des ressources sûres de médias certains de l’attrait de ces sujets auprès du grand public.
2Derrière le caractère plaisant du traitement médiatique de ces sujets – glamour forcément glamour ! – se révèlent des champs de recherche passionnants, ayant émergé avec l’apparition de Meetic puis de Tinder, à 10 ans d’écart1. Or, ces recherches sont désormais largement préemptées par la sociologie. Pourtant, nos sciences de l’information et de la communication (SIC) peuvent aussi avoir voix au chapitre sur ces sujets2. C’est ce que ces pages entendent rappeler, tout en dressant un bilan des recherches actuelles sur le online dating (traduction usuelle de « drague en ligne »).
3Première évidence sur la proximité théorique entre la rencontre amoureuse en ligne, au sens large, et les SIC : celle des objets. Se pencher sur la « drague en ligne » amène à reconsidérer que tout cela se fonde sur une ré-interrogation théorique du statut des relations interpersonnelles et des modalités de la rencontre à l’ère de leurs médiations technologiques. Sachant que de surcroit, la question des jeux d’identités en ligne n’est pas la moindre. Ainsi, les stratégies adoptées par les célibataires, quant aux photos, discours, arrière-plans… sur leur profil, et lors des échanges doivent être questionnées. Interactions, relations, médiations, des objets ressortissant naturellement aux SIC. On a là une évidence épistémique à réaffirmer.
4Ceci amène à rappeler que la relation interpersonnelle est l’un des objets de recherche de prédilection des SIC, à côté de ses champs et groupes de recherches constitués et institués (communication des organisations, médias, industries culturelles, TIC…) qu’on considère cette relation dans sa dimension contextuelle mais aussi symbolique (dans une acception classiquement interactionniste). Or, ce sont les modalités théoriques des relations et des rencontres qui se trouvent reconfigurées par les dispositifs socio-numériques.
5Car depuis une quinzaine d’années, on a vu apparaître de nouvelles manières de se rencontrer et de tomber amoureux, derrière des écrans. Les modalités et la temporalité traditionnelles de la rencontre ont été bouleversées. Sur les sites de rencontres, la rencontre idéal-typique commence par un échange de messages écrits entre deux célibataires ne se connaissant pas, et ayant « flashé » sur un profil (avec pseudo, photos, texte d’auto-présentation…). Alors on apprend à se connaître « de l’intérieur », et on peut tomber amoureux « d’inconnus intimes ».
6Dès 1999, le film You ve got a message3 (avec les jeunes Tom Hanks et Meg Ryan) mettait explicitement une histoire et des images sur ce phénomène nouveau. Cette comédie sentimentale légère posait cependant clairement les termes théoriques du nouveau statut des relations : se détestant dans la vraie vie, Kathleen et Joe marivaudaient allègrement en ligne, s’enamourant l’un de l’autre, et allant jusqu’à quitter leurs conjoints respectifs qu’ils n’aimaient pas ou plus vraiment, pour donner corps à leur flamme, née virtuellement.
7Quelles sont, ces préambules posés, les tendances caractérisant l’économie des relations amoureuses numérisées, en 2023 ? Arrêtons-nous sur trois axes prioritairement. Si on pourrait considérer que ces tendances sont sociologiques, elles interrogent encore les sciences de l’information-communication, on le percevra sans difficulté dans le filigrane du propos.
Le libéralisme à la conquête des relations amoureuses
8Dans Extension du domaine de la lutte, Michel Houellebecq avait dès 1994 pressenti l’entrée de la sexualité dans l’ère de la compétition libérale, avec des winners et surtout des loosers. Il présentait dans cet ouvrage des « anti-héros » frustrés, antipathiques et pathétiques, torturés par des pulsions jamais assouvies les faisant cruellement souffrir. Les « beaux » et les « sûrs d’eux » parvenaient à leurs fins sexuelles très aisément. Quant aux perdants, il leur restait les images, les fantasmes et la masturbation comme consolations. Il anticipait en visionnaire ce que nombre d’auteurs (au premier rang desquels Eva Illouz) ont remarqué, quant à la soumission des relations numérisées au libéralisme, celui-ci étant considéré tout à la fois comme doctrine économique, ensemble de valeurs et idéologie. Ceux que l’on appelle les « incels » (« célibataires involontaires ») sont les représentants de ce lumpenproletariat des sentiments et du sexe, perpétuels laissés pour compte frustrés, si bien incarnés par le personnage central du roman de Houellebecq.
9En effet, l’essor des sites de rencontres et des applis pour célibataires a contribué à techniciser et à « industrialiser » les rencontres à finalité sentimentale et sexuelle. Et une nouvelle économie (relationnelle), fondée sur l’efficacité, l’interchangeabilité, la performance et la rentabilité s’est imposée sur les sites et applis de rencontres. Tous les grands principes de l’économie de marché s’y retrouvent : l’abondance de l’offre, la rationalisation de la quête amoureuse, le ciblage sélectif, le fait de pouvoir choisir parmi une offre très abondante, la standardisation des « produits »4. On y remplit en effet des fiches « anthropométriques » dont il faut respecter strictement les rubriques. Ceci induit une réification généralisée. Et l’immensité de « l’offre » - des centaines de milliers de profils en ligne ! - implique une standardisation, les fiches personnelles des personnes inscrites étant analysées comme des produits dont on lirait la fiche technique, qu’on pourra « tester » et « changer », si le fonctionnement est insatisfaisant ou défectueux.
10En ligne, les rapports sociaux se « marchandisent », et en effet, sites et applis fonctionnent selon le principe d’un utilitarisme forcené. Affirmer que la doctrine économique qu’est le libéralisme gagne les relations, c’est plus qu’une métaphore. Prendre certaines expressions au sens littéral est d’ailleurs révélateur : les personnes inscrites sur ces sites interrogées évoquent spontanément une « grande foire des cœurs », un « supermarché », « du commerce et du business », « une consommation sexuelle » ou une « vitrine pour les célibataires ». Ils sont nombreux à dire qu’on choisit un partenaire « comme on choisirait un produit quelconque, son caddie en mains ».
11Le concept symbolisant cette marchandisation de la rencontre amoureuse online est le site français AdopteUnMec.com. Avec son esprit féministe ludique et décomplexé, ce site permet aux femmes de se promener avec un caddie dans les rayons d’un supermarché virtuel, qui propose des « hommes-objets ». Ils deviennent les « produits régionaux à ne pas manquer », ou les « promotions du jour » ! Les hommes, passifs, ont peu de droits dans cet univers. La métaphore commerciale anime tout le site, l’utilisatrice toute-puissante pouvant faire son « marché », grâce à une « shopping list » qu’elle a préalablement établie grâce à des critères. Ce site rencontre beaucoup de succès auprès d’une clientèle jeune, maîtrisant parfaitement les codes relationnels parodiques des réseaux sociaux. Mais on est encore dans le registre de l’amour gagné par le libéralisme, même à titre caricatural.
12Plus largement, la rencontre amoureuse est devenue un marché à part entière, qui « vend » à tous les célibataires la possibilité de relations sexuelles rapides autant que l’espoir d’une vie à deux (pour les célibataires dans cette quête, ce n’est pas le cas de tous !). Il était évident que des industriels, aidés par des spécialistes du marketing, feraient leur entrée sur ce créneau, épousant les désirs et les aspirations des individus autant que des tendances sociales profondes, plus largement (essor du célibat et de l’individualisme depuis quelques décennies, voire, de plus en plus, de la solitude, ressentie et exprimée).
13On pourrait parler des « jeux de l’amour et du marché », car les relations amoureuses technicisées font de chaque personne inscrite son propre « cyber-agent matrimonial ». A l’ère du marketing et du libéralisme triomphants, on a l’impression que les sentiments peuvent se réduire en « avantages client », en « capital émotionnel », en entretiens réussis. Dans un autre registre, le désormais daté speed-dating voyait le premier contact amoureux ressembler étrangement à un entretien d’embauche, à un recrutement professionnel.
14Pour le reste, on tripadvisorise la rencontre amoureuse, en notant en permanence, intuitivement ou rationnellement, les fiches et profils qui défilent. Eva Illouz a raison, quand elle affirme qu’en « amour, nous sommes devenus des machines évaluatives »5.
La rencontre amoureuse en ligne : un carnaval sans mixité
15Le marché français de la rencontre amoureuse en ligne a connu plusieurs grandes périodes. Après la première ère des sites généralistes (1997-2005 environ), on a vu ce marché se segmenter, pour proposer des sites communautaires, selon des critères ethniques, religieux, socioculturels et socio-économiques.
16Ce qui amène à percevoir à l’œuvre des logiques sociologiques qui existaient bien avant l’apparition des sites et des applis de rencontre : l’homophilie, cette tendance à aller vers des personnes nous ressemblant, et l’endogamie, qui « produit » des couples de catégories sociales, de valeurs et religion proches ou semblables. En fait, on retrouve là l’action des « affinités socioculturelles » comme principes d’organisation du marché matrimonial, et de constitution des couples.
17La drague en ligne se déploie dans un espace carnavalesque, où chacun peut parler librement à ceux dont le masque lui plaît. L’anonymat, les jeux de rôles et les stratégies identitaires régissent la présentation de soi. Mais malgré l’absence des corps et en dépit du fait que les états-civils sont momentanément suspendus, chacun rencontre souvent des personnes lui ressemblant.
18Beaucoup de paramètres sont fortement discriminants, qui entrent en ligne de compte, quand on consulte les profils et les fiches mises en ligne. L’orthographe, les références culturelles, la manière d’écrire et de se décrire, ou encore le niveau d’études. Ainsi, une étude commandée par le site Attractive World confirme que celui-ci est un critère important. Les célibataires interrogés sont unanimes : quand on a soi-même un bon niveau d’études, il est de fait un critère déterminant dans la recherche de l’être aimé (pour 85 % des femmes et 69 % des hommes). Et les deux sexes préféreraient avoir un partenaire d’un niveau de diplôme égal (72 % pour les femmes, 61 %, pour les hommes), tous étant prêts à accepter plus facilement un partenaire d’un niveau de diplôme supérieur plutôt qu’inférieur. Les femmes diplômées pensent même qu’elles font peur aux hommes, puisque deux sur cinq expliquent que si elles sont encore célibataires, c’est à cause de leur niveau d’études. Mona Chollet consacre un long passage de son Réinventer l’amour à cette infériorisation naturelle des femmes par rapport aux hommes, infériorité qui devrait déjà être économique et financière. On y revient : dans les réseaux numériques, circulent essentiellement des écrits, qui renforcent les stratifications sociales. Bémol : ce constat vaut beaucoup plus sur les sites, fortement investis, que sur les applis.
19Quant aux photos, elles disent beaucoup, sociologiquement. Poses et postures adoptées, objets et accessoires mis en scène (moto, auto, tatouages, animaux, plastique physique…), et l’arrière-plan (paysages de voyages, maison, selfies avantageux). Chacun décode intuitivement tout cela, et le choix se fait aussi et même surtout sur ces à-côtés.
20En fait, loin de la chimère donnant à penser que les technologies de rencontre seraient les outils d’une nouvelle mixité sociale, la réalité est bien souvent celle d’une endogamie numériquement assistée, ethniquement, culturellement, socialement. Et l’évolution du marché des sites de rencontres va dans ce sens, avec une hyper-segmentation à l’œuvre.
Le triomphe des algorithmes, ou le « dataclysm »
21Une autre tendance qu’on a vue monter en puissance depuis une dizaine d’années, c’est le triomphe des algorithmes, dans les logiques sous-jacentes à la rencontre amoureuse numériquement assistée. Ils traquent, tracent, croisent, recoupent, font « monter ou descendre » les profils, impitoyablement. Ils starifient ou invisibilisent, de manière impassible et implacable. « Le scénariste a imaginé un monde où les rencontres sont prescrites par un algorithme. Celui-ci scanne les personnes, calcule les compatibilités »6. Un algorithme complexe « mouline » différents facteurs pour calculer cette désirabilité, le célèbre et énigmatique score ELO, dérivé du jeu d’échecs, qui classe les joueurs en nombre de points.
22Dans La civilisation du poisson rouge, Bruno Patino analyse l’addiction aux réseaux sociaux, applis et sites, qui n’est pas un effet secondaire indésirable, mais une stratégie volontairement adoptée par les concepteurs, via un « système à récompense aléatoire ». Il y démontre que l’incertitude de la récompense, loin de décourager, produit une compulsion qui se transforme en addiction. Patino démontre dans cet essai saisissant que l’algorithme de Tinder repose aussi sur ce mécanisme, le résultat ne se rapprochant pas plus que ça des goûts des utilisateurs ; si le résultat gagne en prévisibilité, l’utilisateur passera moins de temps sur le site ; l’intelligence artificielle de Tinder entretient l’alternance entre profils proches des choix passés et potentiellement susceptibles de plaire, et profils plus éloignés de l’historique des choix. Le caractère aléatoire du résultat est ainsi entretenu, pour que l’utilisateur reste « accro ». Et il conclut en insistant sur cette addiction volontairement suscitée.
23La plupart des couples se constituant en ligne ignorent eux les ressorts cachés à la base de leur union et les ressorts de cette addiction au dispositif délibérément induite. « La magie de la rencontre », oui, mais celle-ci est aidée, en amont, par de savants calculs, par de subtils croisements qui n’ont rien d’humain, où l’aléatoire le dispute au calcul. Sherry Turkle le rappelle : « la technologie devient l’architecte de nos intimités ». Joliment dit. Et ô combien réaliste.
24Il y a une quinzaine d’années déjà, des logiciels préparaient le travail aux célibataires pressés, en sélectionnant puis « pré-draguant » les personnes intéressantes sur la base de leurs fiches, profils choisis en amont en fonction de critères prédéfinis. S’ensuivaient l’envoi automatique de premiers messages, des prises de contact valorisantes par des lettres automatiques accompagnées de photos. Et seulement quand le contact avait été établi, la personne réelle entrait dans la danse.
25On pourrait se dire que Tinder désenchante l’amour. Mais pas tant de ça. Car sa résille algorithmique met au jour des choses sous-jacentes, qui étaient à la fois plus et moins visibles auparavant. Les unions ont bien souvent été déterminées, par les stratégies et contextes des milieux socioculturels prédisposant à certains appariements. Désormais, l’importance du calcul est immense. On ne fait pas que swiper sur un catalogue ou faire défiler des profils. On le fait sur une liste de propositions choisies par un algorithme, qui va lui-même évoluer en fonction de l’usage. Cette mesure de désirabilité pilotée d’un point de vue algorithmique est hyper-normalisatrice.
En guise de conclusion…
26Après ces quelques constats tendanciels relevant du registre sociologique, retour à quelques axiomes communicationnels en conclusion. Certaines formules ont la capacité de saisir l’air du temps, d’exprimer en quelques mots la vérité d’une époque, et parfois par anticipation. Celles proposées ici ont en tout cas été énoncées par des chercheurs souvent référencés dans les bibliographies de sciences de l’information-communication.
27Peut-être que finalement, les millions de célibataires interconnectés incarnent ces « solitudes interactives » prophétisées par Dominique Wolton dès 1999 ? Le simple fait d’être inscrits sur des sites et sur des applis pour « rencontrer » confirme que notre époque nous voit être « fortement communicants et faiblement rencontrants », pour citer Philippe Breton. Zygmunt Bauman a reformulé cet axiome d’une autre manière, bien plus tard : « ceux qui restent à distance, les portables leur permettent d’entrer en contact. Ceux qui entrent en contact, ils leur permettent de rester à distance… ». Illustration en tout cas de « l’individualisme connecté » de Patrice Flichy ; ou, pour les plus pessimistes, du « tautisme » de Lucien Sfez ?
28Les interactions médiatisées par des écrans, le nouveau statut des relations (amoureuses), l’industrialisation des émotions, la théâtralisation des échanges dans la technosphère, la gestion des impressions en ligne et la technicisation du désir, les contours redessinés du lien social numérisé. Autant d’objets communicationnels en première lecture. Ils ne peuvent qu’impulser de nouvelles recherches en info-com sur ce thème.
Bibliographie
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Philippe Breton, L’Utopie de la communication, Paris, La Découverte, 1992.
Serge Chaumier, La Déliaison amoureuse. De la fusion romantique au désir d’indépendance, Paris, Armand Colin, 1999.
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Lucien Sfez, Critique de la communication, Le Seuil, Paris, 1988.
Dominique Wolton, Internet et après ? Une théorie critique des nouveaux médias, Paris, Flammarion, 1999.
Notes
1 2001 pour Meetic, 2012 pour Tinder. La mention à Meetic et Tinder est ici une allégorie. Ces deux marques au capital de notoriété exceptionnelle représentent un ensemble plus large. Par Meetic et Tinder, on doit entendre Match.com, Attractive World et Once, Happn et Elite rencontre, e-Darling et Badoo, Disons-Demain, Happn et OKCupid… En clair, tous ces sites et toutes ces applis proposant la possibilité de rencontres sentimentales et sexuelles au sens large.
2 En 2003, mon Le cœur Net. Célibat et amours sur le Web (Belin) adoptait un traitement délibérément communicationnel, et s’en expliquait : interrogation du nouveau statut des relations en ligne, prise en compte des enjeux d’interactions numérisées…
3 Film de Nora Ephron, avec Meg Ryan et Tom Hanks.
4 Spécificité relevée par Eva Illouz, Les Sentiments du capitalisme, Seuil, Paris.
5 Interview (même titre « En amour nous sommes devenus… »), dans Libération, le 13 février 2020 (édition en ligne)
6 Judith Duportail, L’amour sous algorithme, Goutte d’or, 2019, p. 19.
Pour citer ce document
Quelques mots à propos de : Pascal Lardellier
Professeur à l’Université de Bourgogne, auteur d’une vingtaine d’ouvrages, consacrés entre autres aux usages sociaux d’Internet et aux formes et fonctions des rites dans nos sociétés. Sur le thème de cet article, il a publié Le cœur Net. Célibat et amours sur le Web (Belin, 2004), Les Réseaux du cœur. Sexe, amour et séduction sur Internet (François Bourin, 2012) et S’aimer à l’ère des masques et des écrans (L’Aube, 2022). Courriel : pascal.lardellier@u-bourgogne.fr