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Étudier les environnements immersifs en milieu industriel : le cas de la formation chez Eurocopter
Texte intégral
1Dans cette contribution, il s’agit de témoigner d’une recherche qui s’inscrit dans l’étude des Dispositifs Socio-Techniques d’Information et de Communication (Distic) et plus particulièrement des usages d’environnements immersifs dans le cadre d’un déploiement de nouveaux moyens de formation en milieu industriel (société Eurocopter). Cette recherche vise à démontrer que les environnements immersifs peuvent se concevoir autant que s’analyser au croisement d’une démarche d’ingénierie méthodologique (étude, tests et enquêtes, récits d’usage) et d’une réflexion scientifique qui redonne du sens et de la valeur à la médiation (Peraya, 2010) sur supports numériques face aux enjeux des mutations de l’apprentissage en contexte industriel (présentiel ou distanciel).
2Pour le partenaire industriel, il est question de redéfinir de nouvelles problématiques de formation, dans des processus très réglementés par la sécurité aérienne, à travers le déploiement de nouveaux dispositifs numériques de simulation.
3Pour le laboratoire de recherche I3m, les enjeux scientifiques portent sur l’étude de nouvelles formes de médiations pédagogiques (transmission des savoirs, interactions sociales, gestion de l’information et de la communication), et l’analyse d’usages de nouveaux supports d’apprentissage en cohérence avec les contraintes et les représentations des acteurs (Bonfils & Gasté, 2012).
4Pour mener à bien cette recherche, plusieurs étapes du projet ont déjà fait l’objet d’un travail, dont la fin est prévue en 2014 :
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Mise en place d’une première série d’entretiens pour analyser les pratiques de formation et d’apprentissage et les besoins des acteurs concernés, puis pour identifier leurs stratégies et leurs modèles organisationnels. Veille par la suite sur les dispositifs existants.
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Mise en évidence d’un récit d’usages à partir d’un scénario pédagogique global de l’apprenant structuré autour de trois cas d’usages pertinents. Ce récit a été utilisé comme objet frontière entre les donneurs d’ordre et les formateurs suivant des règles d’écriture formalisées (Collet, 2014). Il a donné lieu à plusieurs versions, éliminant des hypothèses ou en faisant émerger de nouvelles.
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Analyse ergonomique des éléments de conception des interfaces et des contenus de trois démonstrateurs pour tester les trois situations d’usage identifiées. Une fois les démonstrateurs développés par un troisième partenaire du projet (société Nexter training).
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Mise en place d’une série de tests d’usages avec captations vidéos et audio ainsi que des entretiens semi-directifs post-tests. Des premiers tests ont eu lieu aux Usa (Dallas décembre 2013), en Allemagne (Donauwörth, mars 2014), et sont programmés dans d’autres pays (France et Asie).
5Dans l’état actuel de la recherche, il ressort que tenir compte des contextes de formation permet de varier les stratégies pédagogiques et facilite l’usage de nouveaux dispositifs numériques de formation : découverte d’un hélicoptère par l’intermédiaire d’une tablette tactile, entraînement à la pratique en centre de formation dans des univers immersifs, maintien du contact et échanges via des réseaux sociaux privés entre apprenants et instructeurs en distanciel (Debos & Duvernay, 2013). Ainsi, comme annoncées en introduction, ingénierie méthodologique et réflexion critique permettent de concevoir des dispositifs de formation où les supports numériques s’inscrivent dans un contexte qui donne du sens à de nouveaux usages (Bonfils & Durampart, 2013). L’entreprise formatrice devient elle aussi une entreprise apprenante car elle fait évoluer ses dispositifs de formation en fonction de nouveaux usages et de nouveaux contextes, entre distance et présence, processus synchrones et asynchrones, individuation et collégialité de l’acquisition des savoirs. Il est bien question de favoriser des retours d’expérience et des relectures des situations entre apprenants, mais aussi entre ceux-ci et les instructeurs afin de faire évoluer leur rôle vers une plus grande contextualisation et un enrichissement de leurs apports.
Bibliographie
BONFILS P., DURAMPART M. (2013). « Environnements immersifs et dispositifs numériques : Études expérimentales et approches distanciées », In Bernard, F. & Meyer, V. Méthodes expérimentales en communication ESSACHESS Journal for Communication Studies vol. 6, no 1 (11)/2013.
BONFILS P., GASTE D. (2012). « Le corps et le langage dans les environnements immersifs de type « serious game » : entre sujet, point de vue et représentation d’avatar ». In Vacher, B., Le Moënne, C., Kiyindou, A., (dirs), La contribution des sciences de l’information et de la communication aux débats publics, (pp. 57-66), Ed. L’Harmattan, Paris.
COLLET L. (2014). Dispositif discursif visant l’énonciation d’idées nouvelles en innovation : les règles d’écriture des récits d’usage, Cahiers de narratologie. À paraître
DEBOS F., DUVERNAY D.., ELY F. (2013), « Twitter : questionnement sur les usages par les pro-fessionnels de la communication », dir. Pelissier, N., Gallezot, G., Ed : L’Harmattan
PERAYA D. (2010). Des médias éducatifs aux environnements numériques de travail : médiatisation et médiation. In V. Liquète (Ed.). Médiations (pp. 35-48). (Collection Les Essentiels d’Hermès). Paris : CNRS.
Pour citer ce document
Quelques mots à propos de : Laurent Collet
Quelques mots à propos de : Philippe Bonfils
USTV, bonfils@univ-tln.fr
Quelques mots à propos de : Michel Durampart
Quelques mots à propos de : Daphné Duvernay
USTV, duvernay@univ-tln.fr
Quelques mots à propos de : Denis Gaste
USTV, gaste@univ-tln.fr