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> Les journées formation de la Sfsic

Daniel Raichvarg

Introduction

Article

Texte intégral

1La journée organisée par la Commission Formations de la SFSIC a permis de partager nos raisons souvent éclairées – nous sommes tous des enfants du siècle des Lumières et, donc, de Diderot – mais aussi partager nos sentiments souvent d’angoisses existentielles – nous sommes tous aussi des enfants de Freud tendance Calimero – tant les questions qui sont actuellement posées le sont dans un contexte extrêmement… angoissant, en tout cas en changement et en tension. La réflexion collective joue alors un double rôle : exprimer notre intelligence des choses et partager notre sensibilité à ces mêmes choses.

2Lors de la journée sur les Digital studies, le 30 mars 2016, nous avions ressenti l’impression tout de même désagréable de voir d’autres disciplines s’approprier la question du numérique, à la fois sur le plan des recherches et sur le plan des formations sans parfois jouer la carte de l’interdisciplinarité (sous-entendez : sans même solliciter les SIC !).

3Issu de cette journée, le manifeste pour un positionnement des Sciences de l’Information-Communication vis-à-vis des Digital studies et autres mutations du numérique est déjà là pour clarifier nos positions, consultable en ligne https://rfsic.revues.org/2630

4Cependant, sur le sujet des formations, la Sfsic avait proposé une table-ronde lors des Assises 2009. Il y a donc 7 ans.

5Grâce à l’obligeance et à la mémoire augmentée de notre président d’honneur Christian Le Moënne, et sans oublier l’article proposé par Bernard Miège au dernier congrès de Metz (Éléments en vue de la connaissance de l’édification des SIC dans les années 80 et 90. Sur les rôles respectifs de la 71e section du CNU et de la SFSIC, publié dans les Cahiers de la Sfsic n° 13), la synthèse de cette table-ronde mérite un détour épistémocritique avec 2 questions-tendances :

6Si sont mentionnés bien évidemment les secteurs professionnels objectivement SIC – Médias, Technologies de l’intelligence, Organisations, Industries culturelles, Technologies du savoir et de la mémoire –, il n’en est pas de même pour ces secteurs qui montrent nos progrès et notre installation durable dans les formations hors SIC, et autres secteurs professionnels.

7Cela pose la question de nos interventions ailleurs que dans nos formations clairement SIC. Mais aussi des questions plus larges encore : celle par exemple d’une culture SIC généraliste de base, pour ouvriers et paysans, ingénieurs et techniciens, employés du secteur primaire avec les drones agricoles, du secteur secondaire, avec les imprimantes 3D, et du secteur tertiaire, avec les organisations digitales. On pourrait même s’interroger sur la présence des SIC de… 7 à 77, voire plus.

8Les enseignements en SIC et en TIC sont partout, mais pas en collège ou en primaire. En tout cas, pas comme discipline clairement identifiée et délimitée, ni comme approche critique : un outil, rien qu’un outil, éventuellement documentaire ou pratique pour écrire et composer. S’il y a un CAPES Infodoc apparemment en perte d’effectifs, il n’y pas de CAPES SIC.

9L’autre élément qui frappe dans cette table-ronde de 2009 est l’utilisation de mots appartenant au registre de l’incertitude, sinon de la fragilité : crises, risques, bouleversements, mutations, dislocation, recomposition, adaptabilité… Dans un tel contexte général, il n’est dès lors pas facile ni de penser les formations du futur, ni de les évaluer ! Dans ce double cadre de réflexion sur le monde professionnel et sur les formations, depuis 2009, une rubrique a vu le jour dans les Cahiers de la Sfsic, intitulée « Monde professionnel-formation » – qui apporte des informations et peut susciter des idées. Nous devons donc penser l’enseignement des SIC de l’école maternelle à l’université. Et pas uniquement limiter nos réflexions aux formations masterisantes ou aux formations IUT.

10Nous devons donc penser des formations pour des professions en évolution quasi à l’aveugle : d’anciennes professions confrontées à la communication, de nouvelles en émergence, d’autres dont on ne sait pas ce qu’elles seront.

11Le tout dans un contexte d’un temps allant s’accélérant, de temporalités à géométrie variable et de fragilité institutionnelle.

12En 1974, sous l’impulsion de Jacques Derrida, avait été créé l’éphémère GREPH, Groupe de Recherches sur les Enseignements Philosophique.

13Nous pourrions créer le Groupe de Recherches sur l’Enseignement des Sciences de l’Information et de la Communication : le GRESIC.

Pour citer ce document

Daniel Raichvarg, «Introduction», Les Cahiers de la SFSIC [En ligne], Collection, 14-Varia, FORMATION, MONDE PROFESSIONNEL, > Les journées formation de la Sfsic,mis à jour le : 05/04/2020,URL : http://cahiers.sfsic.org/sfsic/index.php?id=221.

Quelques mots à propos de : Daniel Raichvarg

Président de la SFSIC