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QUESTIONS DE RECHERCHE

Équipe SIC UHA

Culture.s et médias : milieux de communication, dispositifs, usages
Historique et évolution de l’équipe SIC de l’Université de Haute Alsace

Article

Texte intégral

1L’équipe SIC du Campus Fonderie de l’Université de Haute-Alsace fait partie de l’équipe d’accueil 3436, le laboratoire CRESAT (Centre de recherches sur les économies, les sociétés, les arts et les techniques). L’histoire de cette unité de recherche illustre sa nature pluridisciplinaire et explique en partie la présence des SIC en son sein.

2En 1983, Alain Jaeglé, alors Président de l’Université de Haute-Alsace (UHA), crée le Centre de recherche et d’enseignement sur les sciences, les arts et les techniques (CRESAT). Physicien, il prend également l’initiative de créer le Centre de documentation des sciences et des techniques, ainsi qu’un diplôme d’université de « Culture scientifique, artistique, technique et de muséologie » dont il définit alors les enseignements : « Histoire des sciences et des techniques, histoire de l’art et esthétique, information et documentation scientifiques, techniques de communication audiovisuelle et enseignement de muséologie ».

3Dès ses début, les raisons d’être du CRESAT raisonnent alors avec bon nombre de mots clés des SIC. Lorsque Pierre Fluck, géologue de formation, reprend en main la destinée du laboratoire en 1994, il recentre ses thématiques sur les « Industries et proto-industries des régions rhénanes dans l’espace européen : techniques, sociétés, environnement ». Labellisée « jeune équipe » en 1997 puis « équipe d’accueil » en 2001, le CRESAT renforce également sa dimension pluridisciplinaire grâce au regroupement des enseignants-chercheurs des départements d’histoire (21e, 22e, 23e sections) et MECADOCTE (Métiers de la culture, des archives et de la documentation pour les collectivités territoriales 22e, 71e, 72e sections), réunis par une cohérence en matière de formation.

4Nicolas Stoskopf, spécialiste en Histoire industrielle, succède à Pierre Fluck de 2005 à 2013, période au cours de laquelle le CRESAT investit le bâtiment de la Fonderie (2010). Cet événement constitue un tournant déterminant dans l’histoire du laboratoire puisqu’il fait coïncider un questionnement central (la construction des sociétés et des territoires) avec un lieu chargé d’histoire et de symboliques techniques, industrielles et sociales. Les recherches de l’équipe SIC se développent alors d’abord en sciences de l’information et en documentation, à travers le département SCIMEC (Sciences de l’Information et Métiers de la Culture), adossé aux Masters Archivistique et Documentation. Les stages et expériences professionnelles des étudiants indiquent cependant une évolution en cours, étroitement liée à la généralisation des relations publiques et à l’émergence de la communication numérique auxquelles les formations en place ne répondent pas de manière satisfaisante. L’équipe InfoCom s’organise désormais alors en département information-communication (DEPIC) et choisit de transformer ces formations en les orientant résolument vers la communication numérique avec une Licence 3 parcours Communication et Multimédia, passerelle vers le Master Communication et Edition Numérique, ouverts progressivement à partir de l’année universitaire 2012-2013. Le département a également la charge, en coordination avec l’ESPE Alsace, de proposer, à Mulhouse, le Master MEEF pour préparer au CAPES Professeur Documentaliste.

5En ce qui concerne les activités de recherche, l’inflexion donnée par Olivier Thévenin, d’abord directeur-adjoint du CRESAT (2011-2013), puis directeur (2013-2016), et par Carsten Wilhelm (directeur de 2016 à 2018) à la réflexion collective sur les évolutions culturelles et sociales du territoire transfrontalier, des organisations et du numérique correspond à un intérêt réel des chercheurs de l’équipe pour les enjeux de l’interculturalité́. Au fil des recrutements, d’autres chercheurs en SIC ont été associés à cette équipe. À partir de cette période, les recherches développées en InfoCom s’enracinent progressivement dans des analyses socialement situées des pratiques profanes et professionnelles et des représentations culturelles et médiatiques et relèvent d’une approche multifocale et multiscalaire : cultures numériques, communication interculturelle, communication des organisations, cultural studies, media studies, sémiotique des médias.

Présentation pôle actuel

6Aujourd’hui, les membres de l’équipe InfoCom du CRESAT partagent une même aspiration à croiser différents savoirs théoriques et méthodologiques pour prendre la mesure des bouleversements opérés dans les sociétés actuelles :

  • par le numérique – en s’intéressant au décloisonnement des pratiques amateurs et expertes, ainsi que des pratiques communicationnelles professionnelles

  • par la prise d’importance du fait interculturel – à travers l’étude des pratiques et de l’agencement social du transfrontalier et de l’interculturalité, poussant à l’interdisciplinarité au sein de projets de recherche qui associent des équipes très diversifiées : des sciences humaines et sociales jusqu’à l’économie et à l’informatique.

7Le recentrage progressif sur ces questions a placé l’équipe dans une position favorable à l’heure où émerge le champ de recherche « Interculturalité(s), Humanités, Sociétés, Economies durables (IHSEd) » à l’UHA. La majorité de nos projets s’inscrivent par ailleurs pleinement dans le champ interculturalité et l’axe de recherche transfrontalier de l’Université de Haute-Alsace.

8La recherche en SIC au CRESAT articule aujourd’hui trois champs fondamentaux en sciences de l’information et de la communication dans le pôle intitulé « Culture.s et médias : milieux de communication, dispositifs, usages ». Ces champs sont : la culture et la communication, la dynamique des interactions, les stratégies et les pratiques des médiations technologiques,

9Ces champs s’intéressent ainsi aussi bien aux médias qu’aux organisations au sens large, des entreprises aux collectivités et associations. Les acteurs et agents, qu’ils soient institutionnels ou non, sont analysés également dans leur action en contexte interculturel, transfrontalier ou international avec une attention particulière aux dispositifs de communication et aux usages.

10Malgré la délimitation que ces champs esquissent, les domaines investis s’articulent selon une orientation commune qui est celle qui pense les milieux culturels comme milieux de communication. Cette direction partagée est travaillée, appliquée et appropriée différemment par les membres du collectif SIC, enseignants-chercheurs, enseignants et doctorants dans des équipes-projet à géométrie variable. Pour notre collectif de recherche, les faits culturels sont abordés sous le prisme des processus et des échanges qu’ils imposent, engagent ou déterminent. Cette étude du fait culturel par la communication peut être désignée par « interne » dans le sens où communication et culture forment un milieu où ont lieu des interactions permanentes. Les traits particuliers de ces interactions constituent non seulement l’environnement de pratiques sociales et d’usages individuels et collectifs tantôt génériques tantôt différentiels, mais aussi le socle de valeurs que nous identifions dans les discours sociaux, qu’ils soient médiatiques, professionnels ou encore institutionnels. Aussi, les enjeux des faits culturels sont-ils pensés comme enjeux de communication car ceux-ci portent les causes et les effets de plusieurs relations : celle à la culture de l’Autre, celle à la culture informationnelle globalisée, soumise aux contraintes socio-économiques et technologiques, celle aux usages qui sont plus multiculturels qu’il n’y paraît, celle aux cultures professionnelles ou à la culture numérique qui est foncièrement ancrée dans la matérialité. Cette dimension intégrative qui pense la relation entre culture et communication via la notion de milieu favorise une certaine dynamique de recherche dans l’analyse de la communication per se. Puisque le fait culturel dans sa performativité communicationnelle est à penser dans son lien avec un milieu de pratiques, d’usages, de valeurs et de significations en interaction, alors ce milieu – dont les limites sont en évolution constante – constitue un observable à partir d’actions spécifiques qui s’y développent. Ces actions relèvent de problématiques sociétales contemporaines comme l’organisation de la communication institutionnelle en milieu frontalier et transfrontalier, comme l’énergie et son devenir en milieu de production nucléaire, comme les enjeux culturels et interculturels des activités humaines (métiers, éducation, arts, processus d’échange)….

11L’implication des spécialistes en sciences de l’information et de la communication dans la problématique de l’énergie en général, du nucléaire et du post-nucléaire en particulier (acceptabilité sociale, stockage des déchets, mémoire du risque), relève de la nécessité de penser la vie sociale dans ses enjeux informationnels et communicationnels territoriaux. Il s’agit d’aborder les étapes-clé de l’énergie nucléaire (sa production, sa consommation, son stockage), en fonction de l’information destinée aux publics, la circulation et la réception de ces informations, les représentations des publics mais également l’implication et la localisation de ces derniers. Par exemple, l’étape du démantèlement de l’énergie nucléaire sur des sites dédiés (en l’occurrence le site de Fessenheim), ou l’étape du stockage de déchets de faible/moyenne radioactivité (le centre de la Manche ou celui de l’Aube), ou de très haute radioactivité (le centre de la Haute Marne en voie de construction – projet Cigeo) constituent autant de transformations pour les territoires et par conséquent pour les relations humaines, à un niveau autant institutionnel que social. Ces relations sont fortement liées aux médias et à leurs missions : mise en place de l’information, communication des informations et implication des publics-destinataires par les moyens numériques des technologies médiatiques actuelles. Mobiliser des compétences pour étudier les enjeux de transformations sociales par l’information et la communication c’est s’intéresser - de très près - aux relations territoire/recherche/publics en analysant comment ces relations s’organisent par et avec les dispositifs, désormais, numériques. Les sciences de l’information et de la communication au CRESAT croisent et font converger des analyses centrées sur des acteurs, des usages, des textes, des documents et des discours, des images, des situations et des contextes. Ils observent et analysent les interactions entre les acteurs universitaires et les référents tels l’ANDRA en matière de mémoire du risque lors de colloques et séminaires, les acteurs professionnels en matière de communication organisationnelle et EDF, la diversité des acteurs sociaux (résidants, élus, électeurs, administrateurs, publics médiatiques, jeunes…), confrontés aux enjeux de l’évolution environnementale, et leurs usages des médias et modes de communication.

12Au sein de ce pôle consacré à la culture et aux cultures de communication, processus et pratiques d’information, technologies et cadres de l’échange, périmètres de circulation des messages et des symboles sont postulés comme ce qui nous saisit, nous lie, nous relie, nous sépare, nous fait interagir. Au sein du CRESAT, l’approche des milieux de communication, en combinant l’analyse des dimensions praxéologique, sémiotique et discursive propres aux usages et pratiques des acteurs culturels, économiques, politiques et médiatiques, permet de rendre compte des implicites culturels qui président à l’action et guident les tactiques et stratégies.

13La configuration transfrontalière qui présente un élément contextuel majeur pour le CRESAT, donne un sens supplémentaire à cette approche. La Région métropolitaine tri-nationale du Rhin supérieur constitue un milieu privilégié pour penser la communication en tant que dialogue entre enjeux territoriaux et globaux1. Si les stratégies des acteurs économiques (entreprise rhénane/non rhénane) et politiques (institutions), la société civile, géographiquement sont ciblés par la recherche en communication entre partenaires scientifiques des trois pays, les travaux de l’équipe SIC du CRESAT éclairent l’environnement régional comme cadre impactant des échanges. L’actualité des médias, des usages et des dispositifs de communication mobilisés peut permettre de saisir cet environnement spécifique et est de ce fait au cœur du programme ComTrans « Recherche & Formation par le conseil en information et en communication pour les structures à vocation transfrontalière »2.

Communication Transfrontalière

Ce programme a pour objectif d’observer, d’analyser et d’accompagner les organisations et les initiatives à vocation transfrontalière et/ou s’inscrivant dans un contexte interculturel autour de la problématique de leurs besoins spécifiques en communication. Expérimenté à l’Université de Haute-Alsace sur la période 2018-2019, il s’appuie sur l’observation directe d’un corpus de structures à forte dimension culturelle œuvrant dans l’espace tri-national du Rhin Supérieur. Avec une volonté affirmée de mener une recherche scientifique au plus proche des réalités vécues au sein des organisations, ce programme s’inscrit dans une démarche de collaboration avec des acteurs institutionnels et professionnels.

Il réunit une équipe d’enseignants-chercheurs et de doctorants en Sciences de l’Information et de la Communication dont les travaux portent sur les problématiques médiatiques, transfrontalières et interculturelles, ainsi que des étudiants du département Information-Communication de niveau Master. Il se caractérise par la mise en œuvre de plusieurs étapes :

Identifier les structures concernées par la problématique de recherche du projet, tous secteurs d’activités confondus, à l’heure actuelle 95 structures ont été recensées dans le territoire concerné.

Observer les outils de communication numérique des structures identifiées. Les premiers travaux d’analyse ont orienté le projet de formation-recherche vers les structures culturelles et institutionnelles bien que non exclusivement.

Analyser - L’analyse des outils de communication numérique, à savoir les sites web et les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram) des structures observées est réalisée à partir de grilles d’analyse élaborées par les chercheurs du programme. Les analyses sont suivies de réunions avec les personnes-contact dans les structures concernées.

Accompagner - Afin d’ancrer le travail de recherche dans les expériences pratiquées sur le terrain observé, le programme implique les structures observées aux travaux de recherche. Il s’agit de développer les échanges avec les professionnels de la communication et/ou de la direction des organisations constitutives du corpus. L’objectif étant de partager avec les professionnels les analyses de recherche en leur proposant des recommandations sur-mesure3.

La recherche en SIC trouve alors dans ce programmes d’envergure transfrontalière des conditions favorables pour une approche multidimensionnelle et originale de problématiques disciplinaires, à la croisée de l’univers académique et de l’univers professionnel. Pour une pluri- ou interdiscipline comme la 71e, il s’agit d’observer, d’étudier, d’analyser et de former sur :

  • la diversité professionnelle des champs de l’information-communication,

  • les processus de médiation face aux représentations sociales et au pouvoir des médias,

  • les démarches de conception, de production, de réception et d’appropriation, en milieu transfrontalier, à savoir un contexte de production/réception ayant son propre système de valeurs en matière d’objectifs professionnels, économiques et identitaires.

Ceci implique que le milieu transfrontalier présente, suppose voire impose des caractéristiques dans la gestion de l’information et de la communication au sein des médias et des organisations, qui relient les publics, les villes et l’ensemble des sites concernés. Cette approche, qui explique la pertinence du terme « milieu » dans le pôle de recherche « Culture.s et médias », met en lumière certains questionnements dans le prolongement de travaux de recherche réalisés dans ce cadre : Les besoins en information et communication en milieu transfrontalier sont-ils les mêmes qu’ailleurs ? Est-ce que la situation géographique du transfrontalier est particulière en matière de production et de consommation médiatiques ? Est-ce qu’un Département, une Région en milieu transfrontalier ont besoin du même système d’information et de communication ? Est-ce que les Organisations aux activités, aux fonctions et aux enjeux transfrontaliers ont besoin de dispositifs d’info/com en relation avec leur spécificité ?

Puisque les phénomènes informationnels et communicationnels sont parmi les enjeux de société les plus décisifs où l’information a une valeur stratégique pour l’espace partagé et pour la modernisation des sociétés ainsi que pour la compétition économique et pour l’intelligence territoriale, pour les SIC la spécificité territoriale de l’espace franco-germano-suisse du Rhin Supérieur est porteuse d’enjeux politiques dans la gestion de l’information et de la communication. Il s’agit, à la fois, d’adapter, de créer et d’innover :

  • adapter les manières de faire en communication des structures oeuvrant pour le transfrontalier aux processus de communication technologique,

  • créer pour ces structures des plans de communication médiatiques appropriés pour leur mission transfrontalière,

  • innover dans leur démarche d’informer les publics locaux, nationaux, mais également européens voire internationaux à partir de la notion de « besoins informationnels ».

Avec ce projet, il s’agit de saisir la spécificité transfrontalière de l’espace franco-germano-suisse du Rhin Supérieur comme espace de communication aux exigences spécifiques pour pouvoir penser les milieux de communication.

14L’équipe SIC du CRESAT questionne plus largement l’ancrage des processus de communication en mobilisant la notion de dispositif socio-technique. Si cette notion peut paraître inséparable de l’essor des technologies numériques, il ne s’agit pourtant pas d’adopter une approche techniciste des évolutions en cours. Le dispositif socio-technique peut être également matériel, organisationnel, voire discursif, symbolique ou plus largement culturel. Les significations culturelles, particulièrement complexes dans leur dimension communicationnelle, mobilisent des approches centrées sur les usages, les pratiques et les discours d’accompagnement. Les travaux menés au CRESAT questionnent donc les pratiques culturelles et médiatiques à travers les articulations spécifiques qui peuvent être observées entre des dispositifs hybrides, un cadre ou environnement, et enfin des usages, qui constituent des modalités d’appropriation.

15Sont alors déployés dans cet axe plusieurs domaines d’étude afin de saisir les enjeux socio-culturels et professionnels de la communication : les pratiques culturelles, les usages des médias numériques, l’étude des « traces » par les méthodes dites « digitales », les modes contemporains de circulation du savoir, les formes émergentes d’apprentissage - numériques et en ligne -, la littératie médiatique et numérique ainsi que les processus de structuration, d’évolution et de légitimation des pratiques professionnelles dans le champ de la communication organisationnelle.

16Dès 2013 l’équipe SIC du CRESAT a développé des approches croisant des méthodologies et cherchant à associer des disciplines tiers. Un projet BQR (Bonus qualité recherche) intitulé « Traces d’usages et présences numériques en contexte de mobilité » a permis de tisser des liens entre les chercheurs en SIC et en informatique dans une réflexion commune sur la notion et le statut des traces numériques. Il a également mis en lumière les cultures scientifiques différentes et qui nécessitent des traductions continuelles, parfois complexes. La croissance exponentielle du nombre de terminaux mobiles comme des ressources de type médias numériques posaient et continuent de poser un défi à l’étude de leur usage. Cette croissance, qui va de pair avec des changements rapides des technologies et formes des médias et une accumulation sans précédent des données sous forme de traces commutatives, devance de loin les capacités d’observations fondées des chercheurs, aussi bien en Sciences Humaines (Sciences de l’information et de la communication) qu’en Sciences et Techniques de l’information-communication. Les digital humanities (ou Humanités numériques) essaient de connecter l’informatique et le calcul et ses traitements particuliers des données avec des approches en sciences humaines.

17Dans le domaine des problématiques contemporaines de la circulation du savoir et d’apprentissage par le numérique et en ligne, le projet en recherche appliquée Numériform (2017-2018) s’inscrit dans le domaine du numérique éducatif et intègre les acteurs de terrain avec lesquels il s’agit de mener les observations et analyses. Ce projet participe de la collaboration entre département Info-Com de l’UHA et Espe de Strasbourg.

Modèles d’intégration du numérique dans la pratique enseignante/Modèles de formation des enseignants au numérique (NUMERIFORM),

L’hypothèse de départ de ce projet prend la forme d’une solution à un problème constaté4.

Le problème identifié, le décrochage des enseignants dans des situations où le numérique doit être intégré à la pratique, est rencontré de façon récurrente tant dans les établissements scolaires qu’en situation de formation des enseignants. L’hypothèse travaillée est que la définition, la construction et l’expérimentation d’un modèle d’intégration du numérique dans la pratique enseignante destiné à la formation, vont apporter une réponse. L’objectif général de la recherche se situe au niveau de la résolution du problème exposé par la construction d’un modèle adaptable et transférable. Les objectifs opérationnels sont liés aux activités menées sur les terrains d’expérimentation, le collège Truffaut et les écoles de Hautepierre à Strasbourg. Il s’agit d’observer des groupes expérimentaux, de soumettre de façon encadrée des données à l’interprétation et de mesurer les résultats obtenus pour être en mesure d’élaborer un canevas de modèle opérationnel. Ce canevas, soumis à l’expérimentation et à l’observation aux groupes expérimentaux, débouche après analyse des données, sur la construction d’un modèle théorique éprouvé.

La méthodologie essentiellement qualitative consiste en une collecte de données sur les pratiques, faite par la constitution d’un corpus filmé qui permet l’observation des enseignants dans leur pratique via une grille conçue par le porteur du projet et discutée par l’équipe. Le corpus filmé a été construit sans montage pour éviter tout biais d’interprétation. Il a été enrichi d’interviews à chaud après les séances. Des entretiens individuels et des focus groups enrichissent les analyses.

Les enseignants ont pratiqué une auto-analyse à partir d’une grille qui leur a été fournie, basée sur le modèle ASPID, développé par Karsenti en 2014 et actualisé régulièrement.

Les retombées du projet permettent d’enrichir les domaines de formation et d’innovation qui sont traités à l’Espe par la conception et le développement d’un modèle d’intégration du numérique dans la pratique enseignante transférable et adaptable aux situations de formation des enseignants. C’est ainsi un transfert vers des terrains professionnels qui sont attendus par la mise en place de modules de formation et une communication large dans le réseau national des Espe. Dans leur pratique du numérique les enseignants sont le plus souvent dans la substitution avec cependant un sentiment de progrès. La détérioration de l’apprentissage par l’usage du numérique n’est repérée que par l’auto-évaluation à partir du corpus vidéo. Les problèmes techniques et les contraintes temporelles sont le plus souvent évoquées. Cependant, la nécessité d’un changement de posture est pointée.

Ces premiers résultats montrent l’importance du lien entre la question de l’intégration du numérique et celle des pratiques pédagogiques. Une des pistes de réflexion s’oriente vers l’analyse des contextes. L’objectif est de délimiter les périmètres d’un environnement capacitant, tant dans son caractère mouvant et évolutif que dans sa capacité à permettre le développement professionnel des enseignants. Les lycées 4.0, qui ancrent la pratique enseignante dans le numérique, offrent un terrain de recherche adapté.

18La question de l’articulation entre pratiques de communication et milieu culturel trouve une actualisation dans les questions de professionnalisation, traitées notamment dans le champ de la communication des organisations. La dynamique de recherche lancée à la Fonderie est ainsi passée par la mise en oeuvre d’un projet BQR intitulé Innovation transfrontalière et fonction communication, lequel a permis de questionner à la fois les enjeux d’une communication transfrontalière et les dynamiques liées aux évolutions d’une potentielle culture professionnelle des communicants.

Innovation transfrontalière et fonction communication

Le projet Innovation transfrontalière et fonction communication (BQR 2017) visait à questionner le rôle, effectif ou potentiel, de la fonction communication dans des organisations engagées dans une démarche de développement, que celui-ci passe par une volonté d’innover, ou par celle de s’insérer sur de nouveaux territoires à l’échelle internationale. Il nous a permis de nous appuyer sur des travaux antérieurs consacrés aux discours développés par les professionnels du marketing à propos de la dimension “relationnelle” de leurs activités et notamment de celles mobilisant les technologies numériques. Nous avions ainsi pu montrer une forme de concurrence sur le terrain de la “relation” aux publics, voire de la médiation - entre une approche gestionnaire en termes d’optimisation technique et industrielle, incarnée par les professionnels du marketing, et une approche en termes de signification, dont les communicants sont apparus porteurs. Dans le cadre de ce projet BQR, ces pistes de réflexion initiales nous ont conduit à questionner la place et le rôle de la fonction communication dans les structures dédiées à l’innovation ou présentées comme telles dans la région transfrontalière à laquelle appartient Mulhouse. La question était alors de savoir comment les porteurs de projets revendiquant le caractère innovant de leur démarche au sein et au nom de “clusters”, de “startups”, de “junior agences”, se saisissent de la fonction communication. Quel sens lui attribuent-t-ils ? Quelle place accordent-t-ils respectivement à la dimension technique d’une production médiatique et à l’expertise socio-sémio-culturelle dans les activités de communication ? Quelles inflexions peuvent-elles être observées d’une organisation à l’autre, d’un milieu à l’autre ?

La journée d’études « Communication en organisation - Quel périmètre et quel statut pour une fonction hybride ? », organisée sur le campus Fonderie de l’Université de Haute Alsace le 11 décembre 2017 a permis de faire le point sur les continuités et les évolutions concernant à la fois le périmètre d’action et le statut des communicants en organisation. Cet événement a fait l’objet d’un retour d’expérience détaillé dans les Cahiers de la SFSIC N° 15.

Au-delà d’un questionnement des pratiques professionnelles des communicants, voire même d’une mise en exergue des processus de professionnalisation dans lesquels ces derniers sont impliqués, cette démarche de recherche développée sur le moyen terme au sein du CRESAT laisse entrevoir un champ de questionnement spécifique, à la croisée des thématiques portées par l’équipe SIC : “Culture.s et médias : milieux de communication, dispositifs, usages”. Au delà de questionner ses pratiques, il s’agit en effet de questionner plutôt la figure du communicant. Cette formulation empruntant la notion de figure aux études littéraires laisse entrevoir la possibilité que les discours et représentations en circulation au sein des organisations à propos de la communication et des échanges avec les publics impliquent d’autres professionnels que les communicants. Questionner la figure du communicant impliquerait donc de comprendre les relations de la fonction communication avec d’autres professionnels que sont les marketeurs, les concepteurs de dispositifs de médiation et, peut-être, les designers. Cette perspective ouverte par le projet Innovation transfrontalière et fonction communication a abouti à la coordination d’un dossier Design et Fonction Communication à paraître dans la revue Interfaces Numériques.

19La filière viticole, à travers ses activités de production, de valorisation et de négoce, a également représenté un objet d’étude approprié pour mobiliser le cadre d’analyse partagé au sein de cette équipe. En tant que branche professionnelle rodée au commerce international mais puisant une part de sa légitimité dans un ancrage culturel spécifique, elle a eu recours à des pratiques de communication numérique qu’il nous a été permis d’analyser, notamment dans le cadre du projet CIVIN.

CIVIN5 - Communication interculturelle vitivinicole

Vigne et vin constituent tout à la fois des objets de négoce, de science, de culture et de patrimoine. Une communication innovante se doit d’intégrer toutes ces dimensions pour créer des liens interdisciplinaires entre les différents domaines concernés : recherche scientifique et monde professionnel, problématiques liées à la dimension interculturelle associée au vin et aux stratégies de communication liées au numérique.

À travers cet objet universel, ce projet construit une enquête sur les modalités de communication des représentations autour du vin et ses métiers à travers les frontières. Il analyse les manières de transmettre la complexité de la culture vitivinicole d’un pays sans simplification à des publics de cultures différentes, avec une attention particulière aux dispositifs numériques. Il fait cela à partir des terrains variés, accessibles par opportunité mais non moins significatifs tels que la communication transfrontalière et la compréhension mutuelle des vins en contexte franco-allemand et la communication internationale du vin, particulièrement dans le contexte du marketing des vins grecs en France.

La place du numérique est au cœur de l’investigation car le secteur viticole mobilise de plus en plus fortement ces outils de communication digitale.

Le projet CIVIN cherche à travailler l’écart culturel entre les représentations symboliques d’un produit culturel comme le vin et les modalités de sa communication à l’international. Il s’appuie pour cela sur des recherches antérieures portant sur la dimension interculturelle associée au vin. Celles-ci ont cherché à comprendre comment une culture alimentaire très pointue est perçue par des populations aux traditions alimentaires différentes, quels éléments de cet objet complexe sont appréciés ou au contraire dépréciés.

Trois terrains concrets permettront d’approfondir ces recherches :

Un terrain « proche » qui s’intéresse aux perceptions et stratégies de communication dans le territoire franco-allemand, notamment en Alsace et ses régions voisines outre-Rhin – des comparatifs seront inclus dans les territoires du Jura et la Bourgogne. Cette question comprend la perception du vin mais aussi celle de la vigne et de ses maladies et l’usage du bois.

Un terrain plus « lointain » qui a permis d’identifier des problématiques intéressantes au niveau de la communication internationale des gammes de vin, des saveurs et valeurs. Entre vente en gros, marques haute gamme et alcools, les productions d’une grande coopérative qui sort de son territoire habituel pose des défis de communication. Alors que pour l’instant des importateurs se sont occupés de la commercialisation des vins dans le nouveau monde, le producteur fait davantage appel à des agences de communication biculturelles et aux outils numériques.

Un terrain « inversé » qui a permis de formuler une problématique « inversée » : la communication du vin grec dans un territoire « saturé » et exigeant tel que la France. Ce terrain est particulièrement intéressant car en mutation profonde, malgré la crise, et en émergence sur la scène internationale et particulièrement en France.

20Dans l’esprit des cultural studies, toute définition de la culture correspond à un objectif politique, à un enjeu de pouvoir qui appelle le regard scientifique. Investis au sein du Campus Européen Eucor avec les universités de Bâle, Freiburg, Strasbourg et Karlsruhe, les chercheurs de l’Université de Haute-Alsace développent une véritable pratique du transfrontalier avec les collègues suisses et allemands. Les travaux menés dans ce cadre dans le champ des Sciences de l’Information et de la Communication s’articulent alors à l’approche des sciences de la culture et des médias pratiquée dans les pays voisins (Kulturwissenschaften, Medienkulturwissenschaften), approche qui se caractérise par sa transdisciplinarité et sa vision symbolique, dispositive et diachronique du média. Le mix méthodologique mis en oeuvre par notre équipe vise à questionner les notions d’interculturalité, de multi- et de transculturalité dans leurs deux dimensions, diachronique et synchronique. Une attention particulière est portée à la relation entre l’interculturalité, les dispositifs et les usages du numérique, question essentielle de l’espace européen dans ce premier quart du xxie siècle.

21Dans un travail interdisciplinaire l’équipe SIC du CRESAT en collaboration avec le laboratoire ILLE de l’UHA approfondie actuellement la réflexion sur les enjeux méthodologiques du travail en contexte interculturel. Quelles inflexions l’interculturel (objets, contexte, chercheurs) donne-t-il à la méthodologie scientifique ? Les disciplines différentes trouvent-elles des réponses diverses à ce défi ? Les travaux sont encore en cours mais des pistes se dégagent pour esquisser une symptomatique interculturelle pour la recherche en sciences humaines et sociales.

22Enfin, si les réflexions menées au sein de l’équipe ne se limitent pas à un questionnement des médias numériques, l’articulation entre une approche dispositive et une prise en compte des milieux culturels motive tout de même une investigation détaillée de ces dispositifs ancrés dans l’actualité et des enjeux qui leur sont liés. Si la culture, les médias, l’usage et les dispositifs sont au centre des travaux de d’un de nos axes, ceux-ci s’intéressent également aux détournements et aux non-usages, aux pratiques culturelles non médiatiques qui bénéficieraient d’un questionnement en termes communicationnels.

23Dans cette perspective, l’équipe envisage la relation entre culture.s et médias en tant que constitutive des identités collectives dans leurs variations multiples : nationales ou supranationales, transfrontalières, locales, professionnelles, etc. Elle postule qu’il n’est pas d’identité collective sans médias, puisque la culture suppose des représentations partagées, c’est-à-dire véhiculées pour être accessibles à grande échelle. Cette approche communicationnelle de la culture, considérée comme le cadre de référence permettant la communication, présuppose la mobilité des artefacts quand culture.s insiste sur la pluralité des formes observées, comparables à des poupées gigognes de différentes tailles, de la définition anthropologique large de la culture à celle, restreinte, des productions des arts et de l’esprit, en passant par de dimensions intermédiaires (médiatique, organisationnelle, numérique).

Cultures des médias numériques (CUMEN)

Ce programme de recherche qui a structuré fortement des travaux de l’équipe depuis 2015 s’intéresse à la mutation des usages quotidiennes des médias numériques dans le double contexte de convergence des technologies et de mondialisation des industries culturelles et de la communication et vise à mettre les résultats au service de la recherche et des formations universitaires.

Depuis 2013, des échanges entre des chercheurs du CRESAT, université de Haute Alsace, avec l’équipe de Susan Wiesinger de l’université d’Etat de Californie à Chico, ont donné lieu à des coopérations de recherche portant sur la méthodologie des études d’usage des médias et des supports de communication. La situation géographique des partenaires nous amène à traiter des questions comparatives et interculturelles, que nous explorons de manière transversale dans le cadre de nos projets. Cette coopération a été élargie en 2015 au Rhin supérieur dans le cadre du programme de recherche CUMEN (Cultures des médias numériques), qui a pour finalité d’observer les pratiques numériques et s’intéresse particulièrement aux aspects transnationaux, transculturels et interculturels de l’usage.

Les médias numériques ignorent de plus en plus les écosystèmes nationaux et partagent leur nature et leur impact à travers une variété de territoires. Ils ne permettent pas seulement le contact entre diverses populations mais produisent potentiellement des modèles d’usage divers.

En particulier, et sans succomber à un déterminisme technique, nous postulons que le phénomène Internet suscite non seulement des transformations significatives et en profondeur des pratiques de communication médiatisée par les dispositifs numériques, mais aussi dans l’ensemble des pratiques sociales, économiques et culturelles. Dès lors notre programme de recherche consiste d’une part, de comprendre le renouvellement des paradigmes d’étude des pratiques de communication à la lumière de ces transformations structurelles et d’autre part, à un niveau empirique de l’analyse des sociabilités des pratiques numériques en lien avec les pratiques situées.

L’outil partagé par tous les chercheurs est le journal d’usage (media diary) que nous appelons medialog et qui recense par auto-évaluation la durée d’une activité de communication médiatisée, des usages médiatiques au sens large, et enfin le coût approximatif de l’accès aux outils. La méthodologie est participative. À ce jour, plus de 1 000 participants tous pays confondus ont contribué à l’enquête par journal, dont environ 400 en Europe dans le périmère de CUMEN. L’étude ne vise pas de remplacer les travaux d’instituts de sondage comme médiamétrie mais de permettre une analyse universitaire qualitative et comparative, interculturelle en SIC sur les diverses problématiques. Plusieurs focus groups ont été organisés, dont certains interculturels (franco-allemands et internationaux).

Une méta-étude a confirme les résultats des medialogs et particulièrement des focus groupes interculturels quant à la place des axiologies d’usage dans des sociétés différentes. Nous avons mené une méta-analyse comparant 62 études, sondages et rapports sur l’usage des médias et particulièrement du numérique dans plusieurs pays d’Europe (FR, DE, CH) et des Etats-Unis ainsi que des observations agrégées d’Eurostat. L’étude inclut des sources d’une variété d’acteurs, privés et publics ainsi que des instituts de statistiques nationaux. Nous avons ainsi pu dégager d’un côté des similitudes dans la construction des enquêtes et des thématiques, comme celle de l’intérêt pour l’équipement et les usages chez le jeune public. D’un autre côté, nous avons pu déceler des orientations caractéristiques pour chaque pays sondé comme l’attention portée aux pratiques culturelles, la vie privée ou encore des effets psychologiques.

Le rapport intermédiaire du programme confirme la piste de la réflexivité et du caractère participatif des outils afin de renforcer la capacité d’agir des utilisateurs.

Les travaux de CUMEN ont permis de dresser un tableau très large des usages tous médias confondus et d’observer le changement de l’usage à travers le temps, de mettre en lumière des questionnements qui se cachent derrière un usage à l’apparence homogène – et de connecter ce phénomène aux discours d’accompagnement et aux orientations culturelles parfois sédimentées, aux axiologies qui se dégagent. Ils permettent d’interroger des sujets aussi centraux pour la culture numérique que la pratique et l’importance de l’accès à la culture via le numérique, la privacy et la gestion des données personnelles et de la et leur protection, l’éducation aux médias et la digital literacy ou encore la régulation parentale des médias numériques pour n’en citer que ceux-là. Les chercheurs du réseau CUMEN ont d’ailleurs mis en place des travaux spécifiques sur des sujets mentionnés ci-dessus. Ces travaux ont été discutés et communiqués lors de neuf journées d’étude et trois colloques internationaux.

Une intégration de données des pays du Sud, notamment via notre partenariat avec le Sénégal (EBAD UCAD), semble également fondamental afin de sortir de l’impasse de la culture numérique « occidentale ».

24Enfin, pour clore cette présentation des travaux menés par l’équipe SIC du CRESAT, il semble indispensable d’indiquer que ces derniers s’inscrivent dans une dynamique partenariale, que ce soit à l’échelle locale ou internationale, ces deux niveaux pouvant d’ailleurs s’articuler de manière particulièrement porteuse. L’équipe est ainsi impliquée avec d’autres chercheurs de l’Université de Haute Alsace dans le Cluster Durabilité développé au sein du campus européen Eucor. L’objectif de la démarche portée par l’équipe est d’étudier de manière transnationale et transdisciplinaire la conception et la mise en œuvre de scénarios nationaux et supranationaux concernant la durabilité et la transition énergétique, dans un contexte marqué notamment par le numérique (transformation numérique, datafication, gouvernementalité algorithmique). Ce projet visant une coopération transnationale durable, s’appuie en particulier sur la coordination des cadres conceptuels et méthodologiques propres aux différents acteurs impliqués au sein du réseau EUCOR.

25Par ailleurs, cette orientation internationale des travaux de l’équipe participe des partenariats noués avec de nombreuses équipes de recherche :

  • Partenariats nationaux et internationaux de l’équipe SIC du CRESAT

  • Université de l’Etat de Californie, Chico, E.U., Susan Wiesinger

  • Université Heinrich Heine Düsseldorf, Allemagne, Rolf Kailuweit

  • Université de Bâle, Suisse, Ina Dietzsch, Cédric Duchêne-Lacroix

  • Université de Lausanne, Suisse, Olivier Moeschler

  • Technische Universität Ilmenau, Allemagne, Liane Rothenberger

  • Albert-Ludwigs-Universität Freiburg im Breisgau, Allemagne, Evi Zemanek

  • Université de Metz, France, Angeliki Koukoutsaki-Monnier

  • Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal, Ahmeth Ndiaye, François Malick Diouf

  • Université Panteion, Athènes, Grèce, Christiana Constantopoulou

  • Universität Bremen, Allemagne, Stefanie Averbeck-Lietz

  • Université Chicago, Illinois, E.U., Kelly Quinn

  • Université de Jerusalem, Israël, Dmitry Epstein

26Les chercheurs de l’équipe sont membres de la SFSIC (Société Française des Sciences de l’information et de la communication), de l’ICA (International Communication Association), du CPRN (Comparative Privacy Research Network), de l’INTI (International Network of Territorial Intelligence), GENIC (Groupe Ethique et Numérique en Information-Communication)

Thèses en cours inscrites en SIC

27Sabine Bosler, doctorante contractuelle, “Culture numérique et éducation aux médias en France et en Allemagne : une approche comparative”, soutenance prévue en 2019-2020

28Sophie Ruch, doctorante contractuelle, “Les modalités de la coopération culturelle transfrontalière : pratiques et usages sur le territoire du Rhin Supérieur”, inscription en 2018

Productions de l’équipe SIC : Manifestations scientifiques

2012

Journée d’études “Les enjeux du numérique”, Mulhouse (12 avril)

Journée d’études « Scènes de communication », Mulhouse (10 mai)

2013

Journée d’études “Culture numérique”, Mulhouse (22 janvier)

2014

Colloque “Culture et Médias à l’ère de la diversité” 2014 à l’UHA (3 au 5 décembre)

Colloque international “Injonction de créativité et création sous contrainte : parallèles entre secteur culturel et monde du travail à l’épreuve du numérique” à l’ACFAS Montréal en 2014 (13 mai)

2015

Journée d’études “Méthodes digitales : Big Data, Analyse Web et SHS” (14 octobre)

2016

Colloque international “Co-produire et diffuser des médias audiovisuels à l’ère numérique”, Mulhouse (3 au 4 février)

Journée d’études internationale « Cultures des médias numériques », Freiburg, Albert-Ludwigs-Universität (24 juin)

Journée d’études « mémoire.num – Entre collecte et oubli, enjeux sociétaux et professionnels », Mulhouse (13 décembre)

2017

Journée d’études « Economie des médias numériques », Mulhouse (17 mars)

Journée d’études internationale « L’Education aux médias au prisme international », Mulhouse (24 mars)

Journée d’études « Identités numériques – au-delà du formatage », Mulhouse (7 avril)

Journée d’études internationale « Langues – migration – intégration « (avec présentation de projets étudiants), Freiburg, Albert-Ludwigs-Universität (17 juin)

Journée d’études internationale « Langue(s) et Culture des Médias Numériques » (avec présentation de projets d’enquêtes étudiants), HHU Düsseldorf (8-9 décembre)

Journée d’études « Fonction communication en organisation – Quel périmètre et quel statut pour une fonction hybride ? », Mulhouse (11 décembre)

2018

Journée d’études internationale « Cultures des médias numériques », HHU Düsseldorf, Allemagne (16-17 janvier)

Colloque international “Culture des Médias numériques” à l’UHA (5-7 décembre)

2019

Journée d’études interrégionale, “Vivre ensemble [en milieu transfrontalier] - Des flux, des médias, des cultures” (20 mai)

Colloque international “Privacy research across cultural, political, and geographic boundaries”, dans le cadre de l’ICA et du réseau CPRN à Washington, D.C., E.U.. (29 mai)

Co-organisation des premières Doctorales trinationales et transfrontalières de la SFSIC-SGKM-DGPuK, Mulhouse et Bâle (12-14 juin)

Productions de l’équipe SIC : Publications collectives de l’équipe SIC

(2015) Wilhelm, C. et Collet, L. Numérique, éducation et apprentissage : Enjeux communicationnels. Paris : L’Harmattan.

(2016) Roth, C., Wilhelm, C., « Médias culturels et Interculturalité : regards croisés France-Allemagne », Revue française des sciences de l’information et de la communication [Online], 9 | 2016, URL : http://journals.openedition.org/rfsic/2451 ; DOI : 10.4000/rfsic.2451

(2017) Wilhelm, C. et Thévenin O., « The French Context of Internet Studies: Sociability and digital practice », in Kommunikationswissenschaft im internationalen Vergleich : Transnationale Perspektiven, (sous dir. de) S. Averbeck-Lietz, Springer VS, Wiesbaden, pp. 161-184.

(2018) Bosler S., Wilhelm C., « La politique des études d’usage : acteurs-thèmes-méthodes : Une méta-étude internationale des usages numériques des jeunes », Les Enjeux de l’information et de la communication, n° 18/3A, 2017, p. 73 à 86. https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/

(2018) Mitropoulou E., Pignier N. (dir.), Le sens au cœur des dispositifs et des environnements, Collection Connaissances et savoirs, Information et Communication, Sciences Humaines et Sociales, ISBN 978-2-7539-0601-3, 273 p.

(2018) Mitropoulou E., Novello-Paglianti N. (dir.), Communication et Exposition, Revue Médiation et Information (MEI) N° 41-42, numéro double, L’Harmatan, ISBN : 978-2-343_13765-0, 277 pp.

(2019, sous press) Averbeck-Lietz S., Bonnet F., Cordonnier S., Wilhelm C.. « Communication Studies in France : Looking for a “Terre du milieu” ? », Publizistik

(2019, sous press) Bonnet, F. Mitropoulou, E. et Wilhelm, C. (Eds.). Design et fonction communication : Rencontre et esquisses paradigmatiques autour de la relation au public , Interfaces numériques

Notes

1  L’organisation des premières Journées Doctorales tri-nationales et transfrontalières de la SFSIC du 12 au 14 juin 2019 à Mulhouse et Bâle en est un autre exemple.

2  Les projets ComTrans, CUMEN, CIVIN et RSC/KuWi bénéficient d’une aide de l’Etat gérée par L’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme Investissements d’avenir portant la référence ANR-11-IDFI-0005, NovaTris, Centre de compétences transfrontalières.

3  D’autres activités sont complémentaires à ces étapes : séminaires académiques avec des conférencier-e-s invité-e-s, spécialistes des domaines de recherche du programme ; participation à des manifestations (colloque, séminaire) et publications pluridisciplinaires sur la thématique du Transfrontalier et de l’Interculturel ; participation aux rencontres de l’« UniGR-Center for Border Studies » (Université de Luxembourg) : organisation de rencontres scientifiques inter-régionales.

4  L’équipe dirigeante et les équipes enseignantes du collège Truffaut à Strasbourg, les équipes enseignantes des écoles de Hautepierre à Strasbourg, l’Inspecteur de l’Education Nationale du Bas-Rhin, les conseillers pédagogiques des écoles de Hautepierre ainsi que le professeur ressource en charge du numérique du secteur sont sollicités comme membres de l’équipe de recherche auprès du porteur du projet et d’enseignants de l’Espe.

5  Ce projet contribue également à l’initiative “le Vin de l’autre”, mené par une équipe interdisciplinaire de l’UHA (ILLE) et le concours de participants extérieurs.

Pour citer ce document

Équipe SIC UHA, «Culture.s et médias : milieux de communication, dispositifs, usages», Les Cahiers de la SFSIC [En ligne], Collection, 16-varia, QUESTIONS DE RECHERCHE,mis à jour le : 26/04/2020,URL : http://cahiers.sfsic.org/sfsic/index.php?id=827.