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ACTUALITÉS DE LA SFSIC

Carsten Wilhelm

La SFSIC et l’international : avancées et défis

Article

Texte intégral

31-47

1Faire état des relations internationales de la SFSIC nécessite à la fois d’en tracer les évolutions, d’en souligner les constantes, de saluer les avancées comme de mentionner les limites actuelles et les objectifs encore à atteindre.

2Alors qu’il paraît impossible dans ces quelques pages pour nos Cahiers de traiter de manière exhaustive des relations internationales de la SFSIC et encore moins de la discipline des sciences de l’information et de la communication, nous proposons d’en évoquer quelques jalons et contours pour rappeler si nécessaire que les relations internationales actuelles puisent leurs conditions d’existence dans des travaux et structures, voire des problématiques bien plus anciennes et toujours actives.

3L’encyclopédie de l’histoire des RI de la SFSIC reste à écrire1 et doit être écrite comme le suggèrent les quelques éléments présentés ici. Ce court texte n’a alors pas l’ambition de faire une historiographie des relations internationales de la SFSIC. Il projette modestement de souligner quelques actions, leur évolution et leurs perspectives, indissociables de la place de l’international au sein de notre discipline que sont les sciences de l’information et de la communication. Les travaux des élus de la SFSIC (Comptes rendus de CA, Éditos de présidents, Lettres et publications individuelles) ainsi que les publications officielles de l’association (Lettres Inforcom, Cahiers de la SFSIC, Revue Française des sciences de l’information et de la communication…) peuvent servir d’indicateurs de cette évolution2.

4« L’international » est comme « le numérique » un mot-valise qui évoque des éléments, mais ne permet pas réellement de les saisir. S’agit-il de relations entre sociétés savantes nationales comme le sens strict du mot international l’indique, de l’action interinstitutionnelle exclusivement ? Peut-être… Mais il s’agit aussi de la visibilité à l’international, de l’association et de nos membres, du soutien aux initiatives SIC à l’étranger, aux pays avec des milieux SIC émergents, des formations, revues, laboratoires…

5L’international est aussi de l’interculturel au sens d’une rencontre de diversités de milieux et de structurations scientifiques. Ainsi la singularité des SIC françaises, leur positionnement et leur histoire nécessitent une traduction permanente pour des collègues internationaux qui chacun·e naturalise son propre contexte et ses contraintes et dans le sens inverse de faire comprendre à nos collègues français les particularités des systèmes étrangers.

6À l’issue de la recherche documentaire pour ce texte  d’autres pourraient suivre, notamment en comparant les positionnements et les autobiographies de plusieurs sociétés savantes internationales et nationales dans notre discipline  cette citation nous a paru caractériser l’évolution d’une organisation telle que la nôtre :

Malgré les données empiriques qui confirment le développement ordonné des groupes enchaînant des transitions plus ou moins prévisibles, l’idée selon laquelle les organisations passeraient par des étapes distinctes et séquentielles est controversée parmi les théoriciens des organisations. Les organisations sont des entités plus complexes que les groupes, elles sont davantage affectées par des environnements externes et leurs objectifs et tâches sont généralement plus élaborés (Cameron & Whetten, 1983, p. 281)3.

7Ce constat peut également être appliqué à la structuration des relations internationales, elles-mêmes conjoncturelles, voire cycliques, observant ce que Weick et Quinn (1999) identifient comme un changement à la fois épisodique et continu4.

8En théorie, les relations internationales de la SFSIC sont potentiellement illimitées et planétaires, alors qu’en pratique, elles suivent la courbe d’une mondialisation croissante partageant avec elle ses écueils, hégémonies scientifiques et linguistiques, relations postcoloniales complexes, couplées aux contraintes économiques et désormais aux contraintes sanitaires et écologiques, pour ne citer que les plus évidents. La position des SIC françaises se définit aussi par la géographie, la géopolitique, la francophonie, qui toutes influent sur les relations qui se sont développées et qui vont encore se développer.

9Les relations internationales en SIC n’ont pas besoin de la SFSIC pour exister comme le prouvent les nombreuses collaborations entre chercheurs et chercheuses individuel.les, entre laboratoires et départements étrangers, sans compter la dynamique des projets européens, des réseaux thématiques, de l’ANR-DFG franco-allemand et autres.

10Le rôle des laboratoires à l’international, dont Dominique Vinck dans son rapport pour la commission européenne a rappelé dès 1992 le rôle de structuration de la pensée collective, est d’ailleurs le sujet d’un article intéressant par Mélanie Bourdaa et Aurélia Lamy intitulé « Les enjeux des relations internationales pour les laboratoires de recherche en SIC »5. À côté de cette particularité française des laboratoires en sciences humaines et sociales l’importance des réseaux, moins institutionnalisés et donc plus flexibles, pour le développement de l’international est également souligné par Vinck.

11La SFSIC, en tant qu’acteur institutionnel, a un rôle particulier à jouer. Les relations nécessitent des interlocuteurs. Les acteurs et interlocuteurs institutionnels sont nombreux. Les laboratoires peinent souvent à trouver leurs semblables à l’étranger. Les partenaires de la SFSIC naturels sont d’autres sociétés savantes nationales.

12Les membres du conseil d’administration de la SFSIC sont depuis longtemps actifs dans des relations bilatérales, comme, par exemple, lors des colloques franco-brésiliens, franco-roumains, franco-tunisiens, non uniquement à l’initiative de la SFSIC, mais profitant néanmoins de son soutien jusqu’à la labellisation.

13Actuellement, les voisins les plus proches à l’est ont tissé des liens visibles avec la SFSIC, qui a su s’engager avec les trois sociétés sœurs germanophones (SACM en Suisse, ÖGK en Autriche et DGPuK en Allemagne), elles-mêmes liées entre elles de plus en plus fortement. Ce partenariat a donné lieu à un protocole d’entente6 afin de solidifier le périmètre des collaborations et de les rendre encore plus ancrées dans les structures qui les portent. Il a besoin d’être constamment renouvelé et nécessite beaucoup d’échanges et d’efforts pour le remplir avec la vie académique que ces signataires ont envisagée. Le rapprochement germanophone présente ici une dynamique bien plus forte, débouchant sur des congrès conjoints par exemple, comparables aux collaborations franco-québécoises et aux travaux se concrétisant tous les ans dans de nombreux colloques lors de l’ACFAS. Il est d’autant plus important d’ouvrir les familles linguistiques aux échanges au-delà de leurs partenaires « naturels ».

14Le paysage international est bien plus complexe que ce niveau d’échanges entre sociétés savantes nationales laisse paraître. L’activité scientifique de la SFSIC se développe depuis plusieurs décennies à des niveaux internationaux variés. La SFSIC entretient aujourd’hui des relations plus ou moins nourries avec plusieurs sociétés savantes et associations internationales (AIERI-IAMCR, ICA, AoIR, ECREA, EUPRERA, ACFAS). Elle est naturellement placée pour figurer comme courroie de transmission et point de contact entre la communauté des chercheuses et chercheurs en SIC en France et les associations internationales.

15L’international est dans l’ADN des SIC (Wilhelm et Thévenin, 2017) et joue un rôle dans la constitution de la discipline au sens large si l’on prend en compte la circulation des idées (Cordonnier, 2018), l’influence de penseurs internationaux et l’importance transnationale grandissante des questions d’information et de communication, en lien avec les médias à l’ère numérique. Il faut cependant constater qu’il a fallu du temps pour la reconnaissance institutionnelle de l’international au sein de la SFSIC. La première Lettre Inforcom de 1978 ne contient aucune rubrique à international, mais est consacrée au compte rendu du congrès.

16Bernard Miège, ancien président de la SFSIC, nous a confirmé que les relations internationales n’étaient pas centrales dans les premières décennies de la société, bien que les laboratoires et les départements SIC les cultivaient déjà (entretien)7.

17L’histoire de la constitution de notre discipline est un facteur de premier ordre. Dans l’analyse que font Meyriat et Miège (dans Boure 2002, p. 46) de l’émergence des SIC et de sa structuration, la pression de l’enseignement a joué un rôle prépondérant et la structuration scientifique également, mais dans un deuxième temps. Nous pouvons légitimement avancer que l’international en SIC, n’étant à l’époque et pendant un certain temps pas un souci de l’enseignement, vient alors se structurer encore plus tardivement.

18Presque vingt ans après la création de la SFSIC les choses ont changé. Deux pages de la Lettre d’Inforcom du printemps 1994  no 45 (p. 10-11) sont consacrées à la « dimension internationale ». Il s’agit en fait d’un entretien avec la responsable de la « communication internationale » de la SFSIC à cette période, Yvonne Mignot-Lefebvre, elle-même à l’époque active au sein du conseil international de l’AIERI8 (Association Internationale des Études et Recherches sur l’Information et la communication, IAMCR – International Association for Media and Communication Research en anglais9).

19Lors du congrès SFSIC de Rennes (1986), nous rapporte Mignot-Lefebvre, la problématique “locale/internationale” réunissait pour la première des collègues étrangers (Grande Bretagne, Canada, Allemagne) : « cette problématique était appelée à devenir à la fois plus internationale et plus comparative : l’irruption de l’économie et de l’industrialisation dans le champ des médias obligeaient à dépasser le cadre de l’Hexagone. » Ce point de vue est resté, depuis ce temps très minoritaire, l’approche comparative rare.

20Mignot-Lefebvre confirme que la commission internationale a été initiée en 1988 et mise en place en 1990. Elle cite le groupe de travail « Tiers-Monde, information et communication », comme un des noyaux d’origine, organisant des rencontres depuis 1983.

21Cet angle d’approche, qu’on formulerait différemment aujourd’hui, associant la francophonie à l’international était fécond et reste très présent dans les relations internationales de la SFSIC, comme en témoignent de multiples relations avec les pays du sud, tout comme la rubrique Ligne Sud de la revue française des sciences de l’information et de la communication (RFSIC).

22Plusieurs collègues et ancienn·es présidentes et présidents de la SFSIC, ont d’ailleurs développé depuis fort longtemps des actions de la SFSIC dans ce sens, avec en ligne de mire les pays du Sud, comme Anne-Marie Laulan, particulièrement active sur ce secteur et Alain Kiyindou, à l’origine d’une chaire Unesco intitulée « Pratiques émergentes des technologies et communication pour le développement » à côté des engagements de Bernard Miège ou de Christian Le Moënne avec les collègues en Afrique du Nord, Sub-saharienne ou en Amérique du Sud.

23Les relations en 1994 se structurent selon Mignot-Lefebvre autour des relations avec l’AIERI et le Brésil. Elle motive l’investissement de la SFSIC dans l’AIERI ainsi : « La prédominance anglo-saxonne y étant très accentuée, la SFSIC décida en 1988 de renforcer la présence francophone au sein de l’AIERI et de se doter de moyens opérationnels, car les chercheurs français avaient largement délaissé cette association depuis dix ans », anticipant ainsi des stratégies d’internationalisation toujours d’actualité (voir Badr et al. 2020).

24Elle fait le même constat pour l’ICA, qui à cette époque était encore très nord-américaine, mais en fort développement comme le constate Mignot-Lefebvre en 1994 : « si la couverture internationale de l’ICA est moins large que celle de l’AIERI, elle s’étend aujourd’hui et les conférences de l’ICA sont de plus en plus fréquentées ».

25L’ICA, a émergé de l’association nationale de communication américaine (National Society for the Study of Communication, NSSC) qui se séparait dans un premier temps de la Speech Association of America (SAA), car celle-ci privilégiait essentiellement l’étude de la rhétorique et du discours et les chercheuses et chercheurs travaillant sur les objets communicationnels comme on les comprend aujourd’hui restaient orphelins. Les membres se retrouvaient ainsi dans la NSSC pour étudier toutes formes de communication et médias de communication. En 1969, l’association change de nom et devient International communication association (ICA) voulant marquer une ouverture. Dans les décennies qui suivent, l’internationalisation qui pourrait justifier l’I’ du sigle fait l’objet de moult initiatives et débats jusqu’à encore récemment avec les efforts du dernier président Noshir Contractor, établissant des chapitres régionaux, et militant pour un multilinguisme assumé.

26L’ICA a depuis rejoint l’AIERI-IAMCR dans les relations plus soutenues de la SFSIC, notamment grâce aux efforts de Daniel Raichvarg, président d’honneur de la SFSIC lui aussi. L’ICA peut aujourd’hui se targuer de deux anciens présidents francophones (Francois Heinderyckx 2013-2014 et François Coreen 2010-2011).

27Leurs origines, l’UNESCO et Paris pour l’AIERI-IAMCR, et une société nationale pour l’ICA, ont longtemps marqué les relations avec la SFSIC respectivement, au-delà des politiques de recherche différenciées.

28Pour motiver l’engagement de la SFSIC auprès des sociétés et associations académiques internationales, Yvonne Mignot-Lefebvre cite cinq enjeux qui sont autant d’objectifs pour les SIC françaises :

  • Un enjeu scientifique, car ces rencontres internationales sont des « plates-formes d’échanges, d’informations, de confrontation des idées, de valorisation des résultats. »

  • Un enjeu stratégique, car une participation permet « d’assurer une présence significative de la recherche menée en France dans le champ des SIC. »

  • Un enjeu linguistique en œuvrant à travers la participation à assurer une présence de la langue française, langue scientifique et marqueur de la diversité culturelle « contribution importante à la défense des identités culturelles, dans le cadre général du plurilinguisme et de la francophonie… Des sessions en langue française sont organisées au sein de l’AIERI et donnent lieu à diverses publications. »

  • Un enjeu de représentativité au sein des organisations internationales (Unesco, AIERI, ICA…), pour lequel Mignot-Lefebvre constate que « La participation française s’est renforcée au niveau des instances dirigeantes de l’AIERI. »

  • Un enjeu institutionnel, car « le rapport d’évaluation de notre ministère de tutelle, concernant notre discipline, présentait comme un critère de réussite de l’intégration à la communauté scientifique internationale. »

29Dix ans après ces constats et l’enthousiasme de Mignot-Lefebvre, beaucoup restait encore à faire. Dans une tribune libre, Bruno Ollivier, après trois ans comme vice-président de la SFSIC à l’international (2001-2003), présente un bilan critique de la place accordée à l’international et des freins qui l’empêchent de se développer.

30Après la lourdeur des tâches administratives et pédagogiques, qui empêchent les collègues de fournir cet effort supplémentaire pour s’engager à l’international, il mentionne une focalisation trop importante sur la francophonie, « un unanimisme de façade » qui « ne peut pas constituer une ligne scientifique pour les relations internationales d’une association scientifique. Il ne suffit pas de parler en français pour avoir des échanges fructueux. On fait alors de la société, mais pas du scientifique. Qui peut être contre la francophonie ? Personne. Mais on ne peut juger de son apport spécifique que si on va travailler avec des scientifiques non francophones, de cultures différentes, pour savoir quelles sont leurs problématiques scientifiques. Prendre la francophonie comme une ligne scientifique qui fonderait une politique de relations internationales revient à confondre la SFSIC et l’Agence Universitaire de la Francophonie. C’est une conséquence négative du consensus. »

31En second lieu, les temporalités du processus de décision de la SFSIC empêchent, selon lui, de saisir des opportunités qui se présentent. Ainsi une proposition du ministère de financer une revue SIC trilingue avec prise en charge des traductions n’aurait pas pu être saisie suite aux délibérations longues du conseil d’administration nous rapporte l’auteur. Il en a été de même pour la prise en charge des frais de mission à l’international par le ministère des Affaires Étrangères.

32Un troisième point qu’il souligne est celui des règles de politique scientifique et notamment les formes de publications et de valorisation des travaux à l’international, insistant sur la nécessité d’une rigueur scientifique nécessaire pour légitimer ces productions pour des collègues venu·es publier en France.

33L’approche comparative, pourtant plébiscitée dans les discours, reste peu incarnée comme en témoigne un manque de participants lors de l’atelier de 2003 organisé à Bucarest par Yves Jeanneret et Jean-François Tetu (Laulan, 2003).

34La présence des SIC françaises reste un enjeu fondamental également. Lors du congrès SFSIC de 2014 à Toulon, une table ronde avec un ensemble d’acteurs internationaux (AIERI-IAMCR, EUPRERA, ECREA) débattait une problématique commune : « Mettre en visibilité les travaux des SIC à l’international ». Ce point est évoqué régulièrement pour toute action concertée à l’international, preuve qu’il reste beaucoup à faire en ce sens et que les avancées se font par étapes, lentement, et nécessitent d’être régulièrement confortées.

35On retrouve également, en filigrane, ces interrogations à nouveau exprimées sous forme de questions dans un éditorial de 2016 de Daniel Raichvarg, alors président de la SFSIC à cette période : « Certes des efforts sont nécessaires, et les défis nombreux… Faut-il céder à la tentation de traduire les travaux pour tirer parti des moteurs de recherche et des bases de données, ou devons-nous défendre notre langue pour restituer au mieux la pensée et les travaux de nos chercheurs ? Comment financer les collaborations ? Comment se situer en termes de paradigmes et de référentiels de connaissances communs sans échapper aux sphères d’influence de certains pays ? En contrepartie, notre communauté est l’héritière d’une discipline qui a produit en quarante ans un vaste corpus de théories, de concepts et de méthodes à la lisière de plusieurs disciplines. Or, dans une perspective internationale, cette situation est une force qui peut nous permettre de favoriser les collaborations internationales. »

36Qu’en est-il aujourd’hui ?

37Visiblement, ces enjeux énoncés à de multiples reprises dans l’histoire de notre discipline et de sa société savante demeurent d’actualité. La question de la « plate-forme d’échanges, d’informations, de confrontations des idées, de valorisation des résultats » reste une évidence, partagée lors du congrès national de la SFSIC organisé tous les deux ans.

38L’activité, la présence à ce niveau international devient plus qu’une condition nécessaire, une injonction autant française qu’internationale avec toutes les questions qui se posent naturellement dans l’économie politique scientifique à ce niveau.

39Tout comme Cannes est un festival de films, mais aussi un marché, les congrès internationaux sont souvent de formidables lieux de rencontres où l’on se présente mutuellement ses travaux, où l’on découvre des réalisations et des collègues inspirantes, mais c’est aussi un marché de l’emploi, davantage anglo-saxon, où jeunes chercheurs PhD students ou assistant professors rencontrent leurs employeurs potentiels, des maisons d’édition et développent différentes opportunités. Dans ces rencontres, la présence de chercheurs francophones reste marginale, que cela concerne l’IAMCR ou l’ICA10.

40L’économie du champ en est une explication. Les marchés nationaux restent encore prépondérants et même si en France le corps des maîtresses et maîtres de conférences titularisé·es absorbe encore une part de la précarité autrement plus présente ailleurs, les contractualisations et la multiplication des post-doctorats la rapproche de ses voisins. La table ronde internationale du congrès SFSIC de Grenoble en 2021 avec la participation de SACM, DGPuK et ÖGK en a donné des exemples11.

41Il en est ainsi également dans le sens inverse, quand relativement peu de collègues étrangers répondent à l’invitation de participation aux doctorales ou aux congrès de la SFSIC.

42Rappelons les objectifs de la commission relations internationales de la SFSIC selon l’autopositionnement de la commission (sur le site de la SFSIC) : « valoriser notre discipline et de développer des compétences d’interventions des chercheurs en SIC à l’international et […] participe[r] à l’animation des échanges entre la SFSIC et un réseau d’associations internationales et nationales de pays partenaires ».

43La question des publications est toujours un point névralgique pour le développement des relations internationales, car pour beaucoup de collègues à l’international, la valorisation de leurs travaux par des publications reconnues reste un préalable à leur participation à nos évènements.

44La SFSIC administre la Revue française des sciences de l’information et de la communication (RFSIC). La RFSIC peut se targuer d’un lectorat international croissant depuis sa création. Elle n’est pas véritablement trilingue en revanche et la question des textes en langue étrangère reste posée, les exemples restant clairsemés. L’international est présent dans la RFSIC à travers ses rubriques « Regards croisées » gérée par Fabien Bonnet, « Vie des labos » par Mélanie Bourdaa ainsi que la rubrique « Ligne Sud », pilotée par Alain Kiyindou.

45La RFSIC est devenue depuis plusieurs années revue affiliée de l’ICA l’ouvrant ainsi à un public international plus large et donnant une visibilité certaine aux recherches françaises qui y sont publiées.

46L’insistance sur la présence de la langue française, langue scientifique et marqueur de diversité est bien une particularité française, que peu ou pas d’autres sociétés savantes avancent aussi clairement. Après tout, la question reste posée : la traduction ne suffit pas pour mettre à pied d’égalité les propositions des chercheurs dans le marché très concurrentiel anglophone où d’autres épistémologies et approches méthodologiques dominent souvent, avec une préférence pour les approches quantitativistes et positivistes, appliquées aux questions périmètres très limités, alignées aux besoins des entreprises. La question de la langue de traduction, des épistémologies et relations de pouvoir qui y sont attachées reste alors lancinante.

47En ce qui concerne la représentativité au sein des organisations internationales, rappelons que si le lien avec l’UNESCO a été dès le départ inscrit dans les statuts de la SFSIC, ce lien s’est distendu à plusieurs reprises pour se renouer tout récemment avec l’invitation de la commission nationale et notamment des chaires Unesco françaises en communication au dernier congrès de la SFSIC de Bordeaux en juin 2023.

48L’international a également toute sa place dans le travail de la SFSIC sur les formations. Que les efforts se focalisent sur la recherche (les congrès, les publications, les projets de recherche internationaux) peut traduire une contrainte du marché ou un impensé qu’il convient de corriger. L’important travail de Philippe Bonfils et Valérie Lepine avec bien d’autres pour développer des cursus francophones en SIC au Vietnam en est un exemple.

49Faut-il privilégier les relations bilatérales ou avec les institutions internationales ? « Les deux mon capitaine ».

50Les relations avec les consœurs germanophones de la SFSIC ont débouché sur un protocole d’entente. Ce protocole peut servir d’exemple pour inscrire des dynamiques RI dans une forme plus pérenne. Il mentionne comme objectifs

51De contribuer à l’approfondissement de l’internationalisation de la recherche en information-communication ;

52De développer conjointement des thèmes importants pour toutes les sociétés de recherche et ayant un impact européen ;

53De travailler pour la continuité́ des relations au-delà̀ des contacts personnels.

54Douze sous-objectifs précisent et concrétisent ces volontés12. Parmi eux on trouve la communication d’informations pouvant intéresser les membres respectivement et notamment le soutien des activités conjointes des jeunes chercheurs et la facilitation de leurs déplacements aux congrès partenaires, l’organisation d’un panel pour donner une visibilité́ aux sociétés sœurs lors de congrès nationaux ainsi que la réciprocité́ des frais d’adhésion dans leurs conventions nationales.

55On y trouve également le soutien « aux initiatives d’émergence d’associations de la discipline dans les régions et pays partenaires, par exemple en Afrique subsaharienne » ainsi qu’une volonté de coordonner la présence dans les organisations internationales (ICA, IAMCR, EUPRERA, ECREA, ISKO…). Ce point indique l’enchevêtrement des relations bilatérales et supranationales et indique également que les sociétés sœurs partagent ces problématiques et leur collaboration peut être bénéfique dans ce cadre.

56L’organisation d’un panel conjoint ne fonctionnant pas automatiquement et les responsables des associations se sont mis d’accord pour, à chaque fois, trouver un fonctionnement adapté sur un thème partagé précis. Ce travail doit alors être régulièrement effectué en amont de chaque événement partenarial.

57En ce qui concerne l’ICA, les liens sont désormais multiples. À côté d’un panel au titre de la SFSIC avec une thématique à renouveler chaque année, et du statut de la RFSIC comme revue affiliée, la France dispose désormais, grâce à la SFSIC et notamment Daniel Raichvarg, d’un « chapitre régional » ICA, permettant d’organiser des évènements locaux et régionaux entre les grands congrès. Un groupe de laboratoires du grand Est s’est réuni pour animer ce regional chapter en complémentarité du travail à l’international de la SFSIC (CIMEOS, CREM, CRESAT, ELLIAD). Reste à voir l’impact avenir de cette belle dynamique de cette nouvelle forme organisationnelle à l’international.

58Cependant, la structure particulière de la SFSIC est très peu comparable à celle de la plupart des autres sociétés à international. Celles-ci sont souvent subdivisées en communication et média ou information, entre documentation et encore journalisme et sont elles-mêmes moteurs de la recherche en organisant des sections ou divisions thématiques à l’intérieur desquelles les carrières scientifiques se négocient.

59La croissance des Groupes d’études et de recherche (GER, voir la contribution de Jean-Claude Domenget dans ce numéro) représente ici une fenêtre d’opportunités intéressante. Là encore, les relations internationales ne sont pas sans incidence. Les « divisions » thématiques de l’ICA ont exprimé leur envie d’entrer en contact avec les regional chapters, montrant leur centralité dans l’organisation internationale, se positionnant comme légitime d’entretenir des relations « diplomatiques » de ce genre et de diffuser leur modèle. La dynamique des GER actuels au sein de la SFSIC prend-elle le chemin de cette organisation ? Une sous-division des travaux en SIC au sein de la SFSIC est-elle inéluctable pour structurer le champ, et par là les carrières ?

60Les travaux sur l’information et la documentation trouvent un écho dans l’ISKO (International Society for Knowledge Organization) où les collègues français sont bien représentés attestant du fait que l’intégration des sciences de l’information et de la documentation au sein des SIC est un réel atout à l’international bien que les acteurs en face sont différents en règle générale de ceux et celles des sciences de la communication ou des médias.

61Il faut aussi se reposer à nouveaux frais la question sensible de l’internationalisation.

62Rappelons avant tout que l’internationalisation de la société savante n’est pas concomitante avec l’internationalisation des travaux scientifiques comme le rappelle notre collègue francophile allemande Stefanie Averbeck-Lietz dans son habilitation sur les SIC françaises (p. 67). Stefanie Averbeck-Lietz œuvre avec des collègues françaises et français à la mise en visibilité et au renforcement d’un milieu scientifique franco-allemand13.

63Notre consœur DGPuK rappelle d’ailleurs que « dans le cadre de la poursuite de l’internationalisation de la discipline, il faut veiller à ce qu’elle ne s’ouvre pas seulement à l’espace linguistique anglo-saxon, mais aussi à d’autres espaces linguistiques – en Europe et au-delà »14.

64Nous partageons cette approche entre SFSIC et DGPuK. Une raison supplémentaire pour coordonner nos efforts et parallèlement continuer chacune à développer ses liens multiples.

65En ce qui concerne la recherche, les approches comparatives, déjà appelées de ses vœux par Mignot-Lefevbre en 1994, manquent toujours en SIC malgré des thèses à visée comparative, encore trop peu de publications dans nos revues représentent ce paradigme15. Elles peuvent se déployer à tous les niveaux et devenir structurantes pour une intégration en profondeur de l’international dans les travaux sur les formations, la recherche, les évènements et publications.

66Là encore, ce constat est partagé par un collectif de collègues allemands. Appelant à la « de-occidentalisation », et au « décentrage » des Sciences de la communication, ils postulent « qu’une science de la communication cosmopolite a besoin d’une recherche interdisciplinaire comparative et collaborative renforcée. » (Badr et al. 2020, p. 6)16.

67Les défis qui nous attendent

68La période n’est pas propice à un renforcement des déplacements à l’international. Après une période de crise sanitaire, bien qu’elle semble presque derrière nous, les réductions des émissions carbone, choisies ou imposées  certaines universités à l’international limitent les déplacements intercontinentaux pris en charge à un vol tous les deux ans – ainsi que les restrictions budgétaires qui s’aggravent, vont avoir un impact sur les rencontres, pourtant essentielles pour le développement des relations transnationales. Il s’agit alors de réfléchir à un équilibre à trouver pour ne pas les abandonner. Une dose d’hybridation présentiel/distanciel est sans doute nécessaire et se pratique déjà dans de nombreuses circonstances. Les SIC le savent bien, remplacer l’empreinte écologique par l’abandon d’un certain pouvoir de décision technologique est une solution imparfaite. Sans le développement du long courrier et des moyens de communication pas de science internationale…

69Il y a aussi l’espoir d’un changement générationnel avec une aisance plus grande en langues étrangères et des habitudes de mobilité internationale. Est-ce que cela mènera à un accroissement des relations ou plutôt à l’importation de la structuration des marchés d’emploi voire à des jeunes qui s’expatrient ? Une sociologie reste à faire ici…

70L’expérience de l’étranger va-t-elle accroître les capacités des jeunes chercheuses et chercheurs à investir des projets collaboratifs, si possible internationaux ou plutôt leur dépendance vis-à-vis de financements tiers déjà incontournables pour la carrière dans certains marchés ? En plus d’un effort de pérennisation des acquis, il reste beaucoup de chantiers à lancer sur plusieurs continents, dont l’Afrique et l’Amérique Latine, ainsi que l’Asie.

71Que faut-il pour réussir ?

72Comme l’appelait de ses vœux Christian Le Moënne, alors président de la SFSIC, en 2001, l’international peut réussir s’il est transversal. Nous pensons que l’international doit être naturellement intégré dans les démarches de chaque commission de la SFSIC (formation, recherche, relations avec le monde professionnel, communication et valorisation) au lieu de rester cantonné dans la commission RI. Celle-ci servira alors de relais de contacts, réseaux et projets, et veillera à maintenir la dynamique en impulsant de nouvelles opportunités. Pour cela, il sera nécessaire de clarifier encore les missions de la commission RI.

73Il est de même pour les GER qui doivent penser leur stratégie à l’international. Un exemple : suite à un important travail de Daniel Raichvarg pour l’ICA et de Philippe Bonfils pour l’AIERI-IAMCR, la SFSIC dispose aujourd’hui non seulement d’interlocuteurs à ces niveaux, mais aussi d’un espace de table ronde, d’un panel « partenaire » à l’ICA et à l’AIERI-IAMCR. Cet acquis important nécessite d’être régulièrement affirmé, réfléchi bien en amont des évènements pour assurer ces opportunités, et être utilisé. Au congrès 2023, les GER et les sujets émergents qu’ils portent ont été à l’honneur.

74Être présent dans les congrès internationaux est-ce un message politique ? Faut-il s’abstenir ?

75Nous ne le pensons pas. Comme le dit Georg Simmel, l’étranger qui vient, même s’il ne reste pas, laisse des traces et change son contexte d’accueil. La même chose est vraie pour le passage, que nous espérons de plus en plus régulier, de nos collègues à l’international. La recherche internationale en SIC en sortira diversifiée, les SIC Françaises grandies. Notre expérience confirme cela. La présence d’approches qualitatives, s’intéressant aux questions socialement vives, retrouve régulièrement une réelle curiosité chez nos collègues internationaux évoluant dans d’autres paradigmes.

76Les stratégies décrites et esquissés dans ce texte ne se contredisent pas et sont complémentaires.

77L’excellent texte de Lucille Desmoulins dans ce numéro pose des questions essentielles et tire des remarques faussement naïves, des conclusions inspirantes avec des propositions concrètes pour avancer sur l‘éternelle question de la visibilité des SIC à l’international et la participation des collègues dans la science internationale.

78La SFSIC a tous les outils et relations en main pour appliquer une telle démarche : Présence sur le parquet international des sociétés transnationales, liens renforcés et réguliers avec les consœurs européens et extra-européens, stimulation d’une recherche comparative soucieuse des contextes sociétaux et avide de compréhension des particularités autant que des universalités.

Bibliographie

Principaux documents utilisés :

History—International Communication Association. Repéré à https://www.icahdq.org/page/History

History of IAMCR | IAMCR. Repéré à https://iamcr.org/history

Lettre Inforcom 1978

Lettre Inforcom 1994

Ollivier, B. Tribune Libre SFSIC. [Document inédit]. CA de la SFSIC

Procès-verbaux des Conseils d’administration de la SFSIC

Protocol d’entente SFSIC DGPuK SACM ÖGK, Repéré à https://www.sfsic.org/wp-inside/uploads/2020/06/mou_dgpuk_sacm_ogk_sfsic.pdf

Selbstverständnis der DGPuK | DGPuK - Deutsche Gesellschaft für Publizistik- und Kommunikationswissenschaft. (n.d.). Repéré à https://www.dgpuk.de/de/selbstverst %C3 %A4ndnis-der-dgpuk.html

Littérature scientifique

Averbeck-Lietz, S. (2010). Kommunikationstheorien in Frankreich. Der epistemologische Diskurs der Sciences de l’information et de la communication (SIC), 1975–2005. Berlin, Paris, Toronto: Avinus. (00000).

Badr, H., Behmer, M., Fengler, S., Fiedler, A., Grüne, A., Hafez, K., Töpfl, F. (2020). Kosmopolitische Kommunikationswissenschaft: Plädoyer für eine „tiefe Internationalisierung“ des Fachs in Deutschland: Ein wissenschaftspolitisches Positionspapier. Publizistik, 65(3), 295-303. https://doi.org/10.1007/s11616-020-00576-6.

Boure, R. (ed.) (2002). Les origines des sciences de l’information et de la communication. Regards croisés. Villeneuve d’Ascq : Presses universitaires Septentrion.

Cabedoche, B. (2016). « Communication Internationale » et enjeux scientifiques : un état de la recherche à la naissance des sciences de l’information - communication en France. Les Enjeux de l’information et de la communication, 17(2), 55-82. https://doi.org/10.3917/enic.021.0055

Cameron, K. S., & Whetten, D. A. (1983). Models of the Organizational Life Cycle: Applications to Higher Education. The Review of Higher Education, 6(4), 269-299. https://doi.org/10.1353/rhe.1983.0009

Cordonnier, S. (2018). La circulation internationale des savoirs communicationnels entre cadrages disciplinaires et pratiques situées : Les Enjeux de l’information et de la communication, no 17/3B(S2), 87-96. https://doi.org/10.3917/enic.hs5.0087

Laulan, A.-M. (2003). Information et sociétés. Hermes, La Revue, 37 (3), 243-250. Repéré à https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2003-3-page-243.htm

Miège, B. en collaboration avec Armand Mattelart (2020). Les débuts de l’AIERI- IAMCR en France, 41 000 signes ; Unesco. (sous presse). Repéré à https://hal.science/hal-03011804

Walter, J., Douyère, D., Bouillon, J-L. et Ollivier-Yaniv, C. (dir.). (2018). Dynamiques des recherches en sciences de l’information et de la communication. Conférence permanente des directeurs·trices des unités de recherche en sciences de l’information et de la communication (CPDirSIC). <hal-01885229v1>.

Weick, K. E., & Quinn, R. E. (1999). Organizational Change and Development. Annual Review in Psychology, (50), 361-386.

Wilhelm, C., & Thévenin, O. (2017). The French Context of Internet Studies : Sociability and Digital Practice. Dans S. Averbeck-Lietz (Éd.), Kommunikationswissenschaft im internationalen Vergleich (pp. 161-184). Wiesbaden: Springer Fachmedien Wiesbaden. https://doi.org/10.1007/978-3-531-18950-5_6

Notes

1  Bien que certaines ont d’ores et déjà livré un travail précurseur important (Averbeck-Lietz, 2010).

2  Nous remercions chaleureusement les collègues et anciens présidents SFSIC Philippe Bonfils (2018-2021), Christian Le Moenne (2000-2002 et 2012-2014), Bernard Miege (1990-1994) et Daniel Raichvarg (2014-2018) pour le temps consacré et les documents partagés ainsi particulièrement que notre collègue d’outre-Rhin Stefanie Averbeck-Lietz, qui a consacré son habilitation allemande à l’histoire des SIC françaises et dont le travail et nos échanges continuent de nourrir la discipline en retour par le regard extérieur informé et historique qui est le sien.

3  « Despite the empirical evidence supporting the sequential development of groups through predictable transitions, the notion that organizations pass through separate, sequential stages is controversial among organization theorists. Organizations are more complex entities than groups, they are affected more by external environments, and their purposes and tasks are generally more elaborate » (Cameron & Whetten, 1983, p. 281), notre traduction, trouvé à https://www.icahdq.org/page/History

4  History—International Communication Association. Repéré à https://www.icahdq.org/page/History

5https://journals.openedition.org/rfsic/805

6https://www.sfsic.org/wp-inside/uploads/2020/06/mou_dgpuk_sacm_ogk_sfsic.pdf

7  Entretien avec Bernard Miège.

8  La présentation de l’AIERI à la communauté SFSIC dans la lettre inforcom de l’époque : « L’Association Internationale des Études et Recherches en Information (AIERI) a été fondée en France, en 1957, à l’UNESCO. Elle doit sa renommée au fait qu’elle ait été, pendant plusieurs décennies, le seul lieu de rencontre entre les chercheurs de l’Est et de l’Ouest et qu’elle se soit efforcée de rassembler également des chercheurs du Sud. » (Lettre Inforcom N°45 1994, p. 10) Bernard Miège, auteur d’une histoire de l’AIERI-IAMCR avec Armand Mattelard (sous presse), nous rappelle que l’AIERI fut créée à Paris en 1957 avec le soutien de l’UNESCO et œuvre depuis lors dans une vision multilatérale et multilingue, davantage tournée vers les pays de l’Europe de l’est et l’Amérique latine ainsi que la Chine et l’Inde.

9  Notons cette légère mais significative différence dans les traductions françaises et anglaises du nom de l’association, très proche des SIC en français et ou les médias prennent la place de l’information dans la version anglophone, où information et communication coexistent en général comme disciplines parallèles.

10  La situation est différente à l’EUPRERA et à l’ECREA, davantage tournées vers l’Europe et des appels à projets plus proches des communautés scientifiques françaises. Nous vous invitons à lire l’intéressant témoignage de Lucile Desmoulins dans ce même numéro, nous souscrivons entièrement à son retour d’expérience mi-figue, mi-raisin et ses prises de position.

11  Une excellente source d’information sur le mouvement allemand qui cherche à donner un visage à la précarité : https://ichbinhanna.wordpress.com/

12  pour la liste complète voir ici https://www.sfsic.org/wp-inside/uploads/2020/06/mou_dgpuk_sacm_ogk_sfsic.pdf

13http://fonderie-infocom.net/research/mcfa/

14  « Im Rahmen der weiteren Internationalisierung des Faches ist darauf zu achten, dass es sich nicht nur zum angelsächsischen Sprachraum hin öffnet, sondern auch zu anderen Sprachräumen hin – in Europa und darüber hinaus ». (“Selbstverständnis der DGPuK” en ligne) [notre traduction]

15  Nous sommes conscients des écueils d’un comparatisme qui ne saurait pas dépasser le nationalisme méthodologique et ses liens avec l’idéologie du développementalisme mais plaidons néanmoins pour sa prise en compte à nouveau frais dans les travaux en SIC.

16  « Eine kosmopolitische Kommunikationswissenschaft benötigt verstärkt komparative und kollaborative interdisziplinäre Forschung ». (Badr et al. 2020, p. 6) [notre traduction]

Pour citer ce document

Carsten Wilhelm, «La SFSIC et l’international : avancées et défis», Les Cahiers de la SFSIC [En ligne], Collection, 19-Varia, ACTUALITÉS DE LA SFSIC,mis à jour le : 17/04/2024,URL : http://cahiers.sfsic.org/sfsic/index.php?id=1001.

Quelques mots à propos de : Carsten Wilhelm

Maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication, université Haute Alsace, CRESAT