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DOSSIER

Bertrand Cabedoche

La chaire UNESCO en communication internationale

Article

Texte intégral

1Depuis le programme élaboré en 1989, l’UNESCO développe les Chaires universitaires internationales en coopération avec des Universités et des organisations. L’objectif est d’impulser un transfert de connaissances et de favoriser la formation et « l’accès à un niveau mondial » de spécialistes des domaines concernés : éducation, science, culture, communication

2La chaire en communication internationale de Grenoble s’est immédiatement inscrite dans ce programme. Placée depuis sa création en 1996 et pendant deux mandats sous la responsabilité de Bernard Miège, alors directeur du Gresec, elle est, depuis septembre 2009, animée par Bertrand Cabedoche. La chaire en communication internationale de Grenoble fait partie du réseau des Chaires en communication (ORBICOM). Conformément à son mandat, les attributions de la chaire correspondent à quatre missions :

  • renforcer la collaboration avec les universités partenaires en améliorant l’accueil des doctorants et des professeurs étrangers, et en accueillant chaque année un Professeur invité de réputation internationale, chargé de donner des cours aux étudiants de 3e cycle ;

  • accroître le rayonnement de la Chaire aux niveaux régional, national et international ;

  • relancer et consolider l’activité en réseau avec des universités étrangères, développer et contribuer à la diffusion de la recherche en communication et information internationale, notamment sur le terrain des médias ;

  • proposer des formations de haut niveau aux étudiants de masters, de doctorat mais aussi à des professionnels directement concernés par le développement des technologies de l’information et de la communication.

3La création de la Chaire a été immédiatement vécue comme une perspective tout à fait opportune pour les sciences de l’information et de la communication. L’implication a été immédiate au sein du réseau ORBICOM, activant les relations déjà existantes, ouvrant de nouveaux contacts et conduisant la chaire à jouer en quelque sorte le rôle de « tête de réseau » dans le domaine de la communication internationale et, particulièrement sur les questions relatives aux industries culturelles et au développement des technologies de l’information et de la communication. Dans toutes ses spécialités, en tant que laboratoire d’appui, le Gresec a fait valoir ses références et expériences. L’existence de la Chaire en communication a en retour contribué à donner une impulsion aux travaux de recherche déjà réalisés et offres de formation déjà constituées, facilitant échanges, diffusion des savoirs et exportation des modèles ; enfin il a été possible de mieux associer des universitaires « isolés », avec lesquels le Gresec et la chaire Unesco de Grenoble sont en relation régulière de travail. L’organisation du colloque Communication et changement social en Afrique de janvier 2010 a ainsi permis de poursuivre l’élan pris en 2005 par le colloque de Douala sur le même thème, avec le concours de nos partenaires africains et le soutien de la Commission nationale française pour l’Unesco. Un ouvrage a été publié à l’issue de ce colloque.

4Des actions ont été engagées dès l’origine de la chaire, dont bénéficient aujourd’hui les partenaires :

  • constitution au sein de la bibliothèque Yves de la Haye d’un fonds documentaire spécifique

  • création dès la création de la chaire de dispositifs d’échanges directs prioritaires entre les universités et centres concernés ;

  • participation à des actions de formation avancée auprès des partenaires ;

  • aide à la publication de travaux ;

  • organisation d’événements scientifiques ;

  • aide à la mobilité de stagiaires ou de doctorants et d’enseignants-chercheurs ;

  • accueil de professeurs invités, de réputation internationale.

5À ces actions, se sont ajoutés des travaux spécifiques concernant l’enseignement du journalisme comme l’illustre la publication par l’Unesco fin 2013 de l’ouvrage Model Curricula for Journalisme education1. Destiné à la promotion de l’enseignement du journalisme dans les universités du monde entier, l’ouvrage s’inscrit dans une dynamique élaborée dès le premier programme de l’Unesco en ce sens en 2007. Celui-ci concernait alors 30 écoles de journalismes au sein d’universités africaines, potentiellement centres d’excellence et références pour l’Afrique. Il s’était concrétisé par l’offre d’un premier guide pour les formateurs en journalisme.

6Le succès constaté depuis avait poussé l’Unesco à engager toute une série de consultations permettant le recueil de données rassemblées dans 96 centres de formation dans le monde, dont une étude de Kaarle Nordenstrng et Kwame Boafo. Un deuxième programme d’appui en était découlé en 2013, plus inclusif et respectueux des particularités locales, suivant les recommandations de trois titulaires de chaires Unesco en communication2. La critique avait inspiré le second Unesco Model Curricula for Journalism Education, édité en 2013.

7Les modèles de formation pour réaliser ce nouveau guide avaient été rédigés à partir d’un cahier des charges savamment élaboré autour de grands principes généraux d’une part, de la reconnaissance du droit à l’autonomie des contenus dans l’animation des programmes de cours. Le guide pour l’animation devait en effet se présenter souple, plutôt que normatif, intégrant des études de cas locaux et enrichi d’illustrations extérieures. L’écriture se devait d’être ouverte à la parité et viser un public large : enseignants en journalisme, professionnels des médias, décideurs politiques et grand public. L’utilisation répondait à des besoins multiples : création ou complément de cours ; prise en compte du contexte local et des enjeux relevant de la mondialisation ; état des ressources pédagogiques sur place. La prise en compte des théories devait être systématique, à l’opposé d’un catalogue de recettes, justifiant la prudence intrinsèque de l’offre.

8Dix programmes de cours ont ainsi été jugés fondamentaux pour l’atteinte des objectifs : Média et durabilité ; Journalisme de données ; Journalisme interculturel ; Journalisme en Radio communautaire ; Journalisme mondial ; Journalisme scientifique ; Genre et journalisme ; Journalisme humanitaire ; Journalisme et traite des hommes ; Sécurité et Journalisme. La chaire Unesco de Grenoble en communication internationale a joué un rôle déterminant dans l’élaboration du document final.

9Fin 2012, Bertrand Cabedoche a été nommé Président du réseau mondial Orbicom des chaires Unesco en communication sur proposition de Mme Irina Bokova, directrice générale et Janis Karklins, directeur général adjoint pour la communication.

Notes

1 Fackson Banda (ed.) Model Curricula for Journalism Education. A compendium of new syllabi. Paris, Unesco (Unesco Series on Journalism Education), 2013.

2 Jean-Paul Lafrance, Anne-Marie Laulan, Carmen Rico de Sotelo, Critic of Positivist Development notions from the failure of its promises (2006).

Pour citer ce document

Bertrand Cabedoche, «La chaire UNESCO en communication internationale», Les Cahiers de la SFSIC [En ligne], Collection, 11-Varia, DOSSIER,mis à jour le : 17/04/2020,URL : http://cahiers.sfsic.org/sfsic/index.php?id=544.